France - Irlande (2-0) : Mendy-Sidibé, ailes redéployées

Blessure, grande interrogation, angoisse, course contre-la-montre et… France-Eire. Ce premier match de préparation à la Coupe du monde est un aboutissement pour Djibril Sidibé et Benjamin Mendy. Le Monégasque, blessé au ménisque le 15 avril dernier avec Monaco, et le Citizen, victime d'une entorse des ligaments croisés du genou droit en début de saison, ont réussi leur premier pari : être opérationnel pour la Coupe du monde. Personne ne sait s'ils tiendront le coup en Russie mais leur solide prestation face à l'Eire (2-0) a dû décrisper Didier Deschamps.

Deux énormes points d'interrogation entouraient la liste des 23, lundi devait lever les doutes. C'est fait. Dans un système construit pour leurs qualités offensives et face à une adversité très docile, ils ont brillé dans le secteur qu'ils préfèrent : la moitié de terrain adverse. Pour ce qui est des tâches défensives, on attendra que l'opposition soit un peu plus coriace pour les juger. Sidibé, qui a offert une balle de but à Tolisso puis Matuidi, a quasiment joué ailier droit quand Mendy a dû attendre vingt premières minutes timides pour prendre son couloir avec envie. Le premier a un plus pesé sur les débats et semble avoir un peu d'avance sur le second.

Mais Didier Deschamps l'avait anticipé : "Djibril avait déjà repris avec Monaco, il n'y avait pas d'inquiétude particulière", a témoigné le sélectionneur après la rencontre. "Tranquille, serein, appliqué. Benjamin, c'était nouveau pour lui de commencer, il était prévu qu'il fasse 60 minutes pour ne pas prendre de risque musculaire. Le premier ballon, il y a toujours une appréhension, pour prendre la température... Il est comme il est, il n'a pas encore le rythme, c'est normal, mais c'est une étape importante pour lui".

Capitale même pour lui et pour l'équipe de France. Deschamps sait à quel point ces deux hommes sont essentiels dans la construction de son équipe et s'il a choisi de les emmener en Russie avec lui c'est parce qu'il connait leur valeur. Leurs concurrents ne font pas encore le poids. Benjamin Pavard et Lucas Hernandez sont trop verts et partir conquérir le monde sans Sidibé ou Mendy ficherait un sacré coup aux ambitions tricolores. Les deux hommes sont là et, a priori, pour de bon.

Même s'il manque encore son coup de rein à un Benjamin Mendy que l'on a connu plus vif : "Il a récupérer plus vite que prévu", a diagnostiqué son ancien coéquipier Kylian Mbappé. "Il a montré qu'il avait toujours sa qualité même s'il n'est pas à 100%." "Il faut dire la vérité, Benjamin sortait d'une grave blessure. De le voir sans appréhension, je dis chapeau", a enchainé Blaise Matuidi, le capitaine du soir.

Djibril Sidibé a, lui, débarqué devant les journalistes avec un large sourire. Il a senti le Mondial lui filer entre les doigts. Forcément, ce lundi, il a savouré : "Je me suis senti très bien. L'objectif était de revenir après l'épisode que j'ai connu il y a à peu près un mois. J'ai eu de bonnes sensations. Ça va, je suis rassuré. J'espère que ça va continuer comme ça." Blessure, grande interrogation, angoisse, course contre la montre et… soulagement. Enfin.