L'antisèche - France - Les Bleus voulaient chasser les derniers doutes, ils en ont ravivé d'autres

Le résultat laisse songeur. La prestation d'ensemble des Bleus également. Face à des Américains inoffensifs mais évoluant très bas, la France a eu le ballon. Et est parvenue à bouger le bloc adverse grâce aux enchaînements de ses éléments les plus techniques. Mais pour autant, les joueurs tricolores ont manqué d'efficacité dans le geste final. D'inspiration dans la dernière passe. De réussite aussi, parfois, comme sur la frappe de Paul Pogba. Et ils ont fait preuve d'une étonnante fébrilité derrière qui a débouché sur l'ouverture du score. Il a fallu plusieurs entrées en seconde période et une absence coupable de la défense des Etats-Unis pour égaliser. Insuffisant.

Si les Etats-Unis ont fait la course en tête durant une grosse demi-heure, c'est uniquement parce que la France leur en a donné l'occasion. En l'occurrence, Djibril Sidibé et Hugo Lloris. Sur un centre anodin venu de la droite, le latéral monégasque a totalement raté son contrôle de manière inexplicable et offert une belle opportunité à Julian Green.

Quant au capitaine des Bleus, il a mal bouché son angle alors que le tir ne pouvait terminer qu'au niveau de son premier poteau. Déjà coupable contre l'Italie, le portier tricolore ravive les doutes qui l'entourent.

A l'inverse, Paul Pogba a lui livré une partie intéressante. S'il n'a pas été décisif, il a fait parler sa technique à plusieurs reprises. Et montré qu'il était une solution contre les blocs bas par sa capacité à trouver des ouvertures lumineuses et à déclencher de lourdes frappes en dehors de la surface.

Englué dans la défense à cinq des Américains, Olivier Giroud n'a quasiment pas été trouvé face aux Etats-Unis. Et, "cerise sur le gâteau", il est sorti après un terrible choc aérien, le visage en sang, peu avant l'heure de jeu. Plus de peur que de mal. Mais ce fait de jeu a entraîné l'entrée en jeu d'Ousmane Dembélé, qui a tout de suite mis du mouvement devant et montré l'inefficacité d'un point de fixation dans cette situation. Contre les Etats-Unis, l'animation offensive a été bien meilleure sans le pivot de Chelsea.

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Hugo Lloris n'est pas dans la forme de sa vie. Cela fait désormais cinq matches de suite avec au moins un but encaissé pour le gardien français. Il n'a fait pire qu'à une reprise avec le maillot tricolore. Entre septembre 2012 et juin 2013, période durant laquelle la série était montée à huit rencontres.

Ce devait être l'ultime test pour les Bleus. Celui qui permettrait d'éloigner les dernières inquiétudes. Au final, rien ne s'est passé comme prévu. Pire, certains doutes sont venus s'ajouter à ceux qui existaient déjà. Coupable face à l'Italie, Hugo Lloris a confirmé contre les Etats-Unis qu'il était en ce moment très fébrile. L'attaque des Bleus a par ailleurs montré ce même manque d'efficacité dans les derniers mètres que lors des dernières sorties.

En revanche, Didier Deschamps se serait certainement passé de l'absence coupable de Djibril Sidibé sur une action en apparence anodine. Et il aurait probablement préféré que Benjamin Mendy se montre plus précis dans ses centres. D'autant que le sélectionneur des Bleus aura, à n'en pas douter, noté les bonnes entrées de Benjamin Pavard - passeur décisif - et Lucas Hernandez, tous les deux déjà très bons face aux Transalpins.

Enfin, Olivier Giroud, qui avait pris l'habitude de marquer dans les matches difficiles contre des formations modestes, a cette fois été discret au cœur de la défense très dense des Américains. De quoi mettre en valeur l'apport de son remplaçant, Ousmane Dembélé, toujours aussi déroutant sur le front de l'attaque, et de Nabil Fekir, qui a initié l'action sur l'égalisation française. "DD" voulait renforcer ses certitudes avec une composition d'équipe sans doute proche de celle qui affrontera l'Australie le 16 juin prochain. Le voilà peut-être avec de nouveaux maux de tête.