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Raphaël Varane et les démons de City

Simon Farvacque

Mis à jour 11/11/2020 à 18:00 GMT+1

EQUIPE DE FRANCE - Figure du fiasco face à Manchester City, buteur contre son camp à deux reprises depuis, dont dimanche lors d’un revers à Valence : Raphaël Varane vit des mois compliqués avec le Real Madrid. Didier Deschamps pourrait le laisser au repos mercredi, face à la Finlande. Lundi, il l'a défendu, tout en cherchant à expliquer la spirale négative dans laquelle il est empêtré.

Raphaël Varane (Real Madrid), face au Borussia Mönchengladbach en Ligue des champions (2-2) - 27/10/2020

Crédit: Getty Images

"Tous les joueurs peuvent avoir un match ‘moins bien’ (…) Je juge sur une période plus longue." Lundi en conférence de presse, Didier Deschamps a défendu Raphaël Varane. Mais en partant en croisade contre la culture de l’instant, le sélectionneur des Bleus ne fait qu’éluder le problème. La disette de son défenseur central de 27 ans ne date pas de dimanche, et de son but contre son camp gaguesque lors du naufrage du Real à Valence (4-1).
D’une part, ce n’est pas le premier autogoal de Varane cette saison. En Ligue des champions déjà, il avait trompé Thibaut Courtois malencontreusement, lors du revers-surprise face à un Shakhtar diminué (2-3, le 21 octobre). D’une autre, si on élargit le curseur des matches à analyser comme le suggère Deschamps, au point de remonter jusqu’à la fin de saison dernière : ce n’est pas plus flatteur pour l’ancien joueur du RC Lens.
En août dernier, Raphaël Varane avait été au mieux le symbole de l’échec madrilène sur la scène européenne, au pire son instigateur. Sans Sergio Ramos, suspendu, l’international français avait commis deux bourdes sur la pelouse de Manchester City, vainqueur 2-1 en huitième de finale retour de la C1 (4-2 sur l’ensemble des deux rencontres). "Cette défaite est pour moi (…) je dois assumer mon rôle dans les bons comme les mauvais moments", avait commenté un Varane sous le feu des critiques relatives à son incapacité à endosser le costume de leader quand celui-ci est laissé vacant par Ramos.

Le seul carton du Real, c’était sans lui

C’est dans ce contexte qu’il est attendu au tournant depuis la reprise. Sans parvenir à convaincre, donc. Le mal tendant même à s’amplifier. Contre le Shakhtar, c’est sans son habituel acolyte en défense centrale que Raphaël Varane a pris l’eau comme toute son équipe. Contre Valence, c’est en sa présence qu’il a fait preuve de fébrilité. Plus globalement, le Real est sur courant alternatif en ce début de saison particulier, et le seul succès acquis avec trois buts de marge par les champions d’Espagne l’a été lors du seul match raté par le natif de Lille (victoire 4-1 contre Huesca, le 31 octobre).
Mais qui dit courant alternatif, dit bas… et hauts. Varane ne passe pas à côté de toutes les rencontres. Il était du succès au Camp Nou (1-3) qui contribue, au moins, à sauver les apparences pour Zinedine Zidane et ses hommes au cœur de cet automne tumultueux. Tous les maux des "Merengue" ne sont pas de son fait et ses statistiques en club sont correctes (89,9% de passes réussies, 2,3 interceptions et seulement 0,3 faute par match), tout comme sa reprise avec l’équipe de France. En quatre sélections depuis septembre, nous lui avons attribué une note moyenne de 5,375.
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Raphaël Varane face à l'Ukraine, le 7 octobre au Stade de France, lors du succès 7-1 des Bleus

Crédit: Getty Images

Rythme endiablé

Varane n’est pas à la rue. Mais il est en dessous de ses standards d’excellence. Reste à savoir pourquoi. Quand il a été questionné sur les raisons de ce passage à vide relatif, Deschamps ne s’est pas contenté d’un plaidoyer. Il a évoqué la densité du calendrier comme une cause potentielle : "Pour les équipes qui jouent en Coupe d’Europe et en championnat, l’intensité est beaucoup moins là. Cela devient difficile (pour les joueurs concernés, ndlr)."
"C’est la troisième semaine qu’ils enchaînent, poursuit le sélectionneur tricolore. Si vous jouez un match à l’extérieur, vous rentrez tard, vous devez récupérer, parfois en même pas trois jours. (…) Si les joueurs ne se sentent pas à 100%, il y a des performances qui sont un peu en dessous." Un argument que l’on peut entendre par le prisme de la condition physique. Mais aussi, voire plus encore, par sa dimension psychologique.

"Il ne faut pas ruminer"

Dans la foulée de son retentissant couac face à Manchester City, Raphaël Varane avait déclaré : "Il ne faut pas ruminer cela." Depuis, il a été servi. Moins d’un mois plus tard, il était sur le pont avec les Bleus en Suède, pour un court succès (0-1). Deux semaines de plus et il débutait la défense du titre national avec la Maison Blanche. Varane n’a pas eu le temps de gamberger. Mais peut-être pas non plus celui de se regénérer mentalement.
"Il ne jouera pas !", s’est exclamé Deschamps, au sujet du match amical face à la Finlande, mercredi au Stade de France, rieur à l’idée de faire passer pour une sanction ce qui serait ouvertement une mise au repos. Mais celle-ci ne serait peut-être pas de trop, pour que la rétrogradation de Raphaël Varane dans la hiérarchie des défenseurs centraux français reste une boutade.
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