A l'absence de Kingsley Coman s'est ajoutée le forfait d'Antoine Griezmann pour les matches amicaux des Bleus contre l'A

"Je ne vais pas chercher grand-chose de plus dans ce rassemblement, vu le programme. On a deux matches en trois jours. L'objectif est d'impliquer le maximum de joueurs sur les deux rencontres". Le propos, signé Didier Deschamps en début de semaine, est très clair. L'objectif limpide. Le sélectionneur des Bleus a deux matches, ce samedi contre l'Allemagne puis trois jours plus tard contre le Chili, pour récolter "plus d'informations".

Sur Moussa Diaby, peut-être, lui qui dispose d'une nouvelle chance malgré son temps de jeu en baisse à Aston Villa. Sur Matteo Guendouzi, aussi. Mais le premier n'avait plus été vu depuis un an, le deuxième depuis la Coupe du monde. Des retours certainement éphémères puisqu'ils pallient l'absence de deux cadres, Antoine Griezmann et Kingsley Coman. Et pas de nouveauté, donc. DD a fait dans la continuité pour mars et sauf blessure, les doutes concernant les 23 qu'il emmènera en Allemagne cet été sont quasi inexistants.

Mais Deschamps a-t-il autant de certitude concernant le onze qui débutera contre l'Autriche le 17 juin ? "À condition que les joueurs auxquels je pense se maintiennent, je l’ai en tête, a-t-il assuré vendredi en conférence de presse. Même si sur un ou deux postes il peut y avoir des options différentes". Et c'est peu de le dire.

Mike Maignan est indiscutable dans les cages mais un cran plus haut, qui débutera ? A gauche, Théo Hernandez avait une tête de titulaire indiscutable, mais son frère Lucas devrait commencer contre l'Allemagne samedi, ce qui rappelle qu'il a le niveau, le profil et le vécu pour semer la pagaille à gauche, et pourquoi pas dans l'axe.

A droite, l'éternelle incertitude est toujours d'actualité. "Koundé ou Clauss ? Jules a eu une période compliquée avec le Barça, il a alterné beaucoup axe et droite. Là il est beaucoup à droite, il est très bien depuis un bon mois, a répondu Deschamps, qui devrait privilégier cette option contre l'Allemagne selon L'Equipe. Jonathan a eu une période lui aussi difficile avec l'OM, il est dans un registre différent, avec une capacité offensive supérieure, qui va certainement au détriment de l'aspect défensif. C'est une question d'associations".

Un questionnement parmi tant d'autres à en croire DD. "Il peut y avoir match aussi à beaucoup de postes. Il peut y avoir match au milieu aussi, en charnière centrale", a-t-il ajouté. La charnière Ibrahima Konaté - Dayot Upamecano n'a en effet été alignée qu'à trois reprises sur les onze derniers matches des Bleus. Le temps d'avance du duo n'est plus si évident et alors que le joueur de Liverpool sera ménagé samedi, Benjamin Pavard aura son mot à dire. "Il y a beaucoup de concurrence en défense centrale, a insisté Deschamps vendredi. Je veux voir la plus grande partie des joueurs en action. Ils ont tous intérêt à être performant."

Au milieu de terrain, le deuil de Paul Pogba et N'Golo Kanté est fait. Et il faudra se lever tôt pour déloger le trio Aurélien Tchouaméni - Adrien Rabiot - Antoine Griezmann. Warren Zaïre-Emery bousculera possiblement cette hiérarchie un jour, lui qui devrait remplacer numériquement "Grizou" samedi. Eduardo Camavinga en a les capacités aussi. Mais l'entrejeu est certainement le secteur qui comporte le moins de suspense dans le 4-3-3 (ou 4-2-3-1) qui sera très certainement utilisé.

Reste l'attaque. La seule certitude, et quelle certitude, se nomme Kylian Mbappé. Mais qui l'accompagnera ? A droite, Dembélé et Coman continuent de se partager le gâteau. Le troisième homme peut être Randal Kolo Muani, Marcus Thuram ou Olivier Giroud. Le Parisien peut aussi évoluer aux trois postes de l'attaque, l'Interiste, qui devrait démarrer samedi, à gauche comme en pointe. Deschamps, lui, continue de tester les associations : il a utilisé cinq trios différents sur les cinq derniers matches.

"Il y a la possibilité d'avoir des animations différentes avec des profils différents aussi. Il y a une polyvalence chez les joueurs offensifs à part Olivier Giroud, qui est dans un registre bien spécifique. C'est intéressant d'avoir des options différentes. Si vous cherchez à savoir après ce rassemblement qui commencera le premier match de l'Euro..." Autrement dit, le doute subsistera jusqu'au bout. Pour les observateurs... et le sélectionneur ?

Ce ne serait pas une première, loin de là. Benjamin Pavard et Lucas Hernandez comptaient deux titularisations chacun avant d'être lancés comme titulaires dans un Mondial 2018 qui a vu Blaise Matuidi occuper le couloir gauche à partir du deuxième match de poule. L'enjeu majeur avant l'Euro 2021 était de savoir comment associer de la meilleure façon un Karim Benzema de retour à Kylian Mbappé et Antoine Griezmann. L'avant-Mondial au Qatar a, lui, vu Deschamps hésiter jusqu'au bout sur le schéma à utiliser, et devoir gérer les forfaits de Benzema et Kanté. DD avait également écarté Pavard au profit de Koundé après l'entrée en lice des Bleus.

Rien d'inédit, donc. Mais surtout rien de figé. Avant la compétition, comme pendant. Car Deschamps n'aime rien tant que s'adapter à ses adversaires.