L'antisèche de France - Chili (3-2) : Peu d'énergie, rien d'inédit

Pour chasser les vilaines images de Lyon et cette défaite face à l'Allemagne (0-2), Didier Deschamps avait effectué un grand remue-ménage, avec neuf changements dans le onze et les titularisations notamment de Jonathan Clauss, William Saliba, Youssouf Fofana, Edouardo Camavinga ou Randal Kolo Muani. Mais les Bleus ont connu le même retard à l'allumage, encaissant l'ouverture du score dès la 6e minute. Ils furent cependant moins léthargiques au moment de réagir. Grâce aux deux buts inscrits en première période, la troupe de DD avait plié l'affaire à la pause. La suite ne nous a pas appris grand-chose sur le niveau intrinsèque de ces Bleus. Comme si cette trêve de mars n'avait pas fait avancer le schmilblick.

Deux buteurs et deux gagnants. Titulaire en relayeur, Fofana a été l'auteur d'une prestation inspirée, récompensée par ce but égalisateur chanceux. Kolo Muani, lui, a confirmé qu'ailier droit est un poste qui sied mieux à ses caractéristiques en multipliant les raids et les bonnes inspirations, comme sur ce festival offrant le troisième but à Olivier Giroud, discret par ailleurs. A l'inverse, Kylian Mbappé a été transparent. Côté chilien, le duo Nunez-Osorio aura été intéressant au milieu tandis qu'Alexis Sanchez n'a pas pu se montrer pour son retour au Vélodrome.

On les pensait immunisés car avertis. C'est donc presque pire. Les Bleus ont encore démarré ce match amical sans envie ni énergie, laissant la mainmise à une équipe chilienne joueuse. Résultat, après six minutes, ils étaient déjà derrière. Si les conséquences furent finalement limitées, ces deux entames ratées par les troupes tricolores seront à proscrire en juin. 

Certains retiendront son nouveau but, malgré un match compliqué, portant son total à 57 sous le maillot frappé du coq. Mais, ce mardi, Olivier Giroud a également gagné son 88e match en Bleu, également le bilan d'Hugo Lloris. Le recordman dans le domaine s'appelle Lilian Thuram, avec 93 victoires. Autrement dit : Giroud l'a dans le viseur…

Il jouait gros ce mardi. Mais Jonathan Clauss n'a pas pu défendre son statut de prétendant au onze-type, sortant sur blessure dès la 11e minute. Le latéral droit souffre d'une déchirure à l’ischio droit et manquera très probablement le duel face au PSG dimanche. Double coup dur.

"C'est un bilan mitigé, forcément. […] Sur le plan athlétique, on ne peut pas dire qu'on débordait d'énergie."

A l'heure de tourner la page de ce rassemblement de mars, Didier Deschamps doit sans doute se dire que les enseignements sont limités. Si 2023 avait dessiné les contours d'une équipe sérieuse, appliquée et redoutable, 2024 a commencé par des doutes et des questions toujours sans réponse. Face au Chili, hormis la capacité de réaction tricolore, les Bleus n'ont pas diffusé une sérénité à toute épreuve et une supériorité nette. Seules certaines performances individuelles (Fofana, Kolo Muani) marqueront ce dernier match avant la liste finale du 16 mai.

De ces Bleus, on ne sait pas grand-chose de plus. La liste semble bouclée à 90%, sauf si les blessures viennent semer la zizanie, comme en 2016 ou en 2022. L'équipe-type, elle aussi, semble trouvée. Alors, oui, Kolo Muani est un recours intéressant en sortie de banc sur les côtés, oui, Youssouf Fofana a sans doute validé sa présence en Allemagne mais, pour le reste, DD n'est pas beaucoup plus avancé.

Le titulaire comme latéral droit ? Il faudra attendre pour connaître son identité. La fiabilité de sa charnière titulaire présumée Upamecano-Konaté ? Elle n'a pas été testée sur ce rassemblement. Le quatrième homme dans la hiérarchie au milieu ? Le duel entre Camavinga et Warren Zaïre-Emery est encore ouvert. Bref, à trois mois de l'Euro, ce rassemblement de mars n'a pas levé les derniers doutes. Il en a même ajouté. On a connu meilleur bilan avant le printemps.