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Football - Blaise Matuidi : "Je ne veux plus rentrer en France"

Maxime Aubin

Mis à jour 18/08/2021 à 11:00 GMT+2

MLS - Très heureux aux États-Unis malgré les résultats difficiles de son club, l’Inter Miami (MLS), l’international français de 34 ans espère terminer sa carrière de l’autre côté de l’Atlantique. Il revient également sur le parcours décevant des Bleus à l’Euro et ne cache pas son bonheur de voir Messi au PSG.

Blaise Matuidi (Inter Miami) en MLS

Crédit: Getty Images

Vous avez rejoint la MLS en août 2020 avec l’objectif de gagner un titre. Mais l’Inter Miami enchaîne pour l’instant les mauvais résultats (10ème sur 14 dans la conférence Est la saison dernière, 12ème cette saison). Comment expliquez-vous ces difficultés ?
On a eu une préparation tronquée avec cinq mois sans jouer (ndlr : la saison 2021 a été repoussée en avril au lieu de fin février en raison du Covid). On n’a pas fait de matches amicaux ou presque, et plusieurs joueurs ont été touchés par le Covid. Tout ça fait qu’on n’était pas prêt pour le début du championnat. Maintenant, tout le monde a récupéré physiquement, on a beaucoup travaillé à l’entraînement et on voit que ça commence à porter ses fruits puisqu’on est sur une bonne série (ndlr : 2 victoires, 2 nuls et une défaite à la date du 16 août).
On a bien connu Phil Neville en tant que joueur, qui a fait une belle carrière à Manchester United notamment. Comment est-il en tant qu’entraîneur, et quelle relation entretenez-vous avec lui ?
C’est un jeune entraîneur mais avec une expérience solide du très haut niveau, et un savoir-faire dont on a besoin. Il a découvert le championnat MLS récemment, et je pense qu’il en a pris la mesure. On est assez proches. Quand ça ne va pas et qu’il a des choses à me dire, il les dit. Et idem pour moi si je dois faire passer des messages.
Quid de David Beckham (propriétaire de l’Inter Miami) ? Est-il très présent dans la gestion quotidienne du club ?
On l’a peu vu pendant l’Euro car il était en Angleterre pour soutenir son équipe nationale. Mais il est revenu ici depuis. Il est là tous les jours, à chaque entraînement. Il est proche des joueurs et sa présence est très importante pour nous parce qu’il a une aura particulière. C’est quelqu’un qui sait diriger et il le démontre au quotidien. On sent son envie de nous voir réussir.
J'aimerais terminer ma carrière ici
Votre contrat avec l’Inter Miami court jusqu’en décembre 2022. Anticipez-vous déjà la suite et quelles sont vos envies ?
Je me suis bien adapté à la MLS qui est un championnat difficile malgré ce que certains pensent. J’ai également envie de remporter quelque chose avec ce club, car je suis un gagnant. Après je sens que je prends de l’âge. On ne sait pas de quoi demain sera fait mais j’ai une option dans mon contrat pour poursuivre d’une année en 2023. J’aimerais terminer ma carrière ici.
Et d’un point de vue plus personnel ?
Je ne veux plus rentrer en France (rires). Plus sérieusement, je suis très heureux aux États-Unis, j’espère rester de longues années ici et y passer de bons moments en famille. Tout se passe bien pour mes enfants à l’école, ils parlent anglais couramment, et je pense que faire leurs études ici sera un vrai bonus pour eux.

Messi à Paris ? "Ce n'est que du bonheur"

Vous avez grandi à Paris et marqué l’histoire du Paris Saint-Germain en tant que joueur. Comment avez-vous réagi à l’annonce de la signature de Lionel Messi le 10 août ?
J’ai été surpris, bien sûr, mais dans le bon sens du terme. Toute ma famille habite encore à Paris et je reste un grand fan du PSG. Quand je vois ce que club a atteint avec l’arrivée d’un des plus grands joueurs de tous les temps, c’est juste exceptionnel. Je suis content pour Paris et pour le football français, car tout le monde va en bénéficier. Ce n’est que du bonheur. J’ai hâte de contempler ce spectacle devant ma télé (il sourit).
Vous restez très proches de certains joueurs du PSG comme Presnel Kimpembe, Marco Verratti et Kylian Mbappé. En avez-vous discuté avec eux ?
Je n’ai pas encore échangé avec Kylian mais j’ai eu Presnel et Marco, oui. Ils sont très heureux. Je suis content aussi pour le président, Nasser Al-Khelaifi, qui est quelqu’un que j’admire beaucoup. Je l’ai connu au début de l’ère qatarie car j’ai été un des premiers joueurs à rejoindre le club. Son rêve a toujours été de faire du PSG le plus grand club au monde. Et c’est ce qu’il est en train de faire.
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Blaise Matuidi sous le maillot de l'Inter Miami.

Crédit: Getty Images

J’imagine que vous avez suivi le parcours des Bleus à l’Euro (éliminés par la Suisse aux tirs au but en huitième de finale le 28 juin). Comment expliquez-vous cette sortie de route si prématurée ?
Il ne faut pas oublier qu’on a fait une finale de l’Euro en 2016, et qu’on a gagné la Coupe du monde en 2018. Ce n’est jamais évident d’enchaîner avec un bon résultat à l’Euro derrière. Bien sûr on pensait que l’Équipe de France irait plus loin, mais je suis convaincu que cette génération peut faire quelque chose de bien à la Coupe du monde au Qatar (ndlr : en novembre 2022).
Vous évoquez la Coupe du monde 2018. L’état d’esprit et la cohésion du groupe y semblaient bien meilleurs qu’à l’Euro.
Vous savez, quand il y a des mauvais résultats, on cherche toujours la petite bête. On va ressortir des petits moments qu’on n’aurait pas vus ou remarqués si on avait eu de bons résultats. C’est le football, c’est comme ça. Mais moi je n’ai pas ressenti que le groupe était cassé. C’est une équipe jeune, entouré quand même de joueurs d’expérience. Et je suis certain qu’ils vont être capables de rebondir.
L'Equipe de France va connaître des jours meilleurs
On a senti que vous auriez pu apporter quelque chose à cette équipe, par votre état d’esprit irréprochable, votre sens du collectif et votre abattage au milieu du terrain.
Merci, mais le sélectionneur fait des choix et il faut savoir les accepter. J’en ai fait aussi en partant aux États-Unis et je ne regrette rien. L’Équipe de France va connaître des jours meilleurs, j’en suis persuadé.
Le maillot bleu ne vous manque-t-il pas ?
Je l’ai porté pendant neuf ans et j’ai tout connu grâce à lui. Alors forcément, quand je regarde les matches devant la télé ou que j’entends l’hymne national, ça me fait quelque chose. Mais il ne faut pas vivre avec des regrets dans la vie.
La France a remporté 33 médailles aux Jeux Olympiques de Tokyo entre fin juillet et début août. Avez-vous suivi la compétition, et si oui, quel(le) athlète vous a le plus impressionné ?
Oui j’ai suivi les JO. J’admire particulièrement Teddy (Riner) pour tout ce qu’il a fait dans sa carrière. C’est quelqu’un d’exceptionnel sur et en dehors des terrains. Je suis très heureux qu’il ait pu ramener encore des médailles. J’ai également regardé le parcours incroyable des basketteurs français, qui sont passés si près du but. Seule l’Équipe de France de foot a été très décevante, mais ils n’avaient pas leurs meilleurs joueurs. On ne va pas revenir là-dessus et créer un débat. Après, on a tellement une belle génération à venir que je ne suis pas inquiet.
Une belle génération que vous pourriez accompagner aux Jeux Olympiques de Paris en 2024, comme l’a fait André-Pierre Gignac cet été à Tokyo. Ce serait une belle manière de terminer votre carrière, non ?
(Rires) Je pense que je serai malheureusement un peu trop âgé pour ça… (ndlr : il aura 37 ans en avril 2024).
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