Kuyt fait peur à United

Dirk Kuyt n'a, en apparence, rien du sauveur. Il n'en a pas trop la tête de l'emploi. Ni le style. Plutôt celui d'un besogneux, d'un infatigable travailleur, qui cavale le long de la ligne de touche, œuvre pour le collectif. Mais il lui arrive aussi d'endosser le costume du héros. Et plus souvent qu'on ne le croit. Demandez à Sir Alex Ferguson. Le manager de Manchester United aurait quelques raisons de craindre l'international néerlandais. Samedi, lorsque Liverpool rendra visite aux Red Devils en ouverture de la 25e journée, il s'en méfiera comme de la peste. Il a de quoi. Pas plus tard que le 28 janvier, Kuyt s'était mué en bourreau de MU. Son but, le second des Reds, avait scellé l'élimination mancunienne au 4e tour de la Cup (2-1). Quand l'ancien joueur du Feyenoord Rotterdam a fusillé David De Gea, il ne restait plus qu'une poignée de secondes à jouer. Il y a pratiquement un an, le 6 mars 2011 précisément, Kuyt avait déjà coulé les Red Devils à lui tout seul (3-1). Cela n'avait pas empêché United de conquérir sa 19e couronne d'Angleterre, une de plus que Liverpool, son rival de toujours.

Ces deux épisodes en disent suffisamment long sur l'apport de Kuyt chez les Reds. Depuis son arrivée sur les bords de la Mersey, en 2006, le natif de Katwijk tourne à une moyenne de 15 buts chaque saison. En Premier League, l'international aux 84 sélections a récemment franchi la barre psychologique des 50 réalisations. "Une fierté", qui lui a fait oublier quatre longs mois de mutisme. Durant cette période, son statut d'indiscutable a quelque peu été écorné. "Marquer après tant d'échecs, c'est encore plus fort que mon hat-trick face à Manchester, se réjouissait-il après le carton de Liverpool à Wolverhampton (0-3). Depuis dix ans, j'ai l'habitude de jouer tous les matches. Mais je me dois de respecter les décisions du coach. Surtout lorsqu'il s'appelle Kenny Dalglish."

L'Ecossais sait trop ce que Kuyt représente à Anfield pour s'en passer. Sinon, il n'aurait pas fermé à double-tour la porte à un transfert vers l'Italie. L'été dernier, comme en janvier, l'Inter Milan, la Juventus et la Fiorentina lui ont, tour à tour, fait les yeux doux. "Mais, dixit l'agent de Kuyt, Liverpool tient trop à Dirk pour le laisser partir". Du moins, pas pour l'instant. La question se posera inévitablement en juin 2013, au terme de son contrat. D'ici là, Dirk Kuyt espère garnir enfin son palmarès. "J’attends désespérément mon premier titre avec Liverpool. J’ai souvent été si proche, confesse Kuyt dans les colonnes du Liverpool Echo. Il y a eu la finale de la Ligue des Champions 2007, la demi-finale en 2009 et la deuxième place en championnat la même année. C'est l'était d'esprit des joueurs, de l'entraîneur et du club. Je suis ici pour gagner des trophées." Liverpool en aura l'occasion dès le 26 février, face à Cardiff, en finale de la Carling Cup. Après six saisons de disette, il serait temps.