Manchester United : Les 7 défis de Moyes, successeur de Ferguson sur le banc de MU

GAGNER, ENCORE ET TOUJOURS

Depuis 2007, Manchester United n’a pas bouclé une seule saison sans avoir remporté le moindre titre. En près de vingt-sept ans sur le banc des Red Devils, Sir Alex Ferguson a remporté 38 trophées. David Moyes, son successeur, devra maintenir cette régularité au plus haut niveau et ce niveau d’excellence pour réussir son passage à MU. Il aura un titre de champion d’Angleterre, le vingtième dans l’histoire du club, à défendre et devra soutenir la comparaison avec Fergie, qui affiche un taux de victoires toutes compétitions confondues de 62,96% à Manchester. Un ratio exceptionnel, comme un rappel que le barre sera placée très haut pour celui appelé à prendre la suite de l’Ecossais. Mais Moyes a l'expérience pour réussir ce défi. Seul Ferguson (808), Arsène Wenger (636) et Harry Redknapp (616) ont dirigé davantage de matches de Premier League que lui (425).

RETENIR LES CADRES

Avec le départ de Ferguson, les cadres du vestiaire de Manchester United pourraient se poser des questions sur leur avenir. Wayne Rooney, par exemple. Après avoir entretenu des relations orageuses avec le manager écossais, l’international anglais (27 ans) pourrait être soulagé de son départ. Mais selon les informations de Sky Sports, il souhaiterait toujours se lancer un nouveau défi pour relancer sa carrière, après une saison mitigée (16 buts en 37 apparitions avec MU). Il aurait donné sa préférence au Bayern Munich, même si le PSG est aussi sur les rangs. Les dirigeants mancuniens ferment néanmoins la porte à un départ l’été prochain, comme l’a annoncé le directeur de la communication jeudi. L'arrivée de Moyes, que Rooney a fréquenté à Everton, pourrait aussi changer la donne. Très attachés à Ferguson, Ryan Giggs, Michael Carrick, Patrice Evra ou Nemanja Vidic, tous en fin de contrat en juin 2014, pourraient être tentés de revoir leurs plans en vue de la saison prochaine. Libre en juin prochain, Rio Ferdinand pourrait aussi être influencé dans ses choix par le départ de Fergie.

PASSER APRÈS UN MONUMENT

Réussir la transition avec un manager charismatique et historique de MU sera l’un des challenges les plus importants de Moyes. Dans les plus grandes écuries européennes, il n’a jamais été simple de prendre la suite d’un monument. A commencer par Manchester United, où le départ de Matt Busby, entraîneur légendaire des Red Devils entre 1945 et 1969, a mis le temps avant d’être digéré. Le club n’a remporté aucun titre de champion d’Angleterre entre 1967 et 1993, comblant l’attente avec quatre Cups (1977, 1983, 1985, 1990) et une Coupe des Coupes (1991).

Entraîneur du FC Barcelone durant huit ans, la plus grande longévité d’un coach sur le banc catalan, Johan Cruyff a laissé une empreinte au Barça, avec ses onze titres. Ses successeurs ont peiné à l’assumer, jusqu’à l’arrivée de Pep Guardiola en 2008. Et ceci même avec un succès en Ligue des champions en 2006. A l’AC Milan, Fabio Capello avait lui mieux négocié le tournant, en prenant le relais d’Arrigo Sacchi. Il avait remporté la C1 en 1994, comme son prédécesseur en 1989 et 1990. Et, accessoirement, perdu aucun match de Serie A lors de sa première saison avec les Rossoneri.

PRÉSERVER L’HÉRITAGE

Après 27 ans passés à imprégner tous les échelons du club, des équipes de jeunes au groupe professionnel, le nouveau manager de Manchester United devra imposer son style sans bouleverser les habitudes. Avec tact et finesse, sans crouler sous le poids de l’héritage laissé par Ferguson, il faudra perpétuer la tradition gagnante de MU, avec la gestion financière rigoureuse caractéristique de l’Ecossais. Moyes devra également relancer un fonds de jeu en perte de vitesse cette saison. En dépit de la reconquête de la Premier League, abandonné au rival de City la saison passée, les Red Devils ont rarement séduit sur le terrain. Mais c'était aussi ça le style Ferguson, capable de faire gagner son équipe en toutes circonstances. Le Winning Ugly quand on ne peut faire mieux, une autre tradition à ne pas bafouer pour le futur coach de MU.

REMETTRE MU AU SOMMET DE L’EUROPE

Le grand regret de Ferguson au moment de quitter Manchester United restera certainement son parcours en Ligue des champions ces deux dernières années. Eliminés dès la phase de poules la saison passée, les Red Devils ont été sortis en huitième de finale cette saison. Battus par le Real Madrid, au terme d’un match retour très controversé à Old Trafford (1-2 , 1-1), ils n’ont plus remporté la C1 depuis 2008. Depuis, deux finales perdues contre le FC Barcelone (2009 et 2011) ont empêché le club d’étoffer encore son armoire à trophées. Moyes aura pour mission de donner un nouvel élan au club sur la scène européenne, même s'il découvrira la phase de poules de la Ligue des champions la saison prochaine.

RAMENER LA CUP, DIX ANS APRÈS

Au regard d’un titre de champion d’Angleterre ou d’un sacre en Ligue des champions, une victoire en Cup peut paraître bien dérisoire. Mais cette compétition est une institution de l’autre côté de la Manche. Créée en 1871, elle a été remportée onze fois par Manchester United, un record dans l’histoire du football anglais. Mais le club n’a plus inscrit son nom au palmarès depuis 2004, laissant Chelsea enlever le trophée à quatre reprises depuis. Les Blues avaient d’ailleurs dominé MU lors de la dernière finale des hommes de Sir Alex Ferguson (1-0 en 2007). Moyes serait bien inspiré de glaner la Cup pour marquer les esprits.

FAIRE ENCORE PLUS FORT QUE SIR ALEX

Une longévité de presque 27 ans dans l’un des plus grands clubs européens : Ferguson a explosé les compteurs lors de son passage à Manchester United. Avec 1 500 matches à son actif lorsqu’il quittera le banc en fin de saison et ses 527 victoires en Premier League, il laissera une trace indélébile. Charge pour son héritier de suivre ses pas et qui sait, de réussir un parcours similaire avec les Red Devils. Mais le prochain coach de MU ne bénéficiera certainement pas d’autant de mansuétude que Fergie à son arrivée. Ce dernier avait débarqué en novembre 1986 dans un club mal en point, qui n’avait plus remporté le championnat depuis vingt ans, et avait eu le temps de s’installer. La situation ne sera pas la même pour son remplaçant, qui sera contraint à l’excellence de suite. C’est ce qui rend l’ampleur de la tache si importante pour Moyes.