Ashley Young (Manchester United), l’homme par qui le scandale arrive trop souvent

Ashley Young est âgé de 28 ans. C’est un adulte et un footballeur dans la force de l’âge, qui n’a qu’un défaut majeur : il tient difficilement sur ses deux jambes. L’international anglais (30 sélections) a la fâcheuse tendance à se retrouver le nez dans le gazon, quand on le touche. Ou pas. C’est justement cette deuxième situation qui agace le Royaume, les adversaires de Manchester United en premier lieu. Mais pas seulement.

Depuis 2006, Ashley Young co-détient un record d’efficacité avec Gabriel Agbonlahor, son ancien partenaire à Aston Villa. Comme l’attaquant, ses duels se terminent plus souvent par un coup de sifflet dans la surface de réparation que les autres joueurs de Premier League. En sept saisons complètes plus un petit bout de la présente, Ashley Young a provoqué et obtenu douze penalties. Un record. A défaut d’être d’une efficacité folle (ndlr : aucun but marqué la saison dernière en championnat), Ashley Young aide les autres à en inscrire. Et pas toujours de manière très nette.

Ashley Young s’est une nouvelle fois retrouvé sous le feu des projecteurs la semaine dernière, durant Manchester United - Crystal Palace (2-0). Match fermé. Jusqu’à ce que le numéro 18 ne prenne la poudre d’escampette et trouve une faille dans la défense londonienne. Il s’y est engouffré. Et est tombé. L’arbitre, qui avait averti le Mancunien quelques minutes plus tôt pour un premier plongeon en pleine surface, n’y a cette fois vu que du feu. Le malheureux Kagisho Dikgacoi, qui était à la lutte avec Young, a été prié de rentrer aux vestiaires avant ses petits copains. Robin van Persie a profité de l’aubaine et ouvert le score.

Aux commandes de Manchester United depuis cette saison, David Moyes n’est pas un partisan du plongeon sur gazon. L’Ecossais l’a fait savoir. Au principal intéressé. Au monde entier par la suite. "Je ne peux pas promettre que cela ne se reproduira plus mais j’ai eu une discussion en privé avec lui", a révélé l’ancien manager d’Everton, qui aimerait que la vidéo vienne punir les fautifs ou conforter les arbitres a posteriori. Problème, avec Ashley Young, ce qui rentre d’une oreille ressort souvent de l’autre.

Il y a bientôt un an et demi, Sir Alex Ferguson avait eu le même genre de discussion avec l’international anglais. Deux penalties obtenus face à Aston Villa et aux Queens Park Rangers en une grosse semaine avaient fait couler beaucoup d’encre à l’aune d’un bouillant derby de Manchester, remporté par City (1-0) sur la route de son troisième titre de champion d’Angleterre. Roberto Mancini s’en était alors opportunément ému. Sir Alex Ferguson - qui avait déjà fait la même remarque à un certain Cristiano Ronaldo au début de sa carrière mancunienne - avait également "eu une discussion" avec Ashley Young, lui demandant d’éviter d’en rajouter, mais ne remettant pas complètement en cause la validité des coups de pied de réparation obtenus par son joueur. Si Ronaldo avait mis de l’eau dans son vin et changé ses (mauvaises) habitudes par la suite, Ashley Young, lui, n’a pas bouleversé son jeu depuis le mise au point de Fergie. A David Moyes de se montrer plus persuasif. En le laissant sur le banc face à Manchester City ?