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Voilà un Arsenal-MU, un vrai, comme on les aime, comme on en attendait un depuis 10 ans

Philippe Auclair

Mis à jour 04/10/2015 à 01:38 GMT+2

PREMIER LEAGUE - Dimanche, Arsenal reçoit Manchester United à l'Emirates. Et si cette saison 2015-2016 marquait le retour d'un véritable choc au sommet entre Gunners et Red Devils ?

Louis van Gaal et Arsène Wenger

Crédit: Panoramic

Arsenal est "techniquement et tactiquement, la meilleure équipe de Premier League". "Techniquement", peut-être bien; mais "tactiquement", vous êtes sûr, M. van Gaal? Peut-être le mot a-t-il d’autres connotations en néerlandais, que nous ignorons. Ou peut-être que le manager de Manchester United s’est inspiré des fameux mind games de Sir Alex Ferguson pour dire une chose et signifier son contraire. A savoir qu’Arsenal, vu son effectif, vu son histoire, vus ses moyens, devrait viser beaucoup plus haut que sa sempiternelle place dans le Top 4; une opinion avec laquelle la vaste majorité des presque 60 000 supporters des Gunners qui seront demain à l’Emirates seraient d’accord, au passage.
Il règne une drôle d’ambiance autour du club londonien en ce moment, qui était déjà sensible avant la gifle infligée en milieu de semaine par Olympiakos et ses rebuts de la Premier League (Kasami et Ideye, ex-Fulham et WBA). Pour les supporters, c’est une sorte de supplice de la goutte d’eau. C’est l’accumulation des déceptions qui exaspère, encore plus que les déceptions en elles-mêmes. Fermez le robinet, M. Wenger, nous vous en supplions. Tout cela, nous l’avons vécu cent fois. Cet article, nous l’avons lu, relu, re-relu. Sa chute – ha! – est aussi prévisible que le dénouement d’un épisode de Columbo, en beaucoup moins distrayant.
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Arsenal - MU, le retour d'un vrai choc ?

Crédit: Eurosport

Même le United de Moyes avait battu Arsenal, c'est dire...

Et pourtant, si Arsenal gagnait, comme les bookmakers anglais croient qu’ils en sont capables…Vu l’état de santé de ses rivaux, entre Chelsea qui s’enlise et Manchester City qui a percuté un mur que personne n’avait vu venir, ce pourrait bien être la meilleure chance des Gunners de se souvenir de ce que c’est que d’être un champion, douze ans après; à condition, évidemment, de se souvenir aussi de ce que c’est que de battre Manchester United. Le bilan de Wenger face aux Red Devils en championnat depuis l'horrible défaite 8-2 de novembre 2011 est de trois nuls et quatre défaites. Même le United de Moyes l’avait battu (1-0, but de Robin van Persie, aille…), c’est dire.
Mais cette fois-ci, c’est différent. Enfin, ce pourrait l’être. Car cette fois-ci, il y a bien un véritable enjeu, comme du temps où le visage d’Alex Ferguson s’empourprait à la mention du nom de Wenger, ‘du temps qu’on était riche, du temps qu’on était beau’, comme Brel le chantait. Riches, ils le sont toujours. Beaux, l’un comme l’autre pourraient le redevenir. "Quand nous gagnerons [à Arsenal], les joueurs y croiront encore plus", a lâché van Gaal. "Quand", pas "si". Sacré Aloysius, qui ne doute de rien, à la différence des supporters des Gunners, pour qui douter est un exercice quasi-quotidien depuis longtemps, pris qu’ils sont dans un cycle espoir/désillusion dont Wenger semble incapable de les sortir.

Un match qui pourrait donner le ton de toute une saison

On a rarement vu l'Alsacien aussi agacé que lors de ses passages devant les médias de cette semaine, au point de menacer de couper court à son point-presse du vendredi matin lorsqu’un journaliste eut la témérité de mentionner la pique de José Mourinho ("il n’y a qu’un seul manager de Premier League qui n’est pas sous pression" – on devine lequel…). Un match qu’il devrait aborder en se frottant les mains est devenu une chausse-trappe de plus. On le sent si nerveux, quand c’est de confiance et de sérénité dont son groupe, secoué par la contre-performance de mardi soir, a le plus besoin avant le choc de dimanche.
C’est qu'il sait avoir commis une bourde en laissant l’un des meilleurs gardiens de la planète sur le banc non pas une, mais deux fois, pour des matchs de Ligue des Champions qu’Arsenal n’avait pas le droit de perdre. Ses joueurs le savent aussi. Les fans. Les journalistes. Tout le monde. Et voilà Wenger contraint de défendre l’indéfendable en public, un rôle dans lequel il n’est pas des plus convaincants. Et cela, à la veille d’un match qui pourrait donner le ton de toute une saison, pas seulement pour les deux équipes en lice, mais pour le championnat lui-même.
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Arsene Wenger

Crédit: Eurosport

Espérons qu’ils en soient dignes dimanche

Cela fait si longtemps qu’un Arsenal-Manchester United n’a pas eu cette dimension : peut-être depuis 2004-05, quand Cesc Fabregas fit mouche en visant Sir Alex dans le vestiaire du fameux 'Pizzagate'’. Quand les Gunners firent un temps illusion, en 2013-14 (dix-neuf journées en tête du classement entre les 4ème et 24ème journées du championnat), United était à la traîne, la faute à trois revers lors des six premières journées. En 2007-08, du temps des Young Guns de l’après-Henry (peut-être l’équipe la plus séduisante du point de vue purement esthétique que Wenger ait jamais mise sur pied à Londres), ceux-ci avaient déjà explosé en vol – après la fracture de la cheville d’Eduardo à Birmingham – lorsque des buts de Ronaldo et Hargreaves donnèrent la victoire à United le 13 avril.
Oui, voilà plus de dix ans qu’on attend ça, qu’on attend que ce combat (le cinquante-cinquième de l’ère Wenger, toutes compétitions confondues) oppose d’authentiques challengers pour le titre. Ni l'un ni l’autre ne sont pourtant dans le meilleur état de forme, et, malgré les dizaines de millions dépensés, ni l'un ni l’autre n’aligneront des équipes qui puissent être comparées à celles qui s’affrontaient au début des années 2000. Mais ce championnat d’Angleterre 2015-16 est ainsi fait, si capricieux, si imprévisible, que l’un et l’autre se retrouvent projetés dans des rôles de favoris que la qualité de leur jeu ne justifierait pas à elle seule. Espérons qu’ils en soient dignes dimanche.
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