Mort de Gianluca Vialli : Ses années Chelsea racontées par Laurent Charvet pour Eurosport

PREMIER LEAGUE - Décédé ce vendredi à l'âge de 58 ans des suites d'un cancer du pancréas, Gianluca Vialli a laissé une trace indélébile dans le football italien et anglais. Deux ans après son arrivée à Chelsea en 1996, l'ancien attaquant de la Juventus est devenu entraîneur-joueur des Blues. L'ancien milieu français, Laurent Charvet, l'a côtoyé pendant 6 mois à Chelsea. Il raconte pour Eurosport.

Gianluca Vialli, ancien joueur et entraîneur de Chelsea.

Crédit: Getty Images

Laurent Charvet, vous avez évolué avec Gianluca Vialli entre janvier et juin 1998 quand il était entraîneur-joueur de Chelsea. Quels souvenirs gardez-vous de lui ?
Laurent Charvet : J'en garde un très bon souvenir. A la base, c'était Ruud Gullit qui m'avait recruté. Mais il s'est fait virer et Gianluca Vialli lui a succédé. A mon arrivée, il m'a dit : 'Ecoute, il y a 27 internationaux, ce n'est pas moi qui t'ai recruté mais tu vas t'entraîner avec nous, il n'y a pas de soucis'. Finalement, j'ai joué neuf matches dont la demi-finale de Coupe des Coupes contre Vincenza. Ça s'est très bien fini car il voulait me conserver à Chelsea. Mais ça ne s'est pas fait car Cannes préférait m'envoyer ailleurs (ndlr : il était prêté chez les Blues). On a eu de très bonnes relations car il voyait que je bossais dur. Je venais en avance aux entraînements et je repartais dans les derniers.
En 1998, il était encore très efficace offensivement. Sur quels aspects le joueur vous a-t-il marqué ?
L.C. : C'était un gagneur, même à l'entraînement. Il était vraiment très impressionnant sur la protection de balle et c'était très compliqué de lui prendre le ballon. Avant la demi-finale ou la finale de la C2, il avait diffusé des vidéos de ses buts avec la Juventus dans le bus des joueurs. Il y avait quand même Mark Hughes, Tore André Flo ou Gianfranco Zola dans l'équipe. Je lui avais demandé pourquoi il avait fait ça. Il m'avait répondu : 'J'ai besoin de revoir mes buts pour me mettre dans les meilleures dispositions avant le match'.
Gianluca Vialli est-il le meilleur joueur avec lequel vous avez évolué pendant votre carrière ?
L.C. : Bien sûr, il en fait partie avec Alan Shearer ou Gianfranco Zola. C'était un buteur-né. Il était toujours au bon endroit, au bon moment.
Quel rôle avait-il eu dans la victoire de Chelsea en Coupe des Coupes 1998 face à Stuttgart (1-0) ?
L.C. : Je me souviens que j'ai failli rentrer à la 70e minute. J'avais enlevé le survêtement mais Dan Petrescu se fait expulser au même moment. Finalement, Gianluca Vialli fait entrer Gianfranco Zola et c'est lui qui marque le seul but de la rencontre. Il avait fait un coaching parfait.
Comment Gianluca Vialli était-il au quotidien ?
L.C. : C'était un grand professionnel, mais également un gars joyeux. Il était toujours de très bonne humeur, à faire des blagues et à chambrer. Il était très respecté et apprécié. Après, on ressentait qu'il avait la culture de la Juventus, il voulait toujours être au top.
Sur le plan du management, était-il en avance sur son temps ?
L.C. : On enchaînait les matches tous les trois jours et on avait des gros joueurs. Chacun savait ce qu'il avait à faire tactiquement. On ne changeait pas de système. Moi, je me rappelle encore de mon premier match sous ses ordres. Il m'avait attrapé, je ne parlais pas bien anglais et Franck Leboeuf était à côté. Il avait dit : "Demande à Laurent, s'il a déjà joué stoppeur'. Moi, j'étais milieu droit ou arrière droit. Mais comme je voulais tellement jouer, j'avais répondu : 'J'ai déjà joué stoppeur contre Paris, face à Raï'. Il avait dit à Franck Leboeuf : 'Tu lui diras qu'il débutera demain contre Newcastle et qu'il prendra Alan Shearer au marquage'. Je le connaissais de nom, mais je ne savais pas que c'était un Dieu (rires). Mais heureusement, j'ai fait un gros match et j'ai gagné la confiance de Gianluca Vialli. Après, il savait motiver ses troupes et était proche des joueurs. Il mangeait toujours avec nous et était souvent avec les Italiens du vestiaire.
Quel image a-t-il laissé dans le football anglais ?
L.C. : Tout le monde sait que c'était un monstre sur le terrain, mais moi je me rappellerai toujours de son sourire et de sa prestance.
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