PREMIER LEAGUE - Ça (re)part mal : l'intérim de Lampard à Chelsea s'ouvre sur une nouvelle défaite avant le Real Madrid

Son retour n'a été suivi d'aucun effet. Remplaçant officiel de Graham Potter, Frank Lampard, meilleur buteur de l'histoire du club (211 réalisations), n'a pu empêcher une nouvelle défaite de Chelsea, la onzième de la saison en Premier League, face à Wolverhampton (1-0), samedi après-midi.

Son intérim de deux mois commence mal : ce revers contre la plus mauvaise attaque du championnat a peut-être condamné les Blues, onzièmes (39 points), qui voient les places européennes s'éloigner dangereusement (débours de 17 et 14 points pour le dernier ticket de Ligue des Champions et la qualification directe en Europa League). Incapables de gagner depuis un mois (1-3 à Leicester le 11 mars), ils s'avancent fébrilement vers le quart de finale aller de C1 qui les attend, dans quatre jours, à Madrid contre le tenant du titre.

Réintroduit jeudi sur le banc de Chelsea après une première expérience mitigée de 2019 à 2021, Lampard n'a pas vraiment eu le temps de lancer les grandes manœuvres avant son premier examen au Molineux Stadium. Il s'est toutefois démarqué de Bruno Saltor, intérimaire contre Liverpool mardi soir (0-0), en faisant évoluer le dispositif tactique du 3-5-2 à un 4-3-3 plus compact.

Et il s'est également passé des services de N'Golo Kanté. Excellent pendant 70 minutes contre les Reds avec le brassard autour du bras, l'international français, de retour après huit mois d'absence, a été préservé. Il ne figurait même pas sur le banc, son nouvel entraîneur assumant de "le laisser au repos" en vue des prochaines échéances du club.

Si Tedd Boehly s'était montré enthousiaste en annonçant le retour de Lampard - "Nous voulons nous donner toutes les chances de succès et Frank a toutes les caractéristiques et les qualités dont nous avons besoin pour nous conduire à la ligne d’arrivée" -, le propriétaire de Chelsea a peut-être compris que le mal était plus profond dans son effectif remodelé à grands coups de dollars depuis l'été dernier. Muets depuis trois rencontres, ses joueurs ont encore manqué d'imagination à Wolverhampton.

Piégés par une somptueuse volée de Matheus Nunes (1-0, 32e), ils n'ont cadré qu'un seul de leurs treize tirs en 90 minutes. Cette timide tentative fut l'oeuvre de Joao Felix en première période (42e). "La première période a été équilibrée, mais ils ont réussi un coup d'éclat venu de nulle part", a regretté Lampard à l'issue de la rencontre.

L'encéphalogramme offensif était tellement plat que Lampard a été obligé de relancer Pierre Emerick-Aubameyang après l'heure de jeu. Le Gabonais, seul attaquant de métier de l'équipe, n'avait plus foulé les pelouses anglaises depuis fin février. Sans surprise, l'ex-Barcelonais n'a pas pesé sur la défense adverse.

Les Blues auraient tout de même pu obtenir deux penalties après des situations litigieuses dans la surface de José Sa. Tote Gomes a semblé détourner de la main une frappe de Félix, quand Max Kilman a prié pour que sa poussette sur Christian Pulisic ne soit pas sanctionnée à la 84e minute.

Battu pour la deuxième fois en trois matches, Chelsea stagne au onzième rang du classement. "Il y a eu beaucoup de changements et ce n'est pas une excuse, mais les choses doivent s'améliorer et je pense que cette performance l'a bien résumé. Je travaille depuis seulement deux jours et je dois encore comprendre l'état d'esprit de l'équipe", a reconnu l'entraîneur anglais.

Le temps presse, alors qu'un calendrier infernal attend son équipe. En plus de la double confrontation avec le Real Madrid en quarts de finale de la Ligue des Champions, les Londoniens entament une dernière ligne droite anxiogène en Premier League pour l'obtention d'un strapontin européen. Sur les huit rencontres qu'il reste à disputer, ils vont défier six équipes du Top 10 avec des déplacements à Manchester United, Arsenal et Manchester City, et la réception de Brighton, Brentford et Newcastle dans les prochaines semaines.

"On a peut-être l'impression qu'on ne va pas marquer (29 buts en 30 journées). Je suis passé par là. Le club n'est pas à sa place, mais c'est la réalité et nous devons y remédier. Il faut travailler pour être une équipe qui gagne et qui s'habitue à gagner. C'est évident que ça n'a pas été le cas ici récemment.".

Vendredi, ESPN faisait déjà état d'un intérêt des dirigeants de Chelsea pour Carlo Ancelotti, actuellement en poste au Real Madrid. D'autres médias évoquent une liste de sept noms contenant ceux de Luis Enrique, Julian Nagelsmann ou encore Mauricio Pochettino. L'histoire entre Chelsea et Lampard s'annonce donc courte. Et elle ne pouvait pas plus mal recommencer.