Mercato - Premier League - Mais que vient faire la pépite du Barça, Ansu Fati, à Brighton ?

"Je veux réussir à Barcelone, je reste." A la fin de la saison 2022-2023, Ansu Fati ne voulait pas entendre parler d’un départ. Trois mois plus tard, l’ailier espagnol a rejoint, en prêt, l’alléchant Brighton de Roberto De Zerbi. Si le tacticien italien n’est pas étranger à ce transfert inimaginable il y a encore un an, l’entourage et les derniers mois de Fati en Espagne ont également joué un rôle majeur.

Des regrets, le joueur de 20 ans peut en avoir. Quand il fait ses débuts en août 2019 contre le Betis Séville, il ne lui faut pas longtemps pour séduire les fans du Barça, voire la planète foot. Rapide sur les appuis, à l’aise devant le but et doté d’une très bonne vision de jeu, il n’est pas sans rappeler son capitaine et modèle Lionel Messi. L’Argentin le prend sous son aile et la belle histoire débute avant de prendre fin prématurément lors du départ de La Pulga à l’été 2021.

Plus tôt dans la saison, le FC Barcelone avait perdu Fati sur blessure au genou. La première d’une longue série. Cette déchirure au ménisque reste toujours la plus grande interrogation sur le début de carrière de l’Espagnol. L’opération a-t-elle été ratée ? Le joueur a-t-il manqué sa récupération ? Deux versions s’affrontent. Pas de doute en revanche sur les conséquences. Depuis le 11 septembre 2020, Ansu Fati a manqué 83 matches.

Une fébrilité définitivement oubliée à partir de l’été 2022. La saison passée, le prodige espagnol n’a été absent que lors de deux rencontres avec Barcelone. Pour autant, son temps de jeu est resté limité dans une équipe où la concurrence est rude. Souvent remplaçant, Fati a participé à 51 rencontres, mais n'a cumulé que 1824 minutes de jeu, soit une vingtaine de matches complets. Assez pour inscrire 10 buts et faire 7 passes décisives.

Dans la hiérarchie, l’ailier gauche n’a fait que reculer, au point de n’être que numéro quatre à l’aube de l’exercice 2023-2024. Assez logiquement derrière Robert Lewandowski, Fati n’est également plus la priorité sur les ailes. Lamine Yamal, Raphinha et Ferran Torres sont plus appréciés par Xavi qui aurait pu également faire passer le jeune Adbe Ezzalzouli devant le numéro 10. Dès août, le message envoyé par l’entraîneur catalan est clair. Fati est un remplaçant, de luxe, mais un remplaçant. Seulement 47 minutes de jeu en 3 rencontres.

Cette situation, Ansu l’a très vite acceptée. Une faculté que n’a pas son père, Bori, plus souvent au centre de l’actualité de la famille que le jeune ailier. "Je n’irai plus au stade"; "si cela ne tenait qu'à moi, j'ai une idée très claire, j’irais ailleurs"; "je ne suis pas satisfait de la façon dont le club traite Ansu" ; dire que les différentes sorties du père n’ont pas aidé le fils est un euphémisme. La fracture créée entre le camp Fati et le FC Barcelone est sans doute née de ces déclarations faites à la radio espagnole Cadena Cope.

"Ce qui compte pour moi, c'est Ansu. Pas son père, pas son agent", avait tenté de relativiser Xavi quelques jours plus tard. Mais quand cet agent s’appelle Jorge Mendes, difficile de l’ignorer. Le très influent Portugais a beau avoir relayé la parole de son client, désireux de rester au FC Barcelone, il n’a pour autant pas oublié de creuser les autres pistes. Au point de créer des tensions entre le joueur et Mendes à en croire Sport. Jusqu’au bout de ce mercato estival 2023, Ansu Fati aura essayé de rester dans son club formateur.

Mais un appel est venu tout bousculer dans ses plans. Roberto de Zerbi, nouvelle figure alléchante de Premier League. Un temps annoncé à Tottenham, Fati a finalement pris une autre destination, Brighton. Le joueur s’est laissé séduire par le discours de l’ancien entraîneur du Chakhtar, pouvant lui garantir une place importante dans son système. Laquelle ? C'est toute la question.

A gauche, le brillant japonais Kaoru Mitoma est indéboulonnable, d’autant plus après son but et ses trois passes décisives en quatre rencontres cette saison. A droite, Solly March est tout aussi brillant et il serait étonnant de voir Fati évoluer dans ce rôle qui lui est presque inconnu. Pas plus facile de faire sa place au poste de buteur où Evan Ferguson n’en finit plus de briller, auteur d’un triplé avant la trêve. La récente blessure de l’Irlandais, touché à la cheville, pourrait néanmoins faire le bonheur de Fati dans un premier temps.

Reste une solution : 10. Le numéro restera sur les épaules de Julio Enciso, absent pour de longs mois après blessure au genou gauche. Le poste, en revanche, pourrait revenir à l’ailier espagnol. Une position dont semble hériter Joao Pedro depuis la blessure d’Enciso, laissant Danny Welbeck comme seul concurrent à Ferguson. Les qualités de Fati et notamment sa très bonne vision de jeu peuvent être utiles à Brighton dans ce rôle de meneur.

Peu importe son poste, il saura mettre en avant sa polyvalence au service d’un entraîneur capable de faire progresser un joueur sur le terrain, mais aussi dans la tête. De Zerbi s’était montré élogieux au sujet de sa nouvelle recrue début septembre. "Nous n'avons pas le droit à l'erreur avec ce joueur, car le football a besoin de son talent. Il faut le gérer d'une manière différente". Différente et enfin marquante ?