Premier League - En dehors et maintenant sur la pelouse : la révolution Manchester United est lancée

Et si c’était le symbole d’un nouveau Manchester United ? En enfer pendant la première période, les Red Devils ont renversé Aston Villa (3-2) ce mardi dans un Old Trafford en transe. Un cadeau de noël indescriptible pour les 70 000 supporters qui sont passés par toutes les émotions pendant ces 90 minutes. Cette fin 2023 aura une saveur décidément particulière pour eux, qui ont appris, le jour du réveillon, le rachat de 25% du club par Jim Ratcliffe.

Après trois matches sans victoire, United a renoué avec le succès en Premier League pour grimper un peu au classement (6e). Un bol d’air frais alors que le club est plongé dans un spleen terrible depuis de nombreux mois. Plus important encore, l’équipe a montré du caractère comme rarement. "J'ai dit avant le match que si nous donnions le meilleur de nous-mêmes, nous pouvions battre n'importe qui. Même menés 2-0, cela n'a pas d'importance : ‘Continuez, montrez votre caractère’, et c'est ce qu'ils ont fait aujourd'hui", s’est réjoui l’entraîneur Erik ten Hag à la sortie du match.

"Nous sommes Manchester United et nous n'abandonnons jamais. C'était un grand come-back de l'équipe", a savouré Alejandro Garnacho, symbole de la révolte mancunienne. Dépassé en première période, lors de laquelle les Villans ont fait le break (21e, 26e), l’Argentin est revenu des vestiaires avec une rage intenable. Malgré un but refusé (48e), le joueur de 19 ans s’est accroché pour signer le doublé qui a fait basculer le match (59e, 71e).

Plus globalement, c’est le réveil d’une attaque complètement en panne qui s’est produit à Old Trafford. "Énormément de gens parlent des attaquants de Manchester United et disent que nous ne marquons jamais de buts. Aujourd'hui, nous avons eu une passe décisive de Rashford et des buts de notre part (lui et Rasmus Hojlund). C'est l'un des meilleurs jours de ma vie", a poursuivi Garnacho. Et comme si le match plein de l’Argentin mais aussi de Marcus Rashford (26 ans) ne suffisait pas pour le symbole, la victoire est venue du pied de Rasmus Hojlund (20 ans). Une reprise parfaitement sentie et surtout un tout premier but en Premier League pour le jeune Danois. Et si sa saison se lançait ici, en même temps que celle de toute son équipe…

Pour son premier match au sein du club, Jim Ratcliffe n’a pas été aperçu dans les tribunes. Mais Dave Brailsford, directeur des opérations sportives d’Ineos (société de Ratcliffe) oui. Il serait évidemment peu opportun d'y voir un lien de cause à effet. Néanmoins, les supporters mancuniens doivent peut-être croire à la bonne étoile ce mardi soir, eux qui n’ont jamais accroché avec la famille Glazer (propriétaire du club depuis 2005). Pourtant, le père Noël Ratcliffe n’a pas eu le temps de mettre sa patte, et ne pourra pas le faire avant plusieurs semaines. Mais la révolution s’annonce importante, avec une lourde restructuration à tous les niveaux (effectif, direction, entraîneur ?).

Pour se redonner une nouvelle jeunesse, quoi de mieux que de lancer une dynamique positive et de reprendre un peu de confiance. Le succès face à Aston Villa a cette saveur d’espoir, même si elle doit être tempérée. "Je ne veux pas parler (du résultat comme d'un tournant) parce que nous avons eu tellement de faux départs cette saison. Nous devons jouer un match après l'autre. Nous ne sommes pas en mesure d'envisager des choses plus importantes", a expliqué avec lucidité le capitaine Bruno Fernandes. Éliminés de toute compétition européenne et vainqueurs qu’à dix reprises en Premier League, les Red Devils partent de loin cette saison, dont ils viennent de boucler la phase aller. C’est ce qui rendra la deuxième partie encore plus passionnante.