Southampton - Liverpool (Premier League) : Mo Salah, la classe et l'angoisse
Mis à jour 24/11/2024 à 12:01 GMT+1
Il est inoxydable. Mohamed Salah réalise à 32 ans un début de saison éblouissant avec Liverpool, qui se déplace dimanche (15h) à Southampton en leader de Premier League, lors de la 12e journée. Directement impliqué sur deux tiers des buts des Reds en championnat, l'Egyptien a toujours un impact monumental sur le club de la Mersey, qui a toutes les raisons de craindre son départ en juin.
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On l'a quitté sur un chef-d'oeuvre. Un de plus. Un de ceux qui portent sa marque de fabrique. Une chevauchée sur irrésistible sur son côté droit, une conduite de balle parfaite pour se présenter en duel face à Dibu Martinez et une finition pleine de sang-froid pour tromper le portier argentin. C'est sur cette action pleine de classe que Mohamed Salah avait scellé la victoire de Liverpool contre Aston Villa (2-0) juste avant la trêve internationale. Son 8e but de la saison en Premier League, son 10e toutes compétitions confondues. A côté, il y a aussi 10 passes décisives. Le compte est bon. Mais que dire du joueur.
Il affole les défenses et les compteurs. Avec 8 buts et 6 passes décisives en Premier League, il a été directement impliqué sur 14 des 21 buts de Liverpool en championnat, soit 67%. Un ratio unique dans l'élite anglaise, et jamais vu depuis Matthew Le Tissier sur l'ensemble de la saison 1993-94 avec Southampton (69%). Dimanche, justement face à Southampton, Salah peut rejoindre Wayne Rooney comme le seul à joueur à avoir signé au moins un but et une passe décisive dans 36 matches de Premier League.
"Une surprise qui n'en est pas une"
Juste bluffant ? Pas exactement. Salah a beau avoir 32 ans, son niveau ne surprend pas grand-monde de l'autre côté de la Manche. "C'est une surprise qui n'en est pas une, résume Ibrahim Mustapha, journaliste à la rédaction britannique d'Eurosport. Nous savons tous à quel point il est bon et lorsqu'il réalise d'aussi bonnes performances, il n'y a pas grand-chose à dire de son rendement car nous l'avons vu faire depuis des années. Cependant, compte tenu de son âge, de la perspective de son départ et de la nécessité de s'adapter à un nouveau manager, c'était difficile d'anticiper un aussi bon départ cette saison."
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C'est tout ce qui fait la particularité de Salah dans le gotha des meilleurs joueurs de Premier League. Ses performances seraient exceptionnelles si elles ne ressemblaient pas furieusement à ses standards. Sur ses sept premières saisons à Liverpool, l'Egyptien, arrivé de la Roma en 2017 pour 42 millions d'euros, a toujours inscrit au moins 25 buts par saison toutes compétitions confondues, et passé le plus souvent la barre des 30 buts, avec une pointe à 44 buts lors de sa première année au club. La seule exception, c'était la saison du Covid, en 2019-20, au bout de laquelle il avait dû "se contenter" de 23 buts.
Slot loue aussi sa personnalité
L'arrivée d'Arne Slot pour succéder à l'emblématique Jürgen Klopp sur le banc des Reds n'a donc pas affecté son rendement. En partie parce que le technicien néerlandais continue de s'appuyer sur quelques principes de jeu de son prédécesseur allemand. "Il n'y a pas beaucoup de différences flagrantes, à vrai dire, juge Ibrahim Mustapha. Slot n'a pas changé grand-chose à cette équipe de Liverpool, surtout pas le rôle de Salah. Au contraire, les petites modifications apportées par Slot au pressing intense de Liverpool sous Klopp ont permis à Salah d'être plus efficace dans les zones offensives."
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Le coach des Reds manque rarement l'occasion de se réjouir de posséder un tel joyau. Il n'en vante pas que le talent. "C'est agréable de l'avoir là où il est en ce moment et ce n'est pas une coïncidence parce que le premier jour où je suis arrivé ici, nous avons fait un test de condition physique et c'était notre joueur le plus en forme, a-t-il souligné après la victoire contre Aston Villa. Cela en dit long sur ses projets pour la saison et sur le fait qu'un joueur qui a connu tant de grandes saisons dans un club comme le nôtre revienne comme ça... cela en dit long sur sa personnalité."
La douleur de le voir partir
Le rayonnement de Salah sur Liverpool va bien au-delà de sa faculté à se montrer décisif, si impressionnante soit-elle. C'est aussi un leader par l'exemple, un garant de l'exigence chez les Reds. Et la perspective de le perdre à la fin de son contrat en juin prochain a de quoi être angoissante pour le club de la Mersey. "Personne ne m'a encore parlé de contrat, disait-il au micro de Sky Sports début septembre, après la victoire contre Manchester United (0-3). J'ai passé beaucoup de temps avec moi-même cet été, à essayer de penser de manière positive parce que, comme vous le savez, c'est ma dernière année dans le club. Je veux juste en profiter."
Son niveau de forme étincelant est-il de nature à provoquer un revirement de situation, alors que les questions sur son avenir ne sont pas totalement tranchées ? "Liverpool entre incontestablement dans une nouvelle ère et un Salah vieillissant, malgré sa forme, ne s'inscrira pas nécessairement dans cette nouvelle vision à moyen et long terme, explique Ibrahim Mustapha. Le club a certainement tiré le meilleur de lui au fil des ans et, aussi douloureux que cela puisse être, il est peut-être temps de le laisser partir plutôt que de lui offrir un nouveau contrat énorme avec de l'argent qui devrait être dépensé pour de nouveaux joueurs et de risquer de le voir décliner." Liverpool se prépare ainsi à assumer le vide laissé par le départ de son Pharaon. Il risque d'être immense. Comme son talent.
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