Premier League | Avec 43 joueurs dans son effectif, Chelsea affiche complet

Il est bien difficile de dire à quoi joue Chelsea. Tout récemment couronné champion du monde, le club londonien l'est aussi par son effectif pléthorique. Pour aligner onze joueurs sur le terrain, Enzo Maresca n'en a pas moins de 43 à sa disposition. Tout ça au prix de quelques tours de passe-passe comptables. Explications sur un effectif pléthorique.

Chelsea

Crédit: Getty Images

Ce n'est pas d'hier que le vestiaire des Blues affiche complet ; du temps où Graham Potter était leur entraîneur, certains joueurs avaient été contraints de se changer dans un couloir, le vestiaire du centre d'entraînement de Cobham étant trop petit pour les accommoder tous. Il était même arrivé que le manager organise simultanément un onze contre onze et un neuf contre neuf sur un terrain adjacent. Une scène digne de celle de la cabine dans la Nuit à l'opéra des Marx Brothers.
Enzo Maresca pourrait faire encore mieux aujourd'hui. Si l'envie le prenait de se joindre à ses troupes, il serait en mesure d'aligner quatre équipes au grand complet, puisque l'effectif professionnel de Chelsea compte aujourd'hui 43 joueurs, U18 non compris ; soit dix-huit de plus que ce qui est autorisé par la Premier League et l'UEFA pour sa Ligue des champions.
En voici le détail : quatre gardiens, neuf arrières centraux, six latéraux, huit milieux de terrain (la moitié à vocation défensive), trois numéros 10, six ailiers et sept - sept ! - avant-centres.
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Déjà 244 millions d'euros investis

Après le recrutement fiévreux qui avait suivi l'acquisition de Chelsea par le fonds d'investissement Clearlake et le businessman américain Todd Boehly - une erreur de jeunesse ? -, on aurait pu penser que les dirigeants des Blues reprendraient leur souffle, d'autant plus qu'on les sait en délicatesse avec les réglementations financières de la Premier League et de l'UEFA. Il n'en a rien été.
Sept joueurs (*) ont été achetés depuis l'ouverture de ce mercato, pour un coût total de 244 millions d'euros, tandis que quinze autres revenaient de prêts, dont Raheem Sterling (quasi-invisible à Arsenal), Joao Felix (Milan, la perle qui avait coûté 127 millions d'euros à l'Atlético de Madrid en 2019 et en vaut aujourd'hui le sixième, selon Transfermarkt) , Armando Broja (Everton, quatre titularisations en PL l'an dernier), Ben Chilwell (Crystal Palace, 440 minutes de jeu, toutes compétitions confondues, avec les Eagles) et l'international francais Axel Disasi, titularisé neuf fois seulement par Unai Emery à Aston Villa en 2024-25.
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Raheem Sterling

Crédit: Getty Images

Les problèmes posés par cette surabondance de biens sont multiples. Un footballeur qui joue moins, ou presque pas, voit sa valeur péricliter, quand bien même son salaire demeure le même et Chelsea doive l'assumer ; un problème d'autant plus gênant que le club, histoire d'amortir les contrats de ses joueurs sur la durée, s'est lié avec beaucoup de ces joueurs jusqu'en...2032-33.

Un mot d'ordre : dégraissage

Benoît Badiashile, arrivé de Monaco en mai 2023, cinq fois capé par Didier Deschamps, sous contrat jusqu'au 30 juin 2030, a disputé 11 des 13 matches de Chelsea dans leur parcours victorieux en UEFA Europe Conference League, dont les quarts, demi-finales et finale ; mais on ne l'a quasiment pas vu en Premier League, où il demeura sur le banc lors des neuf dernières journées. Un autre Bleu, Wesley Fofana, acheté 80,4 millions d'euros à Leicester en 2022, un record du monde pour un défenseur à l'époque, il est vrai freiné par une blessure à une cuisse qui nécessita une opération en avril dernier, a joué deux matches pour les Blues depuis le 12 décembre 2024.
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Wesley Fofana

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L'heure est donc à ce qu'on appelle un "dégraissage", dont les victimes seront peut-être reconnaissantes, en ce qu'il leur permettra de jouer à nouveau. Ce sera plus simple dans certains cas que dans d'autres. Mikhaylo Mudryk, testé positif au meldonium (la substance qui avait valu une suspension de deux ans à Maria Sharapova en 2016) en novembre 2024, est déjà en marge de l'effectif d'Enzo Maresca. Il avait coûté 70 millions d'euros plus primes en janvier 2023 ; il est maintenant passé à la colonne "pertes et profits". Ça en fera toujours un de moins.
Mais qui voudra de Raheem Sterling (sous contrat jusqu'en 2027) ? De Chilwell (2027 également) ? De Joāo Felix (2031) ? De tous ces joueurs dont Enzo Maresca n'a que faire ? Les rumeurs circulent. Rumeurs d'arrivées s'entend.

Économie circulaire...

Xavi Simons serait le prochain sur la liste des recruteurs de Chelsea, pour 90 millions d'euros, ce qui devrait précipiter le départ de Christopher Nkunku, qui évolue au même poste, est sous contrat jusqu'en 2030, vient du même club que Simons, le RB Leipzig, et avait coûté 60 millions en janvier 2023. Mais le départ pour où et pour combien ? Cela, bien malin qui saurait le dire. Les mêmes questions se posent pour pas loin de la moitié de l'effectif des Blues.
Quid de Nicolas Jackson, par exemple ? Chelsea n'a tout même pas payé 70 millions d'euros à Brighton pour laisser Joao Pedro sur le banc ; ou Liam Delap, certes moins cher (40 millions, primes incluses), mais dont le potentiel est tout aussi évident. Les valises de M. Jackson sont avancées. Mais quelle adresse donner au taxi qui viendra le chercher, lui et quelques autres ?
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Chelsea s'est montré très imaginatif en ce qui concerne la gestion de ses avoirs, en se vendant à eux-mêmes hôtels, parkings et même les féminines du club sans que cela émeuve de trop la Premier League ou l'UEFA, pour le moment. Mais l'imagination a des limites.
Ce à quoi ressemble le plan à long terme de Chelsea est pour le moins nébuleux, tout comme l'est l'identité de ceux qui l'ont conçu. Le binôme en place pour ce qui est de la direction technique du club, composé de l'ancien directeur sportif de l'AS Monaco Lawrence Stewart et de l'ex-recruteur-en-chef de Brighton Paul Winstanley, ne manque pas de références. Ce n'est pas dans l'identification des cibles de Chelsea que le bât blesse. C'est dans l'exécution du plan qui est censé sous-tendre la démarche du club, et l'évaluation de ses conséquences sur un effectif pléthorique - et sur l'équilibre financier d'une structure qui accumule les pertes et n'en finit de faire reculer le moment où il sera impossible de se voiler la face. Ce jour viendra, mais "demain", et "demain", pour la cigale Chelsea, n'existe pas.
 
(*) La Fifa vient en effet de décider que les vainqueurs de cette compétition créée en 2000, l'an 16 avant Gianni Infantino, ne pourraient plus revendiquer le titre de 'champion du monde des clubs', mais devraient se contenter de celui 'vainqueurs de la Coupe intercontinentale', celui de 'champion du monde des clubs' étant réservé aux vainqueurs de la version élargie de cette compétition, dont la première édition vient de s'achever aux Etats-Unis.
(*) Jamie Gittens (Borussia Dortmund), Joāo Pedro (Brighton), Liam Delap (Ipswich), Estêvāo (Palmeiras), Dário Essugo (Sporting), Mamadou Sarr (RC Strasbourg) et Kendry Páez (Independiente).
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