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Albanie, Îles Féroé, Andorre : avant le Kazakhstan, retour sur les périples des Bleus en qualifs

Louis Pillot

Mis à jour 27/03/2021 à 22:08 GMT+1

QUALIFICATIONS COUPE DU MONDE 2022 - Les Bleus effectuent le déplacement le plus long de leur histoire en qualifications pour affronter le Kazakhstan, ce dimanche à Nur-Sultan (15h). Le dernier voyage incongru d’une longue série, qui a mené les Français de l’Albanie à Andorre, en passant par les îles Féroé.

Didier Deschamps, lors du déplacement des Bleus en Albanie en novembre 1990

Crédit: Getty Images

Un voyage de 4700 kilomètres, quatre fuseaux horaires traversés, des températures négatives annoncées, de la neige, un terrain synthétique : le voyage des Bleus à Nur-Sultan (Astana), pour affronter le Kazakhstan dimanche (15h), convoque aussi bien l’idée du "match piège" qu’il porte en lui le charme de ces rencontres de qualifications incongrues pour les grandes compétitions. De l’Albanie à Andorre, en passant par la Biélorussie ou les îles Féroé, l’équipe de France a déjà disputé ces matches au goût d’inconnu, bien souvent porteurs d’histoires. Retour en arrière.

Albanie - France (1990) : révolution et coup de tête

En novembre 1990, l’Albanie est l’un des derniers bastions communistes d’Europe. Ramiz Alia a pris la succession du dictateur Enver Hoxha, mort en 1985 après avoir fait du pays une véritable autarcie. L’Etat s’apprête à faire sa révolution : les premières élections libres ont lieu en mars 1991. Les Bleus, emmenés par le sélectionneur Michel Platini, ont d’autres préoccupations : poursuivre à Tirana une campagne de qualification pour l’Euro 1992 bien entamée (victoires en Islande et contre la Tchécoslovaquie), et se rattraper de l’échec de la qualification au Mondial 1990.
La rencontre, disputée le jour de la fête nationale albanaise, se révèle assez anecdotique. D’un coup de tête (ce dont il s'était fait une spécialité cette saison-là, avec une saison achevée à 8 buts avec l'OM en D1), Basile Boli inscrit en première mi-temps le seul but de l’équipe de France, handicapée par l’absence de son duo Papin - Cantona en attaque. Cela suffit aux Bleus pour l’emporter, et poursuivre leur chemin vers une campagne de qualification immaculée (huit victoires en huit matches, du jamais-vu jusqu'alors). L’Euro n’est pas du même acabit : la France est piteusement éliminée au premier tour après deux nuls et une défaite, et Michel Platini démissionne dans la foulée.

Islande - France (1998) : le fou rire de Reykjavik

Tout juste sacrée championne du monde, l’équipe de France remet le bleu de chauffe quelques semaines plus tard, le 5 septembre, avec un déplacement à Reykjavik pour affronter l’Islande et entamer les éliminatoires de l’Euro 2000. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Bleus sont euphoriques, et détendus : Fabien Barthez, Bixente Lizarazu et Zinédine Zidane, entre autres, sont pris d’un fou rire pendant les hymnes (visible à 0:44 sur la vidéo ci-dessous), amusés par l’interprétation locale de la Marseillaise… L’histoire a d’ailleurs été rappelée à Didier Deschamps avant la confrontation de l’Euro 2016, un journaliste évoquant un "manque de respect".
Le match en lui-même est déjà bien moins amusant pour DD, capitaine, et sa troupe. Même si l’Islande, 64e au classement FIFA à l’époque, n’est pas encore la nation surprise de 2016, les Bleus sont surpris par Dadason en première période. Dugarry égalise dans la foulée, mais le score en reste là. Une piqûre de rappel pour les Bleus, qui se relèveront ensuite pour terminer premiers du groupe 4 de qualifications et filer à l’Euro - avec l’issue que l’on connaît.

Géorgie - France (2006) : piège évité au pays de Kaladze

A peine le temps de digérer leur défaite en finale du Mondial 2006 que les Bleus repartent "aux confins de l’Europe du football", comme l’écrit La Croix le 2 septembre, jour de match contre la Géorgie. Les Tricolores se rendent pour la première fois de leur histoire à Tbilissi, capitale d’un État de quatre millions d’habitants à peine, secoué par des mouvements indépendantistes qui culminent plus tard avec la guerre d’Ossétie du Sud, en 2008. La star locale s’appelle Kakhaber "Kakha" Kaladze, défenseur et vainqueur de la C1 2003 avec l’AC Milan - ce qui lui vaut l’impression de timbres à son effigie.
Cette fois-là, l’équipe de France négocie parfaitement le piège. Florent Malouda et Louis Saha placent rapidement les Bleus devant, avant un but contre-son-camp du malheureux Asatiani, qui scelle le sort du match. Sur leur lancée, les Bleus remportent dans la foulée la revanche contre l’Italie, le 6 septembre.
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Les Bleus célèbrent le but de Florent Malouda lors de Géorgie - France en 2006

Crédit: Getty Images

Îles Féroé - France (2007) : le périple de Tórshavn

Le chemin jusqu’à Tórshavn est un véritable périple pour les Bleus, ce 13 septembre 2007. L’équipe de France se rend aux Îles Féroé pour y disputer un match de qualification à l’Euro 2008, mais le trajet prend une tournure inattendue : l’atterrissage est plusieurs fois retardé, en raison des conditions climatiques (pluie givrante, vent et brouillard). Après quasiment onze heures de vol et trois tentatives, l’atterrissage est musclé.
La tenue du match reste longtemps incertaine, mais Raymond Domenech et les Tricolores choisissent de jouer. Bien leur en prend : les Bleus écrasent les Îliens 6-0, grâce à Anelka, Rothen, Benzema (doublé), Ben Arfa et Henry - qui égale ce jour-là le record de buts en équipe de France de Michel Platini (41). Il devient seul meilleur buteur de l’histoire des Bleus lors de la rencontre suivante, face à la Lituanie.
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Karim Benzema, auteur d'un doublé lors d'Îles Féroé - France en 2007

Crédit: Getty Images

Biélorussie - France (2016) : encore groggys et impuissants

Encore groggys du but d’Eder au Stade de France, en finale de l’Euro 2016 face au Portugal, les Tricolores entament leur campagne de qualification pour le Mondial 2018 par un déplacement en Biélorussie. L’expression de "match-piège" n’est pas galvaudée, ce 6 septembre : dans le groupe de la mort avec les Pays-Bas et la Suède, et habitués aux démarrages diesel en qualifications, les hommes de Deschamps n’ont pas le droit à l’erreur à Borisov, à près de 2000km de Paris.
Pays-hôte en 2016, la France n’a pas disputé de vrai match de qualification depuis deux ans. Après une première période terne, les Bleus se mettent en route, mais butent sur un gardien en état de grâce. Andrey Gorbunov s’interpose devant Griezmann et Kurzawa, et Giroud frappe la transversale. Score final 0-0, et un début d’éliminatoires en demi-teinte. Cela n’empêche pas les hommes de Deschamps de terminer premiers du groupe quelques mois plus tard - et de l’emporter en Russie.
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Kévin Gameiro lors de Biélorussie-France en 2016

Crédit: AFP

Andorre - France (2019) : le synthétique inquiète

Battus en Turquie quelques jours plus tôt, les Bleus doivent se rattraper en Andorre, en éliminatoires de l’Euro 2020. Plus que le CV des titulaires de la 134e nation au classement FIFA, c’est plutôt la pelouse qui inquiète les Français. Dans le stade atypique d’Andorre-la-Vieille, niché au milieu des montagnes et pouvant accueillir jusqu’à 3000 spectateurs, l’état du terrain synthétique est au centre des préoccupations de Deschamps et son staff. Un journaliste demande à DD s’il a déjà vu un terrain aussi médiocre : "Ça a dû m’arriver, mais j’ai du mal à m’en rappeler. Quand j’étais jeune, ça remonte à très loin", ironise le sélectionneur.
Les champions du monde en titre s’en sortent finalement plutôt bien. Mbappé (qui inscrit ce jour-là le 100e but de sa carrière), Ben Yedder, Thauvin et Zouma permettent aux Bleus de l’emporter 4-0. La France termine finalement première de sa poule. Et attend toujours de disputer l’Euro 2020, repoussé d’un an.
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Andorre-France (Dubois, Thauvin, Ben Yedder, Griezmann)

Crédit: Getty Images

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