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L'antisèche de France - Ukraine (1-1) : Les Bleus, entre insuffisance et suffisance

Maxime Dupuis

Mis à jour 25/03/2021 à 07:33 GMT+1

EQUIPE DE FRANCE - C'était, sur le papier, le rendez-vous le plus compliqué de cette première fenêtre internationale de l'année. Les Bleus l'ont raté, en partageant les points avec l'Ukraine (1-1). A qui la faute ? A Deschamps, un peu. A ses joueurs, beaucoup. Incapables de changer de rythme ni de mettre de l'intensité, ils ont été punis pour leur prestation inaccomplie et terriblement plate.

Kimpembe et Lloris sur l'égalisation de l'Ukraine

Crédit: Getty Images

Le jeu : Des Bleus mous du genou

La dernière fois que les Ukrainiens étaient venus au Stade de France, ils en avaient pris sept, avec une équipe décimée par le Covid, et les Bleus s'étaient bien amusés, avec une équipe qui ne ressemblait pas beaucoup à celle qui a lancé la campagne mondiale ce mercredi. Aux essais automnaux, Didier Deschamps a, comme prévu, préféré ses tauliers en vue de l'été. Hormis Paul Pogba, de retour de blessure, et remplacé poste pour poste par Adrien Rabiot, les Bleus ont démarré avec leur visage habituel. A un détail de taille près : Kylian Mbappé a lancé les débats sur le côté gauche, avec Kingsley Coman en alter ego sur l'aile droite.
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"Ce match face à l'Ukraine sert presque les intérêts de Deschamps"

Le risque avec une doublette Mbappé - Coman, ce sont les potentiels courants d'air. Mais de courants d'air, il n'y a pas eu parce que les Ukrainiens se sont tout de suite mis sur le reculoir. Après l'ouverture du score - magnifique - de Griezmann, on a pensé que ça roulerait, à l'économie et sans brûler trop de carburant. Et puis, les cannes de Presnel Kimpembe sont passées par là et les Tricolores ont vu leurs invités, presque miraculeusement, revenir à leur hauteur. Après ça, pas grand-chose. Voire rien du tout. Jamais les champions du monde n'ont passé la seconde et la domination fut stérile. Quelques occasions manquées dans le premier acte, aucune après l'égalisation ukrainienne.
Kylian Mbappé (France) en difficulté face à l'Ukraine

Les joueurs : Mbappé, la panne de courant

Flamboyant avec le PSG depuis plusieurs jours, Kylian Mbappé, coupable sur le but adverse, a vécu une soirée difficile face à l'Ukraine (1-1) et le jeu a penché du côté d'un Kingsley Coman très actif. L’équipe de France reste toujours dépendante d'un Antoine Griezmann pourtant intermittent. En pointe, Olivier Giroud a eu les occasions. Mais il ne les a pas mises au fond.
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"S'il veut s'asseoir à la table des meilleurs, Mbappé n'a pas le droit d'être aussi irrégulier"

Le(s) facteur(s) X : le pied de Griezmann, le genou-cuisse de Kimpembe

On a un temps pensé que Griezmann serait le grand triomphateur de la soirée, le facilitateur des Bleus. Parce que son ouverture du score, sur ce qui n'était même pas une demi-occasion, restera l'un de ses plus beaux buts en équipe nationale. Angle de la surface de réparation. Frappe enroulée. But de toute beauté. Malheureusement, à la pureté du pied gauche du Barcelonais est venue se greffer l'improbable déviation genou-cuisse de Presnel Kimpembe pour une égalisation, elle aussi, venue d'ailleurs.

La stat : 1

Ça semble loin, désormais, mais la campagne de Russie n'avait guère mieux débuté, il y a quatre ans. Les Français avaient partagé les points avec la Biélorussie (0-0), au terme d'une partie terne, elle aussi. Les Bleus ont d'ailleurs cette drôle d'habitude de lancer piano leurs qualifications pour la Coupe du monde. La seule fois où elle a démarré une qualif' par une victoire depuis trente ans ? En Finlande (0-1), c'était la première officielle de Didier Deschamps. Le reste du temps, c'est décevant.

Le tweet

La décla : Didier Deschamps

J'avais décidé d'aligner une équipe avec beaucoup de joueurs portés sur l'offensive mais ça n'a pas forcément été le match où on s'est créé le plus d'occasions.

La question : Insuffisance ou suffisance ?

Le problème avec les matches qu'on maîtrise sans les plier, c'est qu'on les maîtrise sans les plier, justement. Et que sur un coup du sort, comme une frappe déviée, on se retrouve à devoir remettre le moteur en marche, se rendre compte qu'il toussote et ne vous emmènera pas bien loin. Bref, ça coince et ça donne ce qu'on a vu mercredi sur la pelouse du Stade de France. Les Bleus démarrent rarement bien leurs qualifications pour la Coupe du monde mais ça n'est pas une raison. Face aux Ukrainiens, les Bleus ont récité une partition sur un tempo régulier, sans temps fort et une grosse fausse note. Et, il faut le souligner, si Griezmann n'avait pas sorti le grand jeu en première période, l'épilogue eut pu être plus gênant pour les champions du monde.
Ont-ils péché par suffisance ou insuffisance ? Si on ne les connaissait pas aussi bien, on pourrait être tenté de pencher vers la première solution. De se dire que ce n'était pas une soirée où certains avaient envie de mettre le bleu de chauffe et se tuer à la tâche. Il n'y a qu'à voir l'action qui a amené le but ukrainien pour se dire qu'un peu plus d'engagement n'aurait fait de mal à personne. Mais quand on se penche sur la suite des opérations, on a surtout l'impression que les Bleus ont surtout manqué de tout.
Didier Deschamps, en alignant Mbappé à gauche et Coman à droite, s'est peut-être aussi trompé de plan de jeu. Il a lui-même reconnu qu'il ne s'attendait pas à une telle physionomie de match, avec un adversaire défendant sur son but et à cinq défenseurs. Résultat : pas d'espace. Et comme il n'y avait guère de justesse et peu d'envie… Depuis qu'il est arrivé à la tête des Bleus, DD s'est parfois trompé. Mais jamais entêté. Rendez-vous dimanche pour vérifier l'adage.
Olivier Giroud en discussions avec Didier Deschamps lors de France-Ukraine.
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