France - Islande | Le pressing des Bleus, inspiré par Luis Enrique... et parti pour durer jusqu'à la Coupe du monde 2026 ?
Mis à jour 09/09/2025 à 19:00 GMT+2
Pour leur rentrée, les Bleus ont bien changé. Face à l'Ukraine, vendredi (2-0), l'équipe de France a parfois été séduisante grâce à un pressing haut, intense et coordonné. Une nouveauté inspirée par la réussite du PSG mais dont la durée de vie est encore difficile à quantifier. Didier Deschamps réussira-t-il à le conserver jusqu'à la Coupe du monde 2026 ?
"Olise a changé le visage de l'équipe de France"
Video credit: Eurosport
En ce moment, Didier Deschamps subit beaucoup la pression du Paris Saint-Germain. Mais il sait aussi s'en inspirer... sur le terrain. C'est, du moins, ce que l'équipe de France a démontré, vendredi, lors de son premier match de qualification pour la Coupe du monde 2026 face à l'Ukraine (2-0). Pour leur rentrée, les Bleus ont, durant une grosse période, pressé avec une intensité et une coordination rarement observées ces dernières années.
Jusqu'ici, Deschamps s'était plutôt contenté d'avoir une bonne (voire très bonne) assise défensive, justifiant son manque d'appétence pour la mise en place d'un pressing plus ambitieux avec un argument tout à fait recevable : le manque de temps. Les fenêtres internationales ont fondu comme neige au soleil et poussé les sélectionneurs à mettre en place des habitudes plus faciles à assimiler.
De nombreux éléments peuvent permettre d'expliquer cette nouveauté fraîchement adoptée par DD. Elle repose sans doute, en grande partie, sur le succès du Paris Saint-Germain, dont trois joueurs offensifs (Dembélé, Barcola, Doué) sont aussi des armes des Bleus (avant blessures...). Avec ces trois-là, désormais parfaitement rodés aux principes de Luis Enrique, le travail a été pré-mâché.
Je ne vais pas renoncer à ça
"Ils le font pour la plupart en club", a justement souligné le coach tricolore après la rencontre vendredi. Bien sûr, tout ne repose pas uniquement sur les Parisiens, et l'efficacité du pressing a aussi été assurée par le duo formé par Aurélien Tchouaméni et Manu Koné, ainsi que par la hauteur de la ligne défensive. Il y a peut-être même une affaire d'ego, là-dedans : on n'avait effectivement que rarement vu Kylian Mbappé se préparer à bondir, à la manière d'un sprinteur, comme il l'a fait sur certaines relances du portier ukrainien Anatoliy Trubin. Et comme Ousmane Dembélé l'avait fait en finale de Ligue des champions...
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"C'est le match d'un joueur qui va mieux"
Video credit: Eurosport
Il n'y a que peu de doutes sur ce que peut apporter un pressing coordonné et intense à l'équipe de France, puisque c'est à la fois un élément majeur de la réussite dans le football actuel, mais aussi un marqueur important dans la construction d'une identité forte en équipe nationale. Toute la question, maintenant, est de savoir où l'équipe de France amènera ce bagage.
Vendredi, les Bleus n'ont pas réussi à étendre cette intensité et ces récupérations hautes au-delà de la mi-temps. "On ne peut pas le faire tout le temps car ça demande beaucoup d’énergie, a justifié Deschamps. Comme les joueurs ne sont pas au top, ce qui est bien normal à ce moment de la saison, c’est difficile de tenir 90 minutes."
Deschamps a souvent fait des sacrifices en grandes compétitions
Cela veut-il dire que le sélectionneur a la ferme intention qu'il dure plus longtemps, plus tard... et jusqu'à la Coupe du monde 2026 ? "Ce n'est pas un coup comme ça", a-t-il assuré. "Je ne vais pas renoncer à ça, a-t-il aussi insisté au micro de L'Equipe. Mais il y a des temps forts et des temps faibles."
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Kylian Mbappé lors d'Ukraine - France
Crédit: Getty Images
Il y a aussi des enjeux plus forts que d'autres, et c'est d'ailleurs souvent ce qui a conduit le sélectionneur des Bleus à abandonner certaines de ses idées. Souvenez-vous, à la Coupe du monde 2022, lorsqu'il avait abandonné l'idée d'évoluer avec Kingsley Coman en piston droit, alors que l'ancien ailier du Bayern y avait eu un impact énorme avant la compétition. Souvenez-vous, au dernier Euro, lorsqu'il avait décidé de rendre son équipe moins prévisible, avec un 4-4-2 qui devenait 3-2-5 en phase offensive.
Toutes ces innovations, pourtant encourageantes, avaient finalement été sacrifiées puis remplacées par des schémas et des approches plus solides et conventionnels. Seule exception : l'Euro 2021, où le retour de Karim Benzema l'avait encouragé à construire une équipe ambitieuse offensivement. Et ce qui en avait découlé ne lui avait sans doute pas donné envie de rééditer l'expérience. Mais puisque la Coupe du monde 2026 sera sa dernière compétition.
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