Qualif. Coupe du monde 2026 - Après Azerbaïdjan - France (1-3) - Malo Gusto, belle réaction, vrai plan B

À peine quatre minutes de jeu, un adversaire oublié dans son dos qui se transforme en passeur décisif, et des Bleus qui se retrouvent menés par l’Azerbaïdjan à Bakou. C’était un début de match à plonger, pour Malo Gusto, dimanche soir. Comme les autres, certes. Mais avec des conséquences un peu plus fâcheuses pour un joueur dont la place dans la liste pour la Coupe du monde n’est pas encore un acquis.

86 minutes plus tard, cela ne l’était pas encore, mais cela commençait à s’en rapprocher. Parce que la réaction de l’ancien Lyonnais a vite fait oublier – peut-être pas complètement à Didier Deschamps -, son trou d’air du début de rencontre. Après quelques minutes à se remettre la tête à l’endroit, faites de passes en retrait au cœur d’une équipe endormie, Gusto a fait basculer son match et celui des Bleus avec une première passe décisive pour Jean Philippe-Mateta. Un centre du droit que le portier adverse a observé comme un spectateur ou presque, mais qu’il a réussi après un appel tranchant et dans une position peu évidente (17e).

Le point de départ du show Gusto, que l’on a vu partout au cœur du réveil tricolore avant la pause. C’est sa frappe que dévie Christopher Nkunku sur un but finalement refusé pour une main de ce dernier (24e). C’est sa remise dont Maghnes Akliouche profite pour donner l’avantage aux Bleus (30e). C’est d’un autre de ses centres que part l’action d’un nouveau but refusé à Marcus Thuram (41e). Et c’est avec 105 ballons touchés, le record du match, qu’il termine la rencontre.

Pas commun pour un latéral autre que ceux entraînés par Pep Guardiola ou Vincent Kompany. Mais révélateur du profil d’un joueur très à l’aise techniquement (4 dribbles réussis, 2 fautes subies dimanche) et donc offensivement, ce qui tranche avec le titulaire jusqu’ici indiscutable du poste, Jules Koundé. Ce n’est évidemment pas de la place de numéro 1 qui était en jeu dimanche, face à une opposition très limitée, pour un joueur qui fêtait seulement sa 8e sélection.

Gusto a en revanche peut-être réalisé un pas de géant dans la course à la liste pour le Mondial 2026. "J'ai vu tous les joueurs, à part Brice Samba qui n'a pas été impliqué. J'ai pu avoir des réponses, oui, par rapport aux prochaines échéances", admettait son sélectionneur en conférence de presse.

Le Gone de formation fait probablement partie de ces réponses. Parce que sa performance fut convaincante, comme lorsqu’il avait été utilisé lors du Final Four de Ligue des Nations en juin dernier, pour repenser à des oppositions plus relevées. Ce mois de juin où sa convocation, sa deuxième depuis… 2023, était presque inespérée, mais permise par l’absence de Koundé.

Mais il y a aussi la question de la concurrence et elle n’est, c’est un euphémisme, pas écrasante à l’instant t. Benjamin Pavard est un défenseur central dans l’esprit de Deschamps. Pierre Kalulu, Jonathan Clauss ou Sacha Boey sont pour l’instant trop loin dans la course. En clair, Gusto, par ailleurs titulaire régulier et de plus en plus décisif à Chelsea, semble avoir sinon le champ libre, au moins une route bien dégagée. Et sa performance de dimanche pèsera forcément, à l’arrivée.