Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Après Danemark-Portugal: Le Portugal se cherche toujours mais, heureusement pour lui, Ronaldo veille

Nicolas Vilas

Mis à jour 19/10/2014 à 11:08 GMT+2

Les deux premières de Fernando Santos aux commandes du Portugal sont loin d’avoir effacé les maux de la Seleção. Mais "l’Ingénieur" a le mérite de proposer quelques changements et, surtout, la chance de pouvoir compter sur un incontournable Cristiano.

Cristiano Ronaldo Fernando Santos - Portugal 2014

Crédit: AFP

"Cristiano resolve !" ("Cristiano résout") "L’Ingénieur" Fernando Santos avait pas mal d’inconnues dans son équation – plus encore après la défaite contre la France (1-2) - mais une certitude : Cristiano Ronaldo. Au Danemark, le capitaine du Portugal a attendu le temps additionnel pour libérer le Portugal (1-0). "Avoir Cristiano est une chance. Quand tu as un génie, il faut en profiter", se réjouissait le nouveau sélectionneur avant même la rencontre. Il faut dire que "Cris" croît autant qu’il fait croître : 18 buts en 13 matches officiels depuis le début de saison.
Il y a quelques jours, Carlo lançait déjà en guise de prophétie : "Jouer avec Cristiano, c’est commencer le match avec un but d’avance." Les Portugais n’en demandaient pas plus. Ils n’auront que ça. Et ça suffit (pour l’instant) à leur bonheur. Avec l’aide de Kjaer, il a planté un 51e pion le jour de sa 116e cap en Seleção (Luis Figo et tes 127, il arrive). Et pour ceux qui doutent encore de son influence en équipe nationale : il compte 11 réalisations sur ses dix dernières prestations officielles. Il affole aussi les compteurs des réseaux sociaux. Il vient d’atteindre les 100 millions de followers sur Facebook (Madame Piqué – alias Shakira – n’est plus qu’à quelques clics). C’est presque dix fois la population totale du Portugal. Impossible de lui échapper…

Un Portugal toujours plus "Cristiano-dépendant"

A 29 ans, le "puto maravilha" (gamin merveilleux) est devenu bien plus qu’un joueur. CR7 est une personnalité, une marque qui chiffre autant qu’elle compte. Son absence lors du premier match des qualifications pour l’Euro 2016 contre l’Albanie (0-1) s’est faite sentir. Quand il marque, sa sélection perd rarement. Parmi ses 51 œuvres, seules deux (lors de matchs à enjeu) n’ont servi à rien : sa toute première, à l’Euro 2004 contre la Grèce (1-2) et en éliminatoires de l’Euro 2012 au… Danemark (1-2).
Et son influence va au-delà des statistiques. L’homme pèse. Sa voix aussi. Fernando Santos aurait été choisi avec son consentement. Il dément : "Celui qui commande la Seleção, c’est le président." Cristiano a certainement eu écho des ultimes déclas de Carlos Queiroz : "Quand le capitaine n’est pas à la hauteur de ses responsabilités c’est la Seleção qui en pâtit." Le (re)voilà. En grand.
picture

Cristiano Ronaldo scored Portugal's winner against Denmark (AFP)

Crédit: Eurosport

Un losange pas encore très carré

Face aux Bleus, "l’Ingénieur" a dévoilé les contours de son plan. La Seleção se décline maintenant dans un 4-4-2 en losange. Et l’apprentissage est d’abord laborieux. Au Stade de France, les Portugais ont pataugé pendant les vingt premières minutes. Leur prestation globale laissait toutefois bourgeonner pas mal de signes d’espoir. "Si on préserve ce niveau-là, on s’imposera contre le Danemark", prédisait Fernando Santos dans le 93. Malgré un dépucelage douloureux dans la cathédrale francilienne, Santos s’est montré confiant avant son déplacement en terres nordiques. Après tout, le 32e sélectionneur du Portugal n’a fait que débuter comme 21 de ses prédécesseurs : loin du succès. Mais proche de ses joueurs.
Le TAS a suspendu sa sanction des huit matches. "L’ingénieur" a pu s’assoir sur le banc et commencer à dessiner son système. Un "dessein" encore brouillon mais qui laisse présager de la nouveauté. Et les approximations qui vont avec. Cédric et Eliseu ont eu du mal à préserver leurs couloirs. Pas franchement aidés par leurs milieux, ni soutenus par un duo d’attaquants passé d’ailier à axial. "La Seleção n’a jamais été parfaite", rappelle Cristiano qui apprécie le nouveau schéma : "C’est le bon système, le plus en adéquation avec les joueurs dont nous disposons." Certains vont condamner sa trop grande liberté de placement. Mais comment le lui reprocher ?

Une charnière qui (re)prend forme

Avec la (énième) défaite face aux Bleus, le Portugal enchaînait un sixième match sans parvenir à maintenir ses cages inviolées. La pire série depuis 1985. L’hémorragie a donc pris fin au Danemark mais Santos avait souligné "l’infantilité" dont ses joueurs avaient fait preuve à Saint-Denis. Il a ainsi rappelé un ancien pour stabiliser sa charnière. A plus de 36 ans, trois ans après sa dernière apparition avec la Seleção, Ricardo Carvalho a effectué un retour qui n’était plus attendu. Il a disputé la seconde période (la meilleure de son équipe) face à l’EDF.
De quoi convaincre son sélectionneur de l’aligner titulaire au Danemark. La doublette avec Pepe a tenu bon, soutenue par un William Carvalho indéniablement plus 6 qu’un Tiago. Tout n'a pas été impeccable, notamment sur les côtés, mais CR7 rappelle : "Il est impossible qu’en une semaine on atteigne la perfection. Il y aura toujours des situations moins bonnes pour l’équipe." Souvent caricaturé comme défensif, l’ancien sélectionneur de la Grèce va devoir revoir à la baisse la moyenne de buts encaissés laissée par son prédécesseur (1,04 but par match).

Parmi les joueurs de retour, un héros inattendu : Quaresma

En plus du défenseur de Monaco, Santos a fait revenir Tiago. Pour retrouver sa trace en Seleção, il faut se replonger quatre ans en arrière. Après le Mondial en Afrique du Sud, le milieu de terrain de l’Altético a préféré dire stop. L'ancien sélectionneur Paulo Bento n’avait pas réussi à la sortir de sa retraite. Santos l’a fait. Le joueur de 33 ans a surtout confirmé qu’il était un 8. En froid avec Bento, Danny a lui aussi pris part à ces deux rencontres. Dans un rôle de meneur de jeu qui n’est pas vraiment le sien habituellement.
Mais le "come-back" le plus remarqué fut celui de Ricardo Quaresma. Face à la France, il a transformé un péno (77e), habituellement réservé à Cristiano (qui avait déjà quitté la pelouse). Et à Copenhague, c’est lui qui a déposé le ballon sur la tête de son capitaine (à la lutte avec Kjaer). Il venait à peine de rentrer. Un héros inattendu qu’on ne voyait plus depuis deux ans en Seleção et qui peine à se (re)faire une place à Porto, depuis l’arrivée de Lopetegui. "Ça me manquait de jouer avec lui", affirmait même un Cristiano de nouveau souriant. Il était très contrarié par les rumeurs selon lesquelles il aurait exigé des excuses publiques à Ricardo Carvalaho et Tiago pour qu’ils puissent effectuer leur retour. "L’ambiance est très bonne au sein du groupe", assure-t-il.
picture

Cristiano Ronaldo avec le Portugal face au Danemark

Crédit: AFP

Cédric, João Mario : l’avenir du Portugal est en marche

En plus d’avoir lancé Cédric (23 ans), Santos a baptisé João Mario en A. A la 75e minute, le SDF a découvert le milieu de terrain du Sporting. Le joueur de 21 ans caresse les nuages : "Ce fut une première bénie, je suis entré à la place de Cristiano Ronaldo. C’est un grand honneur et un moment très important dans ma vie." Le Portugal (première) version Fernando Santos a pris de l’âge (27,7 ans de moyenne d’âge, soit presque deux ans de plus que la dernière de Bento). Mais il a aussi de l’avenir. Le technicien de 60 piges avait laissé plusieurs jeunes à disposition de Rui Jorge. Et il a bien fait. Les Espoirs viennent de se qualifier (face aux Pays-Bas, en playoffs) pour leur Euro.
Les Guerreiro (Lorient), Ruben Neves (Porto), Rony Lopes (Lille), Bernardo Silva (Monaco), Ricardo Horta (Malaga) ou Cavaleiro (La Corogne) pourraient bientôt venir concurrencer les anciens. Mais sûrement pas Cristiano. "La machine" du Real louche déjà sur le Ballon d’or… Le 18 novembre, il aura l’occasion d’affronter Messi au cours d’un amical Portugal – Argentine, dans un Old Trafford tout excité à l’idée de le revoir. Mais le plus important n’est pas là. Ses compatriotes ont d’abord coché la date du 14 novembre sur le calendrier. Un match à (réel) enjeu contre l’Arménie. Cris promet : "Nous serons à l’Euro."
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité