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Au Portugal, Cristiano Ronaldo a de nouveau un futur

Julien Pereira

Mis à jour 17/10/2023 à 12:08 GMT+2

Au cœur de vifs débats au sein même de la sélection il y a tout juste un an, devenu remplaçant à la Coupe du monde au Qatar, Cristiano Ronaldo s'est refait une place au Portugal sous la responsabilité de Roberto Martinez. Le quintuple Ballon d'Or n'a plus du tout le même statut et désormais, sa présence ne semble plus être un fardeau pour les autres talents qui l'entourent.

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Il est encore et toujours là. Mais désormais, sa présence fait bien moins débat. Toujours capitaine. Toujours buteur. Cristiano Ronaldo a joué un rôle important dans la qualification - expresse et brillante, ce qui n'était pas vraiment dans les habitudes de cette sélection - du Portugal pour l'Euro 2024. En trustant, évidemment, le haut du classement des meilleurs scoreurs de cette phase éliminatoire. De loin, rien de bien nouveau. De près, tout est différent.
Les larmes qui avaient coulé sur ses joues, le 10 décembre dernier, au soir d'une défaite en quart de finale de Coupe du monde face au Maroc ont été remplacées par un large sourire. CR7 n'est plus frustré de ne pas avoir remporté le dernier grand trophée manquant à son palmarès. Il est simplement heureux d'être là. Ce qui fut une évidence durant près de vingt ans est désormais une juste récompense.
Qu'on se le dise : Cristiano n'est pas subitement devenu un autre. Il est toujours attiré par le but, de manière obsessionnelle, et les records sont toujours une motivation supplémentaire, pour ne pas dire principale. Jeudi dernier, alors que toute l'équipe était réunie à Porto, le quintuple Ballon d'Or a rencontré Pinto Da Costa, président des Dragons. Ce dernier lui a lancé un défi : atteindre les 1000 buts en carrière. "Avant 1000, je veux atteindre 900 [il en est à 859], a-t-il confié en zone mixte après le match face à la Slovaquie (3-2). Je pense pouvoir y arriver, mais les objectifs doivent être définis à court terme."

Ronaldo n'est plus le patron

C'est précisément ce qui a changé : Ronaldo ne se projette plus. "Certaines choses qui se sont produites dans ma vie, tant sur le plan personnel que professionnel, m'ont amené à penser à court terme, a-t-il ajouté. [...] Il s'agit de voir comment je me porte mentalement, ma motivation, si mes jambes et mon physique vont me traiter comme je les traite...". Question d'âge, bien sûr, puisqu'il fêtera ses 39 ans en février prochain. Question de statut, aussi.
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Désormais, la star portugaise n'est ni le titulaire quasi indiscutable qu'il était avant la dernière Coupe du monde ni le remplaçant coupable qu'il est devenu pendant. Il est le meilleur buteur (9 réalisations) de l'équipe, certes, mais l'équipe a aussi été capable de marquer (beaucoup) sans lui. Et, surtout, il n'en est absolument plus le leader technique. Au Portugal, le patron s'appelle maintenant Bruno Fernandes.
Impressionnant d'activité, joueur le plus décisif en qualifications (7 buts, 5 passes), le milieu de terrain de Manchester United incarne plus que quiconque l'émancipation de tout un groupe vis-à-vis de "l'idole". Sur le terrain, il est de loin le plus vocal et le plus directif. Y compris avec son ancien coéquipier en club.
Ronaldo, lui, s'en accommode. Lundi, après un nouveau doublé face à une faible équipe de Bosnie (5-0), il s'est jeté dans les bras de son sélectionneur, Roberto Martinez. Et est même sorti souriant, ce qui ne serait jamais arrivé il y a quelques mois encore.

Et s'il était finalement compatible ?

L'entraîneur espagnol, vivement critiqué dès le début de son mandat pour avoir remis CR7 au centre du jeu, a largement dissipé le débat. Ronaldo est toujours là mais il semble de moins en moins incompatible avec les autres nombreux talents qui l'entourent. Et sa présence n'est plus rédhibitoire pour la qualité du jeu proposé.
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"Nous avons besoin de temps et de synchronisation pour avoir des matches où nous pouvons jouer avec clarté, a analysé l'ancien sélectionneur de la Belgique lundi soir après la rencontre. La clarté que nous avons nous permet de jouer en équipe et de permettre à la qualité individuelle de s'exprimer. Cristiano a une expérience maximale et nous devons l'utiliser. Nous avons une idée très claire de ce que nous devons faire pour tirer le meilleur de chaque joueur de l'équipe."
Pour l'instant, ça marche, comme en témoigne une campagne de qualification assez remarquable (8 victoires en 8 matches, 32 buts marqués, 2 concédés). Et ça aussi, c'est une nouveauté. C'est Ronaldo lui-même qui le dit : "Le Portugal s'est qualifié parce qu'il a bien joué, avec une excellente équipe et un excellent entraîneur. C'était une qualification facile parce que nous l'avons rendue facile. Les autres fois, c'était similaire mais à la fin, nous devions toujours sortir la calculatrice...".
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