Bleus - Kolo Muani, Maignan, Konaté : Malgré les retraites de Lloris, Varane et Benzema, la maison est bien gardée

A eux trois, ils cumulaient 335 sélections. Parmi eux, le recordman de sélections en équipe de France, le patron de la défense depuis 10 ans et le Ballon d'Or. Hugo Lloris, Raphaël Varane et Karim Benzema ont quitté l'équipe de France au même moment laissant, pensait-on, un vide immense en sélection. Le premier rassemblement a prouvé que l'équipe de France avait de la ressource. Si on se gardera bien d'avancer que les nouveaux ont déjà remplacé les anciens, ce que seule une grande compétition peut valider, l'aventure est bien partie et elle éclaire d'un jour nouveau les décisions de Lloris et Varane.

Sans doute ces deux-là sont-ils partis parce qu'ils savaient qu'en leur absence, la maison serait bien gardée. Les trois petits nouveaux du onze ont, en tout cas jusqu'ici, rempli leur mission avec détermination, conviction et talent. Pourtant, Mike Maignan, Ibrahima Konaté et Randal Kolo Muani ne comptait que 17 sélections à eux trois avant ce rendez-vous de mars…

Pouvait-il rêver mieux ? Voilà plusieurs saisons qu'il patientait loyalement dans l'ombre d'Hugo Lloris. Il attendait son heure. Installé dans le rôle de numéro 1, un statut qui aurait pu le faire dérailler, il a assumé avec un incroyable aplomb. Face aux Pays-Bas et en Irlande, il n'a pas eu grand-chose à faire mais il a marqué les esprits. D'abord en stoppant un penalty de Memphis Depay, un exercice où Hugo Lloris se montrait trop souvent neutre. Puis en signant un authentique exploit sur une parade fantastique au bout du temps réglementaire à Dublin. Un arrêt signature qui marque les esprits dès sa 7e sélection : l'héritage d'Hugo Lloris semble bien gardé. Il se dégage du nouveau gardien des Bleus une autorité naturelle et une grande sérénité.

Ses titularisations face à l'Australie et à la Tunisie au Qatar avaient laissé entrevoir le potentiel du garçon. Mais pour succéder à Raphaël Varane, incontournable pilier de la défense des Bleus depuis dix ans, il fallait une sacrée dose de talent et de caractère. Sûr de sa force, Ibrahima Konaté semble réunir toutes les qualités. Lors des 180 minutes passées sous le maillot bleu en ce mois de mars, il n'a jamais été pris en défaut.

Rassurant dans ses couvertures, dissuasif dans ses jaillissements, il a ajouté de l'audace dans ses relances balle au pied ou dans le jeu long. Son potentiel est immense et, s'il n'est pas handicapé par les blessures qui ont retardé sa mise en orbite, le défenseur de Liverpool semble désormais voué à un avenir radieux aux côtés de Dayot Upamecano, son "frère" de la défense centrale.

Si Maignan et Konaté semblaient programmés pour le très haut niveau, la carrière de Randal Kolo Muani a pris une trajectoire inattendue en quelques mois. Invité surprise au Qatar, il a confirmé en mars. Titulaire à la place d'Olivier Giroud face aux Pays-Bas, l'ancien Nantais a apporté de la mobilité et de la profondeur à une attaque qui en avait besoin. Sans marquer, il a pourtant pris de l'avance sur Giroud pour la suite des événements. Sa complicité avec Mbappé n'est pas encore comparable à celle de Benzema mais lui aussi a tous les ingrédients pour prendre le flambeau.