Euro 2024 - Cristiano Ronaldo, un appel et des questions
ParPaul Citron
Mis à jour 23/03/2023 à 18:37 GMT+1
EURO 2024 - C’était l’enjeu principal de la première liste de Roberto Martinez avec le Portugal. L’ancien sélectionneur de la Belgique a fait son choix : il a convoqué Cristiano Ronaldo. Sa très décevante Coupe du monde au Qatar a acté le déclassement du joueur d’Al-Nassr au sein de la Seleçao : à quelle place peut-il dès lors prétendre en sélection ?
L’histoire n’est pas finie. Après une Coupe du monde au Qatar dont lui et son équipe sont repartis la queue entre les jambes, après le déclassement dont il avait fait l’objet, après la destitution de Fernando Santos de son poste de sélectionneur, après son départ en Arabie saoudite, loin de l’élite européenne, Cristiano Ronaldo aurait pu ne pas y figurer. Mais il fait bien partie de la liste de Roberto Martinez pour disputer les premiers matches de la phase de qualifications à l’Euro 2024.
Je ne regarde pas l’âge
Pour sa première à la tête de la Seleçao, l’ancien sélectionneur de la Belgique n’a pas jugé bon de se passer du quintuple Ballon d’Or portugais. "Je pense qu’un joueur comme Cristiano Ronaldo peut apporter de l’expérience et qu’il est très important pour l’équipe, s’est enquis l’Espagnol. Je ne regarde pas l’âge, je regarde d’autres aspects, et je pense qu’il a la possibilité d’aider l’équipe."
Que Cristiano Ronaldo aille sur ses 39 ans, cela ne constitue pas en soi un problème pour l’équipe du Portugal. Qu’il puisse même apporter à celle-ci une plus-value sportive, cela ne fait aucun doute. Plus que la convocation, c’est le statut du joueur d’Al-Nassr au sein de cette sélection qui va devenir l’un des dossiers épineux à gérer pour Martinez.
La dernière Coupe du monde a prouvé la difficulté pour Cristiano Ronaldo de remettre en question sa place de titulaire, et le Portugal a même semblé mieux marcher sans lui. La fermeté de Fernando Santos, autant d’ailleurs que celle d’Erik ten Hag avec Manchester United, a hérissé le poil de la superstar de Madère, dont les péripéties ont pollué la campagne qatarie de la Seleçao.
Ramos, le nouveau prétendant
La Coupe du monde au Qatar avait parallèlement mis Gonçalo Ramos sous le feu des projecteurs, avec un triplé sensationnel en huitièmes de finale contre la Suisse et un doute vite balayé : l’attaque du Portugal n’est pas inoffensive sans celui qui l’anime depuis 20 ans. Le joueur de Benfica a continué à performer à la pointe avec les Aigles, et si rappeler Cristiano Ronaldo ne ressemble pas à un anachronisme, mettre Ramos sur le banc ressemblerait à une vraie faute de goût.
"Partager l’expérience de sa carrière", voilà ce que peut faire Cristiano Ronaldo avec la Seleçao selon Roberto Martinez. C’est déjà beaucoup, et même s’il est encore parfaitement capable de battre ses propres records de buts et de capes avec la sélection en jouant contre le Liechtenstein et le Luxembourg, peut-il prétendre à plus ? Pas certain. Pas certain non plus qu’il soit disposé à rentrer dans le rang, ce qu’il n’a pas su faire à Manchester comme au Qatar.
En l’appelant - lui qui a d’ailleurs rarement rechigné à appeler les vétérans belges, même quand leur état de forme avait baissé d’un cran - Roberto Martinez repousse l’échéance, mais il s’oblige à composer avec la présence d’un géant dans son vestiaire. Gérer l’ego des uns et des autres n’a pas été sa plus grande réussite avec la Belgique, comme en a témoigné l’aventure des Diables rouges au Qatar. Voilà dans tous les cas un nouveau chapitre qui s’ouvre pour Cristiano Ronaldo en sélection : celui qui aurait pu ne pas s’ouvrir. En cela, il pourrait mériter le détour.
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