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Grèce - France - Saliba et les Bleus, qu'est-ce qui ne fonctionne pas ?

Martin Mosnier

Mis à jour 21/11/2023 à 11:20 GMT+1

Considéré comme l'un des meilleurs joueurs de Premier League, William Saliba joue les utilités en équipe de France où son rôle est très réduit. La faute à une vive concurrence et à des prestations franchement moyennes jusqu'ici. Ce mardi, en Grèce, l'ancien Marseillais a l'occasion de marquer enfin les esprits avec la sélection alors que sa place dans le groupe est désormais fragilisée.

"Titulaire et convaincant, Clauss continue de grandir en équipe de France "

Depuis ce 25 septembre 2018, pour ses grands débuts chez les pros avec les Verts face à Toulouse, William Saliba a une particularité : la pression semble couler sur lui. "Quand tu l'observes depuis ses débuts à Saint-Etienne… Il est flegmatique, froid, lucide", nous confiait en 2021 son ancien capitaine à Saint-Etienne, Loïc Perrin. Saliba n'a peur de rien et a franchi les étapes avec un cigare dans la bouche : Saint-Etienne, Nice, Marseille, Arsenal. Partout, il s'est imposé très vite dès lors qu'on lui a donné du temps de jeu. Mikel Arteta l'a longtemps laissé au frigo mais fut convaincu sitôt que l'ancien gamin de Bondy est apparu sur les feuilles de match.
Ainsi va sa carrière en club, sans à-coups. En sélection, le bilan est nettement plus contrasté. Appelé pour la première fois en mars 2022, il compte dix sélections mais tarde à imprimer sa marque sur l'équipe. Souvent titularisé dans des équipes remaniées, il a souffert et, pour la première fois de sa carrière, le poids du maillot a semblé l'écraser. Sa moyenne aux notes Eurosport, en six apparitions de 45 minutes au moins, donne une idée du manque de densité de ses prestations. Saliba a 4,3 de moyenne avec un plus bas de 3 lors de la défaite en Ukraine (2-0) et un plus haut de 5,5 lors du nul en Croatie (5,5). Si régulier en Angleterre, et en Ligue 1 avant cela, il n'y arrive pas en Bleu.
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Todibo, Dembélé, Saliba et Koundé.

Crédit: Getty Images

le meilleur jeune défenseur du monde qui va devenir le meilleur défenseur du monde
Souvent en retard dans ses interventions, il est emprunté comme s'il avait perdu sa sérénité. Alors qu'en Angleterre, l'ancienne légende d'Arsenal, Ray Parlour fait de lui "le meilleur jeune défenseur du monde qui va devenir le meilleur défenseur du monde", le constat est bien plus mitigé en sélection. Ses difficultés n'aident pas à le faire émerger dans le groupe et au sein de la défense centrale, le secteur le plus concurrentiel en équipe de France. Au Qatar, Saliba n'a joué que 27 minutes. La retraite internationale de Raphaël Varane aurait pu le faire grimper d'un échelon. Non seulement Ibrahima Konaté est intouchable mais l'écart qui le sépare du joueur de Liverpool semble se creuser.
En son absence samedi face à Gibraltar, c'est Jean-Clair Todibo qui a été préféré à Saliba pour accompagner Dayot Upamecano. En septembre, Didier Deschamps s'était justifié de ses choix : "William est dans une hiérarchie du moment. Vous pouviez dire la même chose d’Upamecano à un moment donné. Ce sont des joueurs habitués au très haut niveau mais il y a un palier en équipe de France. Cela ne se fait pas en claquant des doigts. À ce poste-là, il y a une très forte concurrence."
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Quand il a du temps de jeu avec nous, il se dit qu'il doit être performant
Deux mois plus tard, le sélectionneur a insisté sur la dichotomie entre le Saliba d'Arsenal et le Saliba des Bleus, avec à peu près les mêmes arguments : il n'a pas encore fait sauter le frein qui le bride en Bleu." Il est très performant en club (…). Il n'est pas dans la même situation psychologique en club, où il ne se pose pas la question de savoir s'il va jouer le week-end, a rappelé DD. Quand il a du temps de jeu avec nous, il se dit qu'il doit être performant, car il y a du monde derrière. Il n'est pas dans une situation psychologique qui est la même avec son club."
Saliba cogite trop, lui qui n'avait jamais cogité avant. L'exemple de Dayot Upamecano, bloqué de longs mois avant de prendre le pouvoir, lui donne la direction à emprunter. En Grèce, il aura l'occasion de prouver qu'il vaut mieux que ce que ses dix premières sélections laissent penser.
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