Qualifs Euro 2024 | Après Italie - Ukraine (2-1) | Gianluigi Donnarumma encore sifflé par San Siro

La première fois, en octobre 2021, avait été sans appel. La deuxième, un an plus tard, fut plus mitigée. La troisième, ce mardi soir, a rassemblé les ingrédients des deux premières. Des sifflets, des applaudissements... et encore des sifflets. Pour Gianluigi Donnarumma, les retours à San Siro sont décidément des soirées à part. Face à l'Ukraine (2-1), l'ancien portier de l'AC Milan, capitaine du soir en l'absence de Ciro Immobile, est passé par toutes les émotions, lui qui a vu son statut de numéro un remis en cause dans son pays après son but encaissé face à la Macédoine du Nord samedi dernier (1-1).

La soirée de "Gigio" a démarré sur les coups de 20h, lorsqu'il est sorti du tunnel pour se diriger vers la pelouse et démarrer tranquillement son échauffement. Au moment de lever ses yeux vers les tribunes de son ancien stade, qu'il a abandonné à l'été 2021 pour rejoindre le Parc des Princes et le PSG, celui qui compte déjà 56 sélections avec la Nazionale s'est alors aperçu de tribunes clairsemées dans les grandes largeurs. Une aubaine. Rapidement, il a alors levé ses gants vers le ciel pour applaudir le peu de tifosi présents. En retour, quelques applaudissements mais guère plus.

Alors que le hashtag "FischiamoDonnarumma" ("Sifflons Donnarumma") a été relayé et partagé en masse par les tifosi milanais sur les réseaux sociaux, eux qui ne pardonnent pas la manière dont l'ancien enfant prodige a quitté le cocon familial, les premiers sifflets, justement, ont commencé à tomber au moment de l'annonce de la composition des deux équipes par le speaker de l'enceinte lombarde. Rien de transcendant, mais un avant-goût de ce qui allait suivre.

En première période, une partie du public de San Siro s'est ainsi mise à siffler le gardien parisien à chaque touche de balle. C'était attendu, et cela s'est donc confirmé. Après avoir manqué une relance au pied, Donnarumma a même vu les décibels sérieusement grimpés durant le premier acte. Le deuxième fut encore plus rude.

Cette fois, "Gigio", qui devait défendre la cage placée sous la Curva Sud, là où sont situés généralement les ultras de l'AC Milan, a dû composer avec plusieurs broncas. Pendant que ses coéquipiers tentaient - en vain - de se mettre définitivement à l'abri, le natif de Castellammare di Stabia tentait de rester dans son match. Juste derrière lui, au premier anneau bleu, des enfants se mirent à lancer des "Gigio, Gigio !" provoquant les applaudissements d'une partie du stade et du principal intéressé. Résultat, l'autre s'est remise à siffler, mais encore plus fort.

Au coup de sifflet final, libérateur pour lui comme pour sa sélection, qui repart de l'avant dans dans son périple vers l'Euro 2024, ses coéquipiers sont rapidement venus l'enlacer. Avant de le défendre devant les micros. "Je n'ai jamais vu ça, a déploré Davide Frattesi, auteur d'un doublé, à la Rai. C'est une chose indigne. Je ne comprends pas la raison pour laquelle il doit être sifflé de cette manière. Heureusement, ça ne le touche pas."

"C'est le numéro un des gardiens, avait réagi son agent Enzo Raiola avant la rencontre à SportItalia. Gigio a les épaules larges, il faut que tout le monde se calme, sur les réseaux, le monde du journalisme et les tifosi. Je pense à d'autres garçons qui ne sont pas aussi solides que lui, qui sont comparés un jour à Roberto Baggio, puis un autre ils deviennent n'importe qui. J'espère qu'il ne sera pas sifflé, c'est toute la sélection qui est sur le terrain, pas seulement lui." Un voeu pas vraiment exaucé. Et qu'on se le dise : le pire reste à venir.

Le 7 novembre prochain, en Ligue des champions, Donnarumma est de nouveau attendu à Milan. Mais cette fois avec le maillot du PSG, soit une première depuis son grand départ. De quoi lui faire déjà siffler les oreilles.