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Doit-on tous se ranger derrière le Napoli ?

Valentin Pauluzzi

Mis à jour 03/03/2018 à 17:21 GMT+1

SERIE A - L’opinion publique et le monde du football penchent clairement en faveur du Napoli dans la lutte acharnée pour le scudetto. Un choix qui ne respire pas toujours la sincérité.

Esultanza Marek Hamsik, Cagliari-Napoli, Getty Images

Crédit: Getty Images

C’est un duel de haute voltige comme rarement on en avait vu dans la longue et glorieuse histoire de la Serie A, et on peut d'ores et déjà remercier les deux équipes de nous offrir ce spectacle. Un duel exacerbé par deux rivaux que tout oppose et qui va bien au-delà du sportif. Le Nord contre la Sud, la Maison de Savoie contre les Bourbons etc...pour ceux qui potassent les livres d’histoire. On est dans une autre dimension, difficile de rester neutre dans un contexte aussi clivant.
De fait, anciens joueurs et entraineurs, dirigeants, supporters de tout bord prennent parti, mais également des journalistes faisant fi des codes de la déontologie journalistique. Souvent raillés, parfois méprisés, Naples et le Napoli n’ont jamais été aussi populaires, mais il y a comme anguille sous roche dans la baie napolitaine.

Voir Naples, et succomber

Que ce soit clair, le Napoli mérite absolument les louanges qu'on lui tresse. Sa philosophie de jeu ne peut laisser insensible, même les plus vaillants défenseurs du catenaccio. Ceux qui affirment le contraire sont soit des menteurs, soit des envieux. Je peux comprendre que le tiki-taka puisse parfois ennuyer mais les Azzurri possèdent cette verticalité qui rend leur style plus convaincant. La rapidité des combinaisons, la justesse technique, la synchronisation des mouvements et même maintenant les coups-francs maradonesques de son latéral gauche Mario Rui !
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Mario Rui, Napoli Getty Images

Crédit: Getty Images

Et rien n'est superflu, en attestent les 67 points engrangés en 26 matches, autant que la Juventus de Capello (2005-06) et trois de moins que l’Inter de Mancini (2006-07), deux chantres du pragmatisme. Ceci, et je ne me lasserai jamais de le rappeler, avec la cinquième masse salariale de la Serie A, des moyens deux fois inférieurs à ceux de la Juventus et un entraineur autodidacte, de quoi renforcer les mérites de cette équipe. Cela ne suffit pourtant pas encore à convaincre le camp adverse. Par simple gamberge de supporters déjà. Et parce que délégitimer les titres de la Juventus est un sport national en Italie qui compte de nombreux licenciés en Campanie. Une rancœur à la fois tenace et motivée, une façon de rendre la monnaie de la pièce alors qu’il serait plus judicieux de prendre de la hauteur. Dommage.

Des partisans plus qu’intéréssés

Quoi qu’il en soit, on a là de bonnes raisons de se laisser envoûter par le Napoli. Seulement voilà, le fait qu’il puisse enfin mettre un terme à la dictature de la Juventus (six scudetti consécutifs) accentue particulièrement cette soudaine capacité à rassembler. Les sphères milaniste, interiste et romaniste se rangent aux côtés des hommes de Sarri également - voire surtout - pour cet aspect, appliquant le célèbre dicton : l’ennemi de mon ennemi est mon ami.
Rien de nouveau, mais plus gênant lorsqu’il s’agit de médias nationaux prétendument neutres et représentés par quelques beaux spécimens sur un célèbre réseau social à plumes. Toute raison est bonne pour défendre le Napoli et descendre la Juve avec une bonne dose de mauvaise foi flirtant avec la désinformation. Et tout n’est qu’une question de circonstances. Le Napoli est clairement utilisé à leurs fins avec une bienveillance un brin hypocrite. Malheureusement, la sphère napolitaine tend à tomber dans le panneau en reprenant systématiquement leurs propos et en leur accordant un crédit exagéré. Croyez-moi amis partenopei, vous vous fourvoyez. On en reparle lors d’un duel scudetto Milan -Napoli, Roma - Napoli ou Inter - Napoli…

Et la Juve, on a le droit ?

Enfin, quand des sondages sont effectués auprès d’anciens joueurs ou entraîneurs, très peu optent finalement pour la Juve, et ce sont quasi exclusivement des anciens du club. La domination des Bianconeri en a blasé plus d'un, et les plus extrémistes sont même à deux doigts du burnout. Or, la Vieille Dame plait à sa façon, de par sa capacité à exploiter son potentiel économique (ce qui est loin d’être le cas de tous les clubs aisés), sa programmation pratiquement toujours impeccable, son pragmatisme séculaire ou encore ses motivations constamment renouvelées quand beaucoup se seraient rassasiés depuis longtemps.
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Bernardeschi, Higuain - Juventus-Fiorentina - Serie A 2017/2018 - Getty Images

Crédit: Getty Images

Maintenant, je commence à être à court d’idées quand il s’agit de commenter ses succès, et il me serait nettement plus souhaitable de voir le Napoli triompher d’un point de vue journalistique. Mais cela va au-delà du travail, ce titre attendu depuis 28 ans et après la faillite de 2004 entrerait directement dans la postérité. C’est toujours un privilège de vivre un moment historique. Néanmoins, c’est avec un plaisir malin et non dissimulé que je verrais la Juventus remporter le premier scudetto de l’ère de la Vidéo. Quel beau pied de nez ce serait, et pas besoin de développer. Bref, dans tous les cas, j’y trouverai mon compte. Et vous ?
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