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Mais jusqu'où peut aller la Juve ?

Valentin Pauluzzi

Mis à jour 15/05/2018 à 10:43 GMT+2

SERIE A - La Juventus a remporté son septième titre consécutif alors que son règne sans partage semblait pouvoir se terminer cette saison. Et elle n'est toujours pas rassasiée.

Paulo Dybala Juventus 2018

Crédit: Getty Images

Le but décisif de Kalidou Koulibaly lors de la confrontation directe du 22 avril dernier avait tout l'air d’un mistral confirmant l'inversion de tendance pressentie en début de saison, ce n’était finalement qu’un alizé. La Juventus a rapidement repris les choses en main et ainsi décroché son septième titre d’affilée, égalant le record de l’Olympique Lyonnais dans les cinq championnats majeurs. Le service commercial a ainsi mis un jour son nouveau slogan festif, passant de "LE6END" à "MY7H". Si elle n’est pas tombée cette année malgré un adversaire coriace, on peut se demander qui sera capable de la déloger l’an prochain, le chiffre vertigineux de dix titres consécutifs n’est même plus une chimère.

Le scudetto restera l’objectif numéro un

C’est ce qui fait sa force mais aussi sa faiblesse. De tout temps, la Juventus a toujours fait du scudetto sa grande priorité, encore plus depuis que la justice sportive lui en a retiré deux. Un objectif à sa portée puisque la concurrence n’est que nationale et qu’elle s’est régulièrement présentée sur la grille de départ avec le meilleur entraîneur, le meilleur effectif et la meilleure direction. C’est une façon d’assurer ses arrières et de conclure le plus facilement la saison avec au moins un titre dans la besace. On est dans le pragmatisme et le cynisme chers à la Vieille Dame.
Non pas que la Champions League - devenue une réelle obsession - ne l'intéresse pas, mais elle ne bazardera jamais sa domination en Serie A pour une compétition trop aléatoire à son goût. D’ailleurs, l'aspiration déclarée en C1 est de finir dans le Top 8 et rien d'autre. Tout le contraire d’un Real Madrid qui a l’occasion la semaine prochaine de remporter sa quatrième Coupe aux grandes oreilles en cinq ans contre une seule Liga dans le même laps de temps. Vous pouvez donc en être certains, dans deux mois, la Juventus attaquera l’exercice 2018-19 avec un seul objectif en tête : le huitième titre d’affilée.
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La joie des joueurs de la Juventus après l'officialisation de leur titre.

Crédit: Getty Images

Sauvegarder l’esprit Juve

Seulement voilà, les intentions sont une chose, les moyens en sont une autre. La Juve n’est pas forcément en fin de cycle et son effectif ne sera pas révolutionné, mais les quelques départs pourraient avoir une incidence. Déjà, il y a la situation de Max Allegri qui pourrait quitter le Piémont. Or, par son métissage tactique, sa gestion du groupe et sa communication, il a su renouveler chaque année l’appétit d’une équipe qui avait la panse bien remplie. Il ne faudra pas sous-estimer un éventuel départ.
Côté joueurs, Gianluigi Buffon devrait prendre sa retraite sauf surprise, le footballeur manquera mais l’athlète aussi, car malgré son statut de doyen, il a toujours été le premier à ne jamais se reposer sur ses lauriers et à maintenir très haut le degré d’exigence. Lui, Stephan Lichtsteiner, Claudio Marchisio, Andrea Barzagli et Giorgio Chiellini composent la bande des cinq qui a fait la passe de sept, et les trois premiers peuvent s’en aller vers d’autres cieux. Le fil conducteur de l’état d’esprit "made in Juve" risque d’être un peu plus mince et il faudra rapidement embrigader les nouveaux arrivants pour entretenir cette mentalité de cannibale. Enfin un aspect devra ne pas être sous-estimé, la désitalianisation exponentielle de l’effectif et ce noyau dur d’autochtones de moins en moins influent.

La concurrence tire aussi la langue

La continuité dépendra aussi des éventuelles opérations du mercato durant l’été. Mario Mandzukic, Sami Khedira ou Alex Sandro sont annoncés partant et si la Juve n’a jamais subi le contrecoup du sacrifice d'un ou deux titulaires, elle peut se louper. Mais ses adversaires sauront-t-ils exploiter une éventuelle mauvaise campagne de recrutement ? Les sensations sont les suivantes à l’instant T. Dimanche, le Napoli va peut-être devenir le meilleur dauphin de l’histoire de la Serie A. Néanmoins, le cycle de Sarri, un crescendo en termes de jeu et de points, semble toucher à sa fin au vu des déclarations du président Aurelio De Laurentiis. Le pacte secret de l’été dernier a bien failli faire mouche, mais un relâchement physiologique est à prévoir.
Malgré les énormes investissements de leurs propriétés chinoises, les clubs milanais n’ont toujours pas retrouvé leur compétitivité et seront absents du podium pour la cinquième saison consécutive. Moyennant quelques retouches, l’Inter semble la plus à même à améliorer sa situation, mais cela passera par une victoire lors du match couperet contre la Lazio afin de participer à la prochaine Champions League.
De fait, la Roma parait la mieux armée, l'excellent Eusebio Di Francesco n’est qu’au début de son aventure, l’épopée en Champions League a renfloué les caisses et devrait permettre de résister aux offres démesurées pour certains de ses joueurs, notamment Alisson. Sans compter que les Cengiz Ünder, Patrick Schick, ou Rick Karsdorp doivent encore trouver leur pleine mesure. La marge de manœuvre est intéressante, sera-t-elle suffisante pour combler les 18 points de retard actuels ? Verdict dans un an, mais dans le doute, je conseille au service marketing de la Juve de réfléchir à un nouveau slogan intégrant le chiffre 8.
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La gioia di Mehdi Benatia dopo il gol, Milan-Juventus, Getty Images

Crédit: Imago

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