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Bryan Dabo : "Quand je dirai à mon fils que j'ai affronté Ronaldo, il me dira que je suis un mytho"

Guillaume Maillard-Pacini

Mis à jour 01/12/2018 à 15:00 GMT+1

SERIE A - C'est un match que tout une ville attend. Samedi (18h), la Fiorentina reçoit la Juventus, l'une des équipes les plus détestées par les tifosi de la Viola. À l'aube de ce choc, Bryan Dabo nous a accordé une interview riche en vérité(s). L'ancien milieu de l'ASSE, arrivé en janvier dernier à la Fiorentina, s'y livre comme rarement. Entretien.

Udinese-Fiorentina, Serie A 2017-2018: da sinistra, i centrocampisti della Fiorentina Jordan Veretout e Bryan Dabo (Getty Images)

Crédit: Getty Images

Bryan, comment se passe votre aventure à la Fiorentina ?
Bryan Dabo : Les six premiers mois, je ne m'attendais pas à jouer autant. J'ai réalisé de bonnes performances qui ont montré que je pouvais être un élément important de l'équipe. Cette saison, je ne joue pas autant que je l'attends. J'aimerais être évidemment titulaire de la Fiorentina. Je n'ai pas encore eu l'opportunité de débuter un match, mais je suis rentré souvent. Tous les joueurs n'ont pas cette opportunité. Même si c'est une minute, je la joue à fond. Je ne me plains pas, je travaille très dur tous les jours pour gagner ma place. Mon objectif, c'est m'imposer ici. J'espère que mon temps de jeu va évoluer dans les prochaines semaines, je fais tout pour.
Et si ce n'est pas le cas ?
B.D : Si je n'en ai pas l'opportunité, on verra en janvier ce que je ferai. Mais encore une fois, j'espère m'imposer dans ce club.
En mars dernier, le décès de votre capitaine Davide Astori a bouleversé l'Italie du football. Comment l'avez-vous vécu ?
B.D : C'est un évènement qui te marque pour la vie. J'ai toujours des frissons. C'était une personne exceptionnelle. Dans le foot, il y a souvent de la langue de bois avec des phrases du style : 'tel joueur arrive en premier à l'entraînement', 'tel joueur repart en dernier'... Mais lui, c'était vraiment le cas. C'était le premier à l'entraînement, au repas, à la mise au vert... Je l'ai vu de mes propres yeux. Pour lui, il n'y avait rien à dire. Je n'avais jamais vu une personne comme ça de ma carrière. Quand je suis arrivé, il a essayé de me parler français pour me mettre à l'aise, il m'a parlé de séries télé etc... Une personne exceptionnelle, vraiment.
La Serie A, un travail d'orfèvre
Quelles différences y a-t-il entre la Serie A et la Ligue 1 ?
B.D : Le travail, la préparation des matches... Dès le mardi, ici, on prépare le match du dimanche. Tu arrives le jour du match, tu es préparé à tout. Ton vis-à-vis, les points forts de l'équipe adverse, les points faibles, leur façon de jouer... Tactiquement, c'est impressionnant. On discute souvent entre joueurs français à la Fiorentina, on se dit que c'est un travail d'orfèvre. C'est exactement la même chose. C'est partout comme ça en Italie, grosses ou petites équipes... Si je suis coach plus tard, je vais m'inspirer de tout ça.
Dimanche, il y a Fiorentina-Juventus...
B.D : Ici, c'est le match de l'année. Nous sommes gonflés à bloc. On va jouer avec nos qualités, la possession, l'intensité... Je ne sais même pas comment décrire ce match tellement il est attendu ici. Toute l'année, on nous parle que de ça. Des commerçants de la ville au coach, c'est le match le plus attendu. On sait très bien que ça va être difficile, la Juve est l'une des quatre meilleures équipes en Europe. On s'attend à ce que ce soit la guerre. On ne se voit pas plus beau que ce que l'on est, on va juste tout donner.
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Milenkovic, Mandzukic - Juventus-Fiorentina - Serie A 2017/2018 - Getty Images

Crédit: Getty Images

La domination de la Juve est-elle comparable à celle du PSG en Ligue 1 ?
B.D : Totalement. Le PSG règne en France, la Juve règne en Italie. Mais on va essayer de leur mettre des bâtons dans les roues. D'ailleurs, j'ai une petite anecdote...
Oui ?
B.D : Cette semaine, j'ai parlé avec Blaise (Matuidi). Il m'a dit : "On est prêts, on sait que vous allez nous casser les c*******..." (rires)

"Je ne prendrai pas de photo avec Ronaldo"

Comment vous préparez-vous à affronter Cristiano Ronaldo ?
B.D : J'ai beaucoup de respect pour lui. Un respect énorme, total... Il n'y a que lui et Messi pour faire ce qu'ils font dans le monde du football. Il y a donc du respect... mais pas de la peur. Dimanche, il y a match et on va l'affronter.
Vous en profiterez pour faire une photo avec lui, comme le font plusieurs joueurs de Serie A ?
B.D : Non, jamais de la vie. Après, je peux comprendre les joueurs qui le font. D'ici 20 ans, quand je dirai à mon fils de 4 ans que j'ai joué contre Ronaldo et que je n'aurai pas de photo, il me dira : 'Papa, t'es un mytho !' (rires)
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Cristiano Ronaldo - Juventus-Sassuolo - Serie A 2018/2019 - Getty Images

Crédit: Getty Images

Revenons sur votre carrière. Pourquoi avoir quitté l'ASSE en janvier dernier ?
B.D : J'ai eu cette proposition de la Fiorentina. Et j'avais besoin d'une nouvelle aventure. J'avais eu huit mois compliqués avec Christophe Galtier, et je m'étais juré de partir en tant que titulaire. Ensuite, il y a eu Oscar Garcia. Le courant est très bien passé. Après, il est parti... Il y a eu ensuite Julien Sablé et Jean-Louis Gasset. Je le connaissais bien, je suis passé pro grâce à lui à Montpellier. Je lui ai demandé conseil quand j'ai eu cette offre de la Fiorentina. Il m'a dit : "Je te donne un conseil de père. On ne reçoit pas une proposition comme ça tous les jours, c'est un club historique".
L'OM, un rêve dans un coin de ma tête
Un retour en Ligue 1 est-il envisageable ?
B.D : Si, demain, j'ai un problème avec la Fiorentina, j'aurais toujours l'opportunité d'y revenir. Je n'exclus pas un retour. Si je suis toujours la Ligue 1 ? Bien évidemment. Je suis marseillais donc je suis l'OM. Je suis Montpellier car c'est le club qui m'a révélé à la Ligue 1. Et je n'oublie pas l'ASSE car j'y ai joué et que c'est un club historique. Je suis la Ligue 1 à fond, je suis un amoureux du foot. L'OM ? C'est un rêve dans un coin de ma tête, mais ce n'est pas d'actualité.
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Bryan Dabo

Crédit: Getty Images

Vous avez un souvenir qui vous a marqué ?
B.D : L'anecdote la plus drôle est récente. L'idole de ma vie, c'est Thierry Henry. Je suis un fan inconditionnel. Et l'année où je quitte la France, il arrive ! Je suis toujours très attaché à Ronaël Pierre-Gabriel, que j'ai connu à l'ASSE et qui joue maintenant à Monaco. Il m'a prévenu après l'officialisation, évidemment, et il m'a dit qu'il pensait à moi quand il allait à l'entraînement le matin. Je dois dire que ça m'a fait chaud au coeur.

"Lafont est impressionnant"

Vous comptez une sélection avec les Bleuets (août 2013). Pourquoi avoir opté pour le Burkina Faso plutôt que l'équipe de France ?
B.D : Le Burkina, c'est mes racines. Ils m'ont beaucoup sollicité. Je voulais une expérience internationale. C'est un pays où je vais souvent, c'est mon coeur qui a parlé.
Selon vous, vos coéquipiers Jordan Veretout et Alban Lafont ont-ils le niveau pour les Bleus ?
B.D : Ils travaillent beaucoup. Alban, c'est un joueur pétri de talent. Il a fait un début de saison excellent. J'étais étonné de ne pas le voir titulaire avec les Espoirs... Il m'impressionne beaucoup, son mental est remarquable. Jordan, je le connais depuis longtemps. Il a fait une très grosse saison l'année dernière. C'est un travailleur acharné avec une intelligence au-dessus de la moyenne dans le jeu. Pour moi, ils ont le niveau. Mais quand tu vois des joueurs comme Pogba, Matuidi, Ndombele, Rabiot, Tolisso qui est blessé... Il y a une grosse concurrence.
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Lafont - Fiorentina-Roma - Serie A 2018/2019 - Getty Images

Crédit: Getty Images

Votre sélectionneur, Paulo Duarte, ne vous a pas convoqué dans sa dernière liste et a pointé votre état d'esprit.
B.D : J'ai été surpris, je n'ai pas eu de coup de fil. Mon avant-dernière sélection, j'ai joué numéro 10/attaquant. Celle d'après, je suis rentré 10 minutes. J'étais assez étonné, je ne sais pas sur quoi il se basait. Je n'ai pas envie de polémiquer, je préfère me réfugier dans le travail pour gagner ma place.
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