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Serie A - Salernitana - Inter Milan : Pourquoi l'Inter est toujours une machine à buts

Guillaume Maillard-Pacini

Mis à jour 17/12/2021 à 16:57 GMT+1

SERIE A - Opposée à la lanterne rouge Salernitana ce soir (20h45), l'Inter Milan compte poursuivre son festival de buts des dernières semaines. Meilleure attaque du championnat italien, l'équipe de Simone Inzaghi est un véritable rouleau compresseur qui écrase tous ses adversaires, au point d'avoir récupéré tout son retard sur ses principaux concurrents.

L'urlo di Edin Dzeko che festeggia insieme a Lautaro Martinez e Darmian, Inter-Shakhtar, Getty Images

Crédit: Getty Images

Le champion a récupéré son trône. Et il l'a fait de manière impressionnante, dégageant un sentiment de puissance insurmontable pour quiconque. Au retour de la dernière trêve internationale, le 21 novembre dernier, l'Inter Milan comptait sept points de retard sur le duo Napoli-Milan, alors en tête de la Serie A. Moins de quatre semaines plus tard, l'équipe de Simone Inzaghi en possède désormais un d'avance sur son rival milanais, et quatre sur la bande à Luciano Spalletti. L'Atalanta, qui voyage plus ou moins au même rythme que l'Inter, en a également profité pour récupérer la troisième place. Vous l'avez compris : les jeux sont plus ouverts que jamais dans le championnat italien. Mais l'Inter a quand même fait forte impression. "Elle a dégagé une domination totale du jeu et une sécurité désarmante : un message pour tout le championnat", écrivait La Gazzetta dello Sport en début de semaine.
Ce qui frappe le plus avec les Nerazzurri, c'est leur capacité à se créer un nombre incalculable d'occasions par match. Aujourd'hui, ils sont même devenus une machine à marquer. Avec 43 buts inscrits en 17 journées et pas moins de 15 buteurs différents (seul Chelsea fait mieux avec 16), le club lombard possède la meilleure attaque du Calcio. Ses cinq dernières rencontres ? 15 buts marqués. Sa moyenne globale ? 2,5/match. Tarif maison. Et quand on repense aux plusieurs penalties manqués depuis le début de saison... Aujourd'hui, l'Inter s'éclate et exalte. Les observateurs comme ses tifosi. Tout le monde est sous le charme d'une équipe qui, pourtant, n'était pas vraiment promise à un avenir radieux. Surtout après un été morose.

Même mentalité, mais philosophie différente

En grande difficulté économique, l'Inter a en effet été "contrainte" de se séparer de plusieurs éléments. Achraf Hakimi a ainsi fait ses valises direction Paris, et Romelu Lukaku lui a emboîté le pas pour retourner du côté de Chelsea. Sans oublier le malaise cardiaque de Christian Eriksen à l'Euro, devenu titulaire dans son club en deuxième partie de saison. Antonio Conte, lui, avait rapidement imaginé le navire couler et avait préféré en sauter avant, peu après la quête du 19e scudetto. "Ces départs auraient pu tuer n'importe qui, mais pas nous, s'est félicité Piero Ausilio, directeur sportif des Nerazzurri, jeudi. Nous n'avons jamais perdu notre âme, nous nous sommes regardés dans les yeux. Perdre des personnes d'un tel calibre aurait pu ressembler à une montagne impossible à escalader. Mais la beauté du football et du sport, c'est que tu as toujours une autre occasion d'emblée."
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Des milliers de supporters fêtent le titre de l'Inter

Pour l'heure, le terrain donne raison aux choix du club. Par exemple, Edin Dzeko carbure (11 buts en 22 matches) depuis le début de saison, alors qu'Hakan Çalhanoglu a enfin trouvé sa place au milieu de terrain et se montre plus décisif que jamais avec 6 buts et 6 passes décisives. Après un début de saison un peu plus compliqué, le diesel Inter s'est mis en route. Parfaitement huilé, avec un collectif organisé et une trame de jeu limpide. Plus haute sur le terrain, portée majoritairement vers l'avant, l'équipe de Simone Inzaghi contraste avec celle de son prédécesseur Antonio Conte. Même schéma (3-5-2), mais philosophie différente. Plus plaisante à regarder, aussi. Mais sera-t-elle gagnante ? La réponse pèsera au moment de faire les comptes en fin de saison. En attendant, la version 2.0 signée du cadet des Inzaghi s'est qualifiée pour les huitièmes de finale de la C1. Une première depuis dix ans. La "Beneamata" y affrontera Liverpool, pas vraiment l'adversaire le plus abordable sur le papier. A l'inverse, Jürgen Klopp pense probablement la même chose...
"Je n'oublie pas d'où on vient, expliquait Piero Ausilio au micro de Sky Italia jeudi soir. C'était un long parcours, de Pioli à Spalletti en passant par Conte. Inzaghi a pu penser à la beauté en se basant sur du solide. Il a donné de la liberté, de la qualité et de la fantaisie.” "Le 3-5-2 d'Inzaghi est différent de celui de Conte, nous explique Fabrizio Biasin, célèbre journaliste italien et tifoso notoire de l'Inter. Pas mieux, pas pire, simplement différent. La saison passée, le rendement dépendait beaucoup de la forme de Romelu Lukaku. Cette année, tout le monde est concerné, défenseurs centraux compris. Si l'un ne fonctionne pas, l'autre prend la relève."
La plus belle Inter des vingt dernières années
Si l'Inter est devenue une machine à marquer, c'est également car elle possède des bases solides. Conte a donné sa fameuse mentalité "vincente" ("gagnante") à des joueurs qui, pour la plupart, n'avaient jamais remporté un trophée. En acceptant de prendre sa succession, Inzaghi, lui, a apporté un jeu plus séduisant, donnant plus de libertés à son équipe et laissant place à la créativité et l'initiative. Avec toujours le même objectif : gagner. Mais en se faisant plaisir. Et en faisant plaisir. "Je suis vraiment content d'avoir signé ici, confiait Çalhanoglu fin novembre, après être arrivé libre en provenance de l'AC Milan. C'est une grande équipe avec du caractère. Tous mes coéquipiers sont de grande qualité, et nous pratiquons un football vraiment plaisant." Avec 98 buts inscrits sur l'ensemble l'année 2021, l'Inter est à deux unités de son record historique (100) établi en... 1950.
"Ce groupe a désormais une mentalité de gagnant, ajoute Biasin. Inzaghi l'a bien compris, il a une grande confiance en ses joueurs et n'hesite pas à laisser plus de libertés que dans le passé. C'est vraiment un bon choix..."
"C'est le mélange d'un football enthousiasmant et de l'optimisation des résultats, estimait de son côté Riccardo Ferri, ancien défenseur de l'Inter, dans les colonnes de La Gazzetta dello Sport . Je ne me rappelle pas d'une Inter comme celle-là (...) Elle mérite tous les compliments qu'elle reçoit. Pour moi, c'est tout simplement la plus belle Inter des vingt dernières années."
S'il est certainement encore trop tôt pour établir un tel constat, l'équipe de Simone Inzaghi produit sans l'ombre d'un doute l'un des plus beaux football de la Botte. "Lors de la victoire face à la Roma, j'ai vu un vrai collectif : tout le monde se déplaçait dans le bon tempo, les joueurs attaquaient parfaitement l'espace, le pressing était effectué avec de la régularité. Même après le 1-0, l'Inter a continué à attaquer", écrivait quant à lui Arrigo Sacchi, estimant que Simone Inzaghi était devenu un entraîneur "européen", plus simplement "à l'italienne". "Chapeau !", concluait même l'ancien entraîneur légendaire de l'AC Milan. Quand on vous dit que tout le monde est sous le charme...
Inter Milan's Bosnian forward Edin Dzeko (C) celebrates after opening the scoring during the UEFA Champions League Group D Football match between Inter Milan and Shakhtar Donetsk on November 24, 2021 at the San Siro stadium in Milan. (Photo by Marco BERTO
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