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Serie A | AS Rome-Inter | Benjamin Pavard, nouveau chouchou de l'Inter

Guillaume Maillard-Pacini

Mis à jour 10/02/2024 à 11:53 GMT+1

Arrivé en toute fin du mercato estival à l'Inter Milan, Benjamin Pavard a fait son trou depuis au sein du club lombard. Titulaire indiscutable dans le onze de Simone Inzaghi, l'international français, positionné dans l'axe droit de la défense à trois de son entraîneur, s'est parfaitement adapté à sa nouvelle vie milanaise. Assez pour lui assurer une place à l'Euro 2024 avec les Bleus ?

"30 millions pour Pavard ? L'Inter a fait une affaire"

De "Gigi l'Amoroso" à "Benji l'Interista". D'un tube historique à, possiblement, celui de l'année. De Dalida, évidemment, à... Benjamin Pavard. Moins évident. Débarqué à l'Inter Milan le 30 août dernier, le défenseur français (27 ans), déjà adopté de tous, est en effet plus connu sous ce surnom, donc, de "Benji l'Interista". "J'en avais parlé avec des amis, j'adore la musique italienne et j'écoutais 'Gigi l'Amoroso'. Je me suis toujours senti interiste, et je voulais l'être depuis très longtemps, les tifosi sont exceptionnels", confiait-il à InterTV en octobre dernier. Au point de lui envoyer des centaines de messages au moment où les négociations entre l'Inter et le Bayern, patinaient. "J'en ai reçu énormément, confirmait-il à Sky Italia. C'est aussi de là que provient le surnom de 'Benji l'Interista'. J'espère pouvoir redonner cet amour avec mes prestations sur le terrain." Chose promise...
Sur le terrain comme en dehors, Pavard s'est parfaitement intégré dans l'univers Inter. “Il est à San Siro depuis 6 mois, mais l’impression est qu’il y est né”, s'enthousiasmait La Repubblica la semaine passée après son énième performance convaincante lors du choc remporté face à la Juve (1-0). Pour La Gazzetta dello Sport, c'était tout simplement l'homme du match. "Sa performance était totale", se félicitait le quotidien lombard au sujet du Français, qualifié de "formidable" dans les colonnes du Corriere dello Sport. Le mot de la fin pour Tuttosport : "Béni soit le jour où Inzaghi a demandé de faire all-in sur lui (…) Il interprète le match comme un fuoriclasse. Tout est parfait."

Des négociations qui ont traîné, mais Pavard ne s'est jamais inquiété

Si le natif de Maubeuge a retrouvé le sourire aujourd'hui en Lombardie, son entourage sait à quel point il l'avait perdu les jours précédents son transfert. Et il ne s'en cachait pas vraiment, d'ailleurs, que ce soit sur la traditionnelle photo de famille d'avant saison ou après un but inscrit dans un amical. Pourquoi se forcer, au fond, alors que son souhait était simplement de quitter le Bayern pour rejoindre l'Inter ? "Il m'a demandé de pouvoir partir, avouait alors son ex-entraîneur Thomas Tuchel. Mais sa requête a été formalisée tardivement, ce qui m'a surpris. Benjamin est très important pour nous, il a joué plus de 80% des matches. Il faut un remplaçant à la hauteur. En attendant, nous devons protéger les intérêts du club. Pavard veut partir mais il a une situation contractuelle."
Après des jours de grande tension, le Bayern finissait par donner son feu vert. Un soulagement pour le joueur comme pour son futur club, qui n'a d'ailleurs jamais douté de la bonne issue du dossier. Montant final du transfert : 30 millions d'euros plus deux de bonus. Libéré, délivré, le champion du monde 2018 s'envolait pour la Lombardie afin de démarrer sa nouvelle aventure de "Benji l'Interista". "Nous avons recruté un très, très grand joueur. On parle de quelqu'un qui n'a pas besoin de présentation, d'un joueur de niveau international, déclarait Simone Inzaghi la semaine passée. Et il s'est intégré tout de suite à un grand groupe qui l'a très bien accueilli." Où Pavard a retrouvé Marcus Thuram, son coéquipier en sélection, et lui aussi auteur d'une saison de très haut niveau avec le leader incontesté de la Serie A (l'Inter a 4 points d'avance sur la Juve, son dauphin, avec un match en moins).

Skriniar ? Qui ?

Au moment des premières discussions avec son nouvel entraîneur, l'ancien Lillois, fidèle à lui-même, ne s'était pas dégonflé pour le prévenir de son ambition : jouer en défense centrale. Une volonté notoire. "Aucun problème", lui a alors répondu en substance un Simone Inzaghi en quête du successeur de Milan Skriniar, parti au PSG en fin de contrat. Positionné dans l'axe droit de la défense à trois des Nerazzurri, Pavard a totalement fait oublier son prédécesseur.
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Benjamin Pavard lors de Fiorentina - Inter en Serie A, le 28 janvier 2024

Crédit: Getty Images

"On ne sait même plus qui c'est", plaisante un habitué de la Pinetina, le centre d'entraînement du club. Un tantinet exagéré, quand même, pour celui qui avait hérité du brassard de capitaine. Mais ce qui l'est moins, c'est que le défenseur français a totalement assimilé, en l'espace d'un temps record, tous les concepts et dogmes de son coach. Liberté de projection, volonté de plonger dans le demi-espace, défense de sa zone : Inzaghi cherchait un joueur éclectique, capable de défendre et d'attaquer sur une même action. Il l'a trouvé. Et le trio qu'il forme avec Matteo Darmian (piston droit) et Nicolò Barella (milieu droit dans le 3-5-2) est redoutable. Comme analysé par le journaliste Cedric Canale, suiveur du club et animateur des podcasts "Canale Inter" et "Pronto Calcio".
"C’est devenu un point fort du jeu offensif de Simone Inzaghi. Le trio Pavard/Barella/Darmian est très complémentaire et offre des circuits de passes, des mouvements où les joueurs s’échangent leurs places. Pavard peut se retrouver dans la ligne de 4 attaquants et Barella ou Darmian en couverture. Et le but, dimanche (lors de Juve-Inter), vient d’ailleurs de la droite avec combinaison du trio", observe-t-il. Malgré une blessure au genou qui l'a contraint à être éloigné des terrains pendant un mois et demi (entre début novembre et fin décembre), Pavard compte 19 matches toutes compétitions confondues cette saison (dont 15 titularisations).
"C'est un champion du monde, titulaire avec sa sélection et qui arrivait du Bayern Munich, soulignait l'administrateur délégué de l'Inter Giuseppe Marotta à DAZN en début de semaine. C'est vraiment un joueur important, très complet, que ce soit dans l'interdiction ou la construction." "Il est vraiment trop fort", lâchait même Marcus Thuram depuis le banc en plein Juve-Inter, presque admiratif devant son coéquipier et une défense devenue imperméable (19 clean sheets toutes compétitions confondues, 10 buts encaissés en championnat).

Et les Bleus dans tout ça ?

"Au delà de l’intégration rapide au plan de jeu de Simone Inzaghi, Benjamin Pavard s’est vite intégré au sein du groupe (avec l’aide notamment de Thuram, Sommer arrivés peu avant lui) et a su conquérir les tifosi sur les réseaux et au stade par des gestes, nous rapporte Cedric Canale. Il a commencé en s’autoproclamant 'Benji l’Interista' lorsqu’il était dans l’avion entre Munich et Milan. Il est toujours l’un des premiers à aller sous la Curva Nord après chaque match pour sauter au rythme des chants, donner son maillot. Dimanche, après le Derby d’Italie, il a poussé Calhanoglu vers le public pour qu’il soit encore plus applaudi. Même après sa blessure à Bergame, il est allé voir les supporters qui avaient fait le déplacement pour les saluer et les rassurer sur son état. Il est devenu l'un des chouchous." Du bleu et noir, Pavard espère passer au bleu tout court une fois la saison en club terminée. Pour lui, l'Euro 2024 est bien plus qu'un objectif. Mais toujours dans un poste d'axial, évidemment, comme en ce soir d'octobre dernier lorsqu'il avait inscrit un doublé contre l'Ecosse. Puis terminé la rencontre avec le brassard, quand même.
"Première apparition dans l’axe et il finit même avec le brassard. C’est super pour lui et pour l’équipe. Je ne suis pas surpris car je connais la qualité de Ben", constatait Antoine Griezmann après la rencontre. Didier Deschamps aussi, même si les différents du Mondial 2022 ont pu laisser des traces dans sa relation avec son joueur. "Il marque des buts importants Benji, prévenait le sélectionneur des Bleus à l'époque. C’est un plus de ce qu’il a fait dans son rôle de défenseur. Il a été efficace dans un rôle qui lui convient mieux. Je lui ai dit en début de stage : à partir du moment où il est en difficulté ou pas en confiance dans un rôle de latéral droit, il allait avoir un rôle en défense centrale. C’est une très belle soirée pour lui, même s’il le sait et je lui ai redit : dans l’axe, il y a du monde et une grosse concurrence." Konaté, Saliba, Todibo, Disasi... Les candidats au poste sont nombreux. D'autant plus que les Bleus sont repassés à un système à quatre défenseurs. "La défense à trois n'est plus une option prioritaire", avouait "DD" en mars 2023. Mais pas de quoi effrayer celui qui faisait battre tous les coeurs. "Gigi" ? Non, "Benji".
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"Dos au mur, Pavard signe son meilleur match en bleu"

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