Supercoupe d'Europe | "C'était écrit" : Lucas Chevalier, comme dans un film lors de son premier match avec le Paris Saint-Germain

Combien de supporters parisiens y ont pensé ? Lorsque l'arbitre de cette Supercoupe d'Europe a sifflé la fin du temps réglementaire, juste après l'égalisation du Paris Saint-Germain face à Tottenham (2-2), pour envoyer les deux équipes en séance de tirs au but, beaucoup se sont souvenus qu'il y a encore quelques heures, le champion d'Europe disposait d'un gardien très à l'aise dans l'exercice. En sept séances, Gianluigi Donnarumma n'en avait "perdu" qu'une. Et la dernière qu'il avait disputée, face à Liverpool en Ligue des champions, fut capitale pour l'épopée parisienne.

Mais tout cela est de l'histoire ancienne et le gardien titulaire au Paris Saint-Germain s'appelle aujourd'hui Lucas Chevalier. Le jeune portier tricolore, dont les statistiques sont un peu plus neutres à ce petit jeu (1 sur 9 en séance, 3 sur 20 sur penalty), a évidemment été recruté sur d'autres critères. Mais puisque l'histoire ne manque pas d'ironie...

"À 2-2, quand j’ai vu qu’on allait aux tirs au but, je me suis dit qu’on allait gagner, qu’on avait fait le plus dur et que Lucas allait nous les arrêter, a confié Ousmane Dembélé après le match, sur Canal+. Lucas, c’est costaud. Ce soir, ça semblait écrit : il arrive, il a une séance de tirs au but…". Et il s'y montre décisif. Alors que le PSG était mené, l'ancien gardien lillois a repoussé la parade de Micky Van de Ven.

Avant cela, son match avait lui aussi donné l'impression que tout était écrit. Débarqué dans un climat particulier, sur fond de conflit ouvert entre Gianluigi Donnarumma et Luis Enrique, Chevalier a eu droit à un drôle de baptême du feu. "C’est le PSG, a souri Marquinhos après coup, au micro de la chaîne cryptée. Il faut tenir la pression. Mais il est habitué. C’est un gardien de haut niveau. À Lille et en sélection, ce n’est pas facile non plus. Bienvenue à lui, avec un trophée ! Il fallait assurer et il l’a très bien fait."

En réalité, la doublure de Mike Maignan en équipe de France n'avait pas vraiment "tout bien fait" durant la rencontre. Il n'a pas été particulièrement sollicité dans le jeu court - où son adresse doit permettre au PSG de progresser sous pression - sans doute en raison du manque de préparation de l'équipe en général et du joueur en particulier.

Il a été auteur de plusieurs parades réflexes assez spectaculaires, d'abord sur une frappe puissante et légèrement déviée de Richarlison (23e), ensuite sur la frappe de João Palhinha, à bout portant, sur l'action de l'ouverture du score des Spurs (39e). Sa prestation a pris une autre tournure quelques minutes après le retour des vestiaires, lorsque le gardien de 23 ans a commis une grosse faute de main sur une tête piquée de Cristian Romero, engendrant le break des Spurs.

L'erreur a rappelé certains des moments les plus sombres de la carrière parisienne de Donnarumma. Elle aurait pu avoir un impact très important sur le début de saison de celui qui pourrait devenir, en fonction de certains bonus, le troisième gardien le plus cher de l'histoire. Heureusement, ses coéquipiers ont fini par réagir. Et lui ont offert une chance de se racheter. "Je suis très content pour lui et pour tous les joueurs", a simplement souri Luis Enrique. Tout est bien qui finit bien. Comme dans un film.