Thomas se rêve en arbitre

Inconnu au bataillon il y a encore un mois, Eric Thomas aura fini par se faire un nom. Tout au moins par jouer un rôle dans une élection qui a longtemps semblé se résumer à un duel entre les deux poids lourds, Fernand Duchaussoy, président sortant, et Noël Le Graët, son challenger officiel. Finalement, le vice-président du club de Montlouis-sur-Loire et président de l'Association Française de Football Amateur (AFFA) s'est extirpé de l'anonymat en se relevant les manches. Grâce aux médias également. Et à ses adversaires qui ont fini par parler de lui. Rarement en bien, évidemment. Mais toute publicité est bonne à prendre. "Les scuds ont plu depuis trois ou quatre jours. Cela montre que je suis devenu un interlocuteur", se réjouit-il.

Samedi matin, il ne s'attend pas à être élu président de la Fédération Française de Football par les 266 grands électeurs qui décideront de l’avenir du football français. Mais le "troisième homme" espère tout simplement les deux poids lourds à disputer un deuxième tour où il pourrait peser et, pourquoi pas, forcer la décision. "J'espère que ça sera serré et que je les forcerai à disputer un second tour." Quel score vise-t-il ? "Si je fais 5%, ce sera bien. Mais je préfère réaliser 3 que 8 si je joue les arbitres", ajoute-t-il.

Jouer les arbitres, cela signifie apporter ses voix à l'un des deux finalistes. Lequel ? "Je n'ai eu aucun contact avec les autres candidats". Alors ? Eric Thomas, qui se définit comme "le candidat du football amateur", se tournera vers celui qui lui offrira le plus de garanties et épousera au mieux ses idées. Ses détracteurs ont parlé d'utopie. Lui parle de projets novateurs, "appuyés sur des valeurs intemporelles. Il est plus que temps de remettre le plaisir du jeu au centre des réflexions."