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Transferts : Comment établir la "vraie valeur" d'un joueur ?

ParAFP

Mis à jour 02/02/2016 à 12:18 GMT+1

L'Observatoire du football et Transfermarkt s'appuient sur d'immenses bases de données pour tenter de donner des éléments objectifs au mercato.

Harry Kane

Crédit: AFP

Peut-on évaluer le prix des joueurs de foot à partir d'algorithmes? Cela semble contradictoire avec le caractère irrationnel du mercato. Et si les statistiques peuvent évaluer les performances brutes d'un joueur, que disent-elles de sa dimension psychologique ? L'évolution des technologies permet cependant à plusieurs acteurs d'offrir leurs outils pour établi la valeur objective d'un joueur.

L'option "Big data"

L'Observatoire du football, un groupe de recherche rattaché au Centre international d'étude du sport (CIES) de Neuchâtel (Suisse), a mis au point un algorithme capable de calculer la valeur de transfert de n'importe quel joueur. Un simulateur simplifié est accessible gratuitement sur internet.
A partir de données recueillies sur 1.500 transferts dans les grands championnats, le CIES établit ses estimations en s'appuyant sur des critères logiques comme les caractéristiques du joueur (poste, âge, durée du contrat), ses performances (buts marqués...) et ses résultats en club et sélection nationale.
Les résultats sont assez réalistes: Harry Kane (Tottenham, 91,3 millions d'euros) est l'attaquant le plus cher de Premier League anglaise, devant Raheem Sterling (Manchester City, 89,8). Loin devant, en Espagne, on trouve les intouchables du Barça, Lionel Messi (250,7) et Neymar (152,7). "La corrélation (entre les valeurs de transferts estimées et effectivement payées dans la réalité) est supérieure à 80%", se félicite Raffaele Poli, co-fondateur de l'Observatoire du football.

L'option "Wikipedia"

Autre agence de notation des footballeurs, le site allemand Transfermarkt jouit déjà d'une légitimité auprès des dirigeants de clubs. Cette immense base de données établit la valeur de plus de 400.000 joueurs, et est actualisé deux à quatre fois par an. Dans son document de référence 2014/2015 destiné aux investisseurs, l'Olympique Lyonnais s'était par exemple appuyé sur ces estimations pour valoriser son effectif "à un montant global de plus de 166 millions d'euros au 30 juin 2015".
"Nous fonctionnons comme Wikipedia", explique Thomas Lintz, responsable des opérations internationales du site racheté en 2008 par le groupe de médias Axel Springer. Il attire jusqu'à 3,2 millions de visiteurs par jour en période de mercato et se rémunère grâce à la publicité.
Les 200.000 utilisateurs inscrits débattent entre eux et proposent un prix pour chaque joueur, sous la supervision de modérateurs qui font le tri et fixent la valeur sur la base d'un compromis. Puis "tout cela est ensuite vérifié au siège pour enfin être publié sur le site", détaille Thomas Lintz.

Bilan : il manque le facteur humain

Malgré leur pertinence, ces baromètres sont toutefois encore loin d'être infaillibles. Dans le cas du CIES, l'algorithme est par exemple incapable de prendre en compte les paramètres humains (capacité à résister à la pression, à se fondre dans le collectif, à s'adapter à un nouveau pays...), éléments pourtant clés pour tous les recruteurs.
"On le concède volontiers. D'ailleurs si notre modèle estimait à 100%, il n'aurait plus de raison d'être parce que cela voudrait dire que le marché serait parfait", remarque Raffaele Poli.
En permettant de définir un prix clair et accessible à tous, ces outils introduisent surtout une forme de transparence dans un marché où les transactions peuvent être occultes ou surévaluées. "Le joueur suisse Tim Klose, que l'on a estimé à 4 millions d'euros, est parti pour environ 11 millions à Norwich. C'est quand même trois fois le prix estimé, un gros écart assez inexplicable", s'interroge Raffaelle Poli.
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