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Le prêt, cette astuce à la mode chez les géants pour contourner les règlements

Glenn Ceillier

Mis à jour 04/09/2019 à 19:12 GMT+2

TRANSFERTS - A l'image du PSG avec Mauro Icardi, plusieurs grands clubs d'Europe ont utilisé les prêts pour attirer des joueurs de renom et se renforcer cet été. Une nouvelle tendance qui permet aux grosses écuries de jouer avec les règlements et de contourner le fair-play financier.

Mauro Icardi

Crédit: Getty Images

Le fair-play financier (FPF) veille au grain. Alors, le monde du football s'adapte. Et cherche des astuces pour ne pas se retrouver dans le viseur du gendarme financier de l'UEFA. Si vous avez suivi - même avec un peu de distance - le marché des transferts cet été, la dernière ruse des clubs ne vous a pas échappé : les prêts ! La pratique n'est pas nouvelle bien entendu. Mais ce qui change, c'est que c'est devenu aussi à la mode chez les grosses cylindrées, et avec des grands noms.
Jugez plutôt : Mauro Icardi au PSG, Alexis Sanchez à l'Inter Milan, Philippe Coutinho et Ivan Perisic au Bayern Munich, Dani Ceballos à Arsenal, Henrikh Mkhitaryan à la Roma… Tous ces noms ronflants ont changé de club cet été. Et tous ont fait l'objet d'un prêt, avec ou sans option d'achat. Les géants du Vieux Continent ont clairement pris le pli. Aujourd'hui, le prêt n'est plus uniquement réservé à des jeunes talents que l'on envoie dans un autre club pour faire leurs gammes, accumuler de l'expérience et se montrer, comme cela a souvent été le cas dans le passé. Des stars y ont maintenant également droit. Et c'est ça, la petite révolution.
Pas besoin d'aller chercher bien loin les raisons de cette nouvelle tendance. Elles sont limpides. Pour rester dans les clous du fair-play financier, il n'est plus possible de dépenser à tout va. Même quand on est un géant (sauf peut-être en Premier League). Certains clubs, à l'instar du Real Madrid cet été, ont certes des moyens colossaux. Mais d'autres, confrontés à l'inflation d'un marché des transferts boosté ces dernières saisons par la puissance financière de la Premier League notamment, suite à l'augmentation des droits TV, ne peuvent pas se permettre trop de folies. Alors, le prêt est la solution idéale.
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Lewandowski avec Coutinho et Perisic au Bayern Munich

Crédit: Getty Images

L'option d'achat obligatoire, l’astuce ultime

Tout le monde y trouve son compte. Le club qui accueille le joueur évidemment. Il récupère à moindres frais un élément d'un certain calibre qu'il n'aurait pas forcément eu les moyens de s'acheter cet été, au risque de se retrouver dans une position inconfortable vis-à-vis du FPF. Or pour une équipe d'une certaine dimension, il n'est pas toujours facile de dénicher des joueurs aptes à renforcer son groupe.
Surtout, si une option d'achat est comprise dans le deal, cela permet de tester son nouveau joueur avant de décider de l'acheter. Et ainsi de prendre moins de risque avec un transfert important qui pourrait se transformer en catastrophe industrielle si la star n'arrive pas à s'épanouir dans son nouvel environnement. Dans le but d'échapper au FPF, le prêt présente un autre avantage avec une combine qui commence à faire son chemin : l'option d'achat obligatoire. Cette astuce permet de ne pas imputer un transfert à ses comptes de l'année en dispatchant ses dépenses sur tel ou tel exercice comptable. Tout sauf anodin. Grâce à ce montage, le PSG avait ainsi pu récupérer Kylian Mbappé le même été que Neymar.
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Neymar et Kylian Mbappé, lors d'une séance d'entraînement - 01/08/2019

Crédit: Getty Images

Un symbole des dérives du système

Mais si le prêt est devenu tendance, c'est aussi parce que l'autre club en sort gagnant. Ce deal lui permet le plus souvent d'économiser le salaire conséquent d'un joueur sur lequel il ne comptait pas vraiment. Et en plus, il récupère de l'argent. Le Barça a ainsi obtenu 8,5 millions d'euros pour le prêt de Coutinho. Et la saison passée, la Juve a empoché 18 millions pour avoir lâché Gonzalo Higuain à Milan puis Chelsea. Une somme rondelette pour un prêt…
Tout cela en dit en tout cas long sur le marché des transferts. Les prix des vedettes du ballon rond sont devenus exorbitants. Et si l'argent coule à flots en Premier League ou chez les heureux participants de la Ligue des champions, il n'est pas si facile de se renforcer sans faire des folies. Des folies qu'il est même bon de maîtriser pour ne pas être épinglé par l'UEFA. Et voilà comment le système des prêts se retrouve au cœur de la planète transferts et devient même un modèle économique clef.
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