Transferts : PSG bleu-blanc-rouge, offensive saoudienne, Kane… Ce qu’il faut retenir du mercato 2023

Lionel Messi a filé à Miami, Neymar a rejoint Al-Hilal. Mais le PSG n’a pas perdu toutes ses stars. Car même s’il s’est retrouvé au cœur d’un intense feuilleton estival, son club refusant catégoriquement de le voir partir libre en 2024, Kylian Mbappé est finalement resté dans la capitale. Il faut dire que le Real Madrid, qui attend son heure, n’a pas moufté et on imaginait mal Nasser al-Khelaïfi, malgré un discours qui se voulait ferme, priver indéfiniment Luis Enrique de sa principale arme.

Cette saison, le capitaine des Bleus évoluera dans un secteur offensif au fort accent français, ses dirigeants ayant enrôlé Ousmane Dembélé, Bradley Barcola et, de justesse, Randal Kolo Muani. Avec un effectif aussi renforcé par Lucas Hernandez (autre international tricolore), Manuel Ugarte ou Gonçalo Ramos, on se dit que Paris aura, cette année encore, des atouts à faire valoir en Europe.

Par le passé, les États-Unis, le Qatar ou la Chine avaient également agité le marché en proposant des contrats juteux. C’était toutefois sans commune mesure avec la stratégie de l’Arabie saoudite. Six mois après avoir attiré Cristiano Ronaldo, la puissante pétromonarchie du Golfe n’a pas lésiné sur les moyens afin d’attirer de nombreux joueurs du Vieux Continent dans ses clubs. Avec, il faut le reconnaître, un probant succès.

Certes, beaucoup de ceux qui se sont décidés à franchir le pas en sont au crépuscule de leur carrière, ou pas loin (Karim Benzema, N’Golo Kanté, Sadio Mané, Riyad Mahrez…). D’autres, tels que Sergej Milinkovic-Savic, Ruben Neves et Gabri Veiga - seulement âgé de 21 ans - avaient cependant de quoi briller dans les meilleurs championnats pendant encore un bon moment. Les Saoudiens se frottent les mains, mais on a tendance à penser que les formations européennes sont aussi gagnantes dans l’affaire : elles ont encaissé de jolis chèques, se sont délestées de quelques gros salaires et ont libéré de la place pour leurs jeunes talents. Un deal gagnant-gagnant ?

C’est bien connu, Pablo Longoria n’est pas du genre à rester calme en période de mercato. Le président olympien a cependant été particulièrement actif et inventif cet été, tant dans le sens des arrivées (Pierre-Emerick Aubameyang, Ismaïla Sarr, Geoffrey Kondogbia, pour ne citer qu’eux) que dans le sens des départs, où il s’est employé à trouver une porte de sortie à des indésirables… et à des joueurs qui, à leur manière, ont incarné l’OM ces dernières années.

On pense à Mattéo Guendouzi, prêté à la Lazio. On pense surtout à Dimitri Payet, dont le contrat a été résilié et qui s’est envolé pour le Brésil. Le Réunionnais n’a pas pu retenir ses larmes au moment de faire ses adieux. Une image forte, qui symbolise peut-être la fin d’une ère sur la Canebière.

Il était temps que Harry Kane, dont le palmarès est toujours désespérément vierge, prenne son envol et quitte Tottenham. Le voir atterrir au Bayern Munich après de longues semaines de tractation a toutefois été une surprise. Parce que le club bavarois, qui a lâché 100 millions d’euros pour boucler ce dossier, n’est pas du genre à se montrer dispendieux. Et parce que les Anglais n’ont pas pour habitude de s’expatrier. Cette union a néanmoins tout pour cartonner et sera à suivre de près.

Pour son premier marché estival à la tête de l’OL, John Textor voulait certainement montrer de l’ambition. Il a vite déchanté. Contrarié par des restrictions imposées par la DNCG, l’homme d’affaires américain a dû bricoler, passant par l’un de ses autres clubs, Molenbeek, pour faire venir Ernest Nuamah et arrachant dans les derniers instants la signature de Paul Akouokou. Ajoutez à cela les ventes inattendues de deux pépites issues du centre de formation (Castello Lukeba et Bradley Barcola), les critiques de Laurent Blanc, une entame de saison calamiteuse, une passe d’armes gênante avec Jean-Michel Aulas et vous obtenez un été décidément bien compliqué.

La leçon n’a visiblement pas été retenue. Alors que son recrutement XXL de l’été 2022 et de l’hiver 2023 ne l’avait pas empêché de terminer à une piteuse 12e place de Premier League, Chelsea est de nouveau parti dans tous les sens entre juin et août. Si l’on apprécie l’effort des Blues de cibler, cette fois, des jeunes à fort potentiel (Roméo Lavia, Nicolas Jackson, Lesley Ugochukwu…), on ne peut que soupirer devant les montants délirants qui ont été dépensés. 116 millions d’euros pour Moisés Caicedo, sérieusement ?

D’accord, le Real Madrid a frappé fort d’entrée en s’offrant Jude Bellingham pour la coquette somme de 103 millions d’euros. Mais par la suite, les Merengue n’ont que très peu bougé, si ce n’est pour enrôler Kepa Arrizabalaga, en tant que remplaçant de Thibaut Courtois (gravement blessé). Le FC Barcelone a fait encore moins de bruit. Seul Oriol Romeu (3,40 millions d’euros) a nécessité le paiement d’une indemnité, puisqu’Ilkay Gündogan est arrivé libre et que Joao Cancelo et Joao Félix ont été prêtés. Que les deux grands d’Espagne soient aussi sages en période estivale, c’est rare.

Impossible de passer à côté. Le 14 juillet, Benjamin Mendy est jugé non coupable de viols et d’agression sexuelle par le tribunal de Chester, en Angleterre. Cinq jours plus tard, l’ancien Marseillais s’engage à la surprise générale avec le FC Lorient. Au-delà des interrogations morales qui entourent cette arrivée, forcément très commentée, il subsiste des doutes sur la condition physique du champion du monde 2018, qui n’a plus disputé le moindre match depuis août 2021. Pour le revoir sur les terrains, il faudra encore patienter.