Florian Wirtz pour 150 millions d'euros de Leverkusen à Liverpool ? La relative démesure

Médaille de bronze au classement de l'argent. Florian Wirtz s'apprêterait à rejoindre Liverpool dans le cadre du troisième transfert le plus onéreux de l'histoire du football. Les 150 millions d'euros que les Reds seraient prêts à dépenser pour lui, bonus compris, représentent une sorte de record, hors été 2017 délirant du PSG, marqué par les arrivées de Neymar (222M€) et Kylian Mbappé (180M€). D'où cette question : pourquoi un tel investissement ?

Parce que Wirtz est un brillant milieu offensif, avant tout. En "double-double" (au moins 10 buts et 10 passes décisives) lors des deux dernières saisons en Bundesliga, il a grandement contribué au sacre absolu de Leverkusen (invaincu en championnat) lors de l'exercice 2023-2024. Au-delà des statistiques, sa créativité et son aptitude à "éliminer" par le dribble ou la passe sont des qualités très prisées, dont il fait preuve depuis déjà cinq ans à haut niveau.

Seulement âgé de 22 ans et déjà international allemand aguerri (7 buts en 31 sélections), Florian Wirtz est – bientôt était, selon toute vraisemblance – lié au Bayer Leverkusen jusqu'en juin 2027. Soit deux années de contrat à "casser", ce qui fait gonfler le prix, par rapport à une fin d'engagement plus proche. Mais pas autant que l'entrée du marché anglais dans la danse, dont Liverpool n'est, certes, d'habitude pas l'émanation la plus féroce.

La perspective d'un recrutement par le Bayern Munich, que Jonathan Tah (ex-Bayer) vient de rejoindre, semblait naturelle. On sait le géant bavarois enclin à dépouiller ses rivaux – le Borussia Dortmund (Robert Lewandowski, Mats Hummels) a pu en témoigner – sans pour autant se montrer aussi dépensier que les cadors de Liga et de Premier League, coutumiers des sommes à neuf chiffres. Les enchères ont peut-être grimpé jusqu'à ce que le champion d'Allemagne finisse par céder.

Reste à rappeler le flou qui entoure les "bonus" évoqués mardi par l'insider Fabrizio Romano. Selon l'activation ou non de certaines clauses, le coût des transferts n'est parfois estimé avec précision qu'avec du recul. S'il était plus question de 130 que de 150 millions d'euros, par exemple, Wirtz se retrouverait cité aux côtés de Philippe Coutinho (recruté par le FC Barcelone à Liverpool pour 135M€, selon Transfermarkt), Ousmane Dembélé (135M€, de Dortmund au Barça) ou autre Joao Felix (127,2M€, de Benfica à l'Atlético). La démesure du pari s'en verrait relativisée.

En attendant, la concomitance des dossiers en ce drôle de mercato d'été 2025 et la course à l'armement entre Liverpool et Manchester City poussent plutôt à comparer Florian Wirtz à Rayan Cherki, dont le transfert a quant à lui été officialisé en début de semaine. L'OL a communiqué sur une opération de 42,5 millions d'euros, dont 6 de bonus. Soit une acquisition 3,5 fois moins coûteuse pour le club mancunien que pour les Reds. 

Pourquoi un tel écart ? Parce que Liverpool, champion avec Arne Slot sans renfort tonitruant, n'allait pas se montrer éternellement discret sur le mercato. Quitte à attendre l'opportunité de faire tapis, autant ne pas le faire à moitié. La carrière internationale avancée de l'Allemand pèse également, face à celle qui vient de germer – certes brillamment – du Français. L'argument de la jeunesse et du potentiel de Cherki (21 ans) n'étant pas si massue, devant un Wirtz peu ou prou de la même génération que lui.

Lyon est, en outre, probablement moins en mesure de négocier, eu égard à l'état de ses comptes, que ne l'est Leverkusen, dont la valorisation de la principale star de l'effectif demeurerait sensationnelle. D'autant plus que le départ de Xabi Alonso, en direction du banc du Real Madrid, induit un nouveau cycle pour le Bayer, ce qui rend une telle perte sportive moins déplorable.