F1 - Andrea Kimi Antonelli, le prodige que Mercedes a (déjà) promu en Formule 2

ParJulien Pereira

Mis à jour 24/10/2023 à 14:08 GMT+2

Il s'appelle Andrea Kimi Antonelli, n'a que 17 ans et s'apprête déjà à découvrir l'antichambre de la F1. Jeune pilote ayant tout gagné lors de son apprentissage en karting avant d'impressionner en monoplace, l'Italien a gravi tous les échelons à une vitesse folle sous les yeux de Toto Wolff et de toute la couveuse Mercedes. Lundi, l'écurie allemande a officialisé son saut de classe vers la F2.

Ils se comptent en grappes et sont tous plus talentueux les uns que les autres. Ces dernières années, ils ont investi massivement la Formule 1 et occupent même, aujourd'hui, les baquets les plus prestigieux au monde. Eux, ce sont Charles Leclerc, George Russell ou encore Oscar Piastri - le petit dernier - des talents précoces dont les curriculum vitae étaient déjà bien garnis avant même leur arrivée dans l'élite.

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Tous ont emprunté une porte défoncée, avant eux, par l'exception Max Verstappen, débarqué en F1 alors qu'il n'était même pas majeur et que son expérience en monoplace se résumait à une seule petite saison de Championnat d'Europe de F3. Depuis, Red Bull, Mercedes, Ferrari ou Alpine investissent des sommes considérables et passent toutes les catégories de jeunes au détecteur de métaux pour découvrir la nouvelle pépite avant les autres.

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Chouchouté par Wolff

Mercedes, elle, l'a trouvée. Dès la fin de la saison 2018, la firme allemande a jeté son grappin sur Andrea Kimi Antonelli, un jeune pilote italien né en août 2006 (!) qui venait de remporter toutes les compétitions de karting auxquelles il avait participé. Le prodige bolognais a ensuite remporté le championnat d'Europe deux saisons de suite au contact d'un certain Dino Chiesa, l'un des premiers "team manager" de Lewis Hamilton et Nico Rosberg…

"Mercedes n'est plus la grande équipe qu'elle était"

Désormais, le prodige d'Emilie-Romagne est accompagné par Gwen Lagrue, le dénicheur de talents de Mercedes, et chacune de ses arrivées est accompagnée d'un petit message de Toto Wolff en personne. Le dirigeant autrichien, en lien étroit avec sa famille, dispose d'un pouvoir de décision pour son avenir.

L'année dernière, pour sa première participation à une saison pleine de Formule 4, l'Italien a remporté deux des championnats régionaux les plus réputés, en Italie et en Allemagne. Du jamais vu. Ces derniers mois, il a fait encore plus fort en devenant champion du très réputé FRECA, dernière marche avant de rallier, logiquement, le championnat du monde de F3.

Enjeux stratégiques... et politiques

Mais lundi, finalement, Mercedes a officialisé sa décision de lui faire sauter une classe. En 2024, alors qu'il a fêté ses 17 ans il y a à peine deux mois, Antonelli roulera en Formule 2, l'antichambre de la Formule 1. Pourquoi une telle précipitation ? D'abord parce que la catégorie s'apprête à entrer dans une nouvelle ère avec des monoplaces à effet de sol, comme en catégorie reine. Il s'agit donc d'une opportunité unique d'accélérer son apprentissage.

Sommes-nous trop complaisants avec Verstappen ?

L'enjeu est aussi politique. Une grande partie des contrats des pilotes de F1 expirant en 2024, Mercedes pourrait tenter d'offrir une promotion expresse à son petit protégé en cas de prestations consistantes dans l'antichambre. Car les places sont chères. Et la symbolique est forte. Alors que Ferrari a toujours échoué à faire éclore un pilote italien, Toto Wolff, lui, jubile déjà : "Nous souhaitons tous qu'il fasse une belle carrière, disait-il à Monza. […] Je suis heureux qu'il y ait un Italien dans les starting blocks pour y parvenir." Et toc.

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