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Max Verstappen champion trois étoiles | Verstappen - Pérez, de la drôle de guerre à la capitulation

Julien Pereira

Mis à jour 11/10/2023 à 21:03 GMT+2

De match, il n'y a finalement pas eu. Alors que les premiers Grands Prix de la saison promettaient une grande lutte entre coéquipiers pour le titre de champion du monde, Max Verstappen (Red Bull) a été sacré avec une marge considérable sur Sergio Pérez, samedi, lors du Sprint au Qatar. Le Néerlandais, d'abord patient, n'a ensuite cessé d'assommer "Checo".

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Si Max Verstappen a été sacré aussi tôt - trop, au goût de certains - c'est avant tout grâce à la supériorité qu'il a imposée à Sergio Pérez. Le Néerlandais a enlevé son troisième titre de champion du monde samedi au Qatar, alors qu'il restait cinq Grands Prix et deux sprints à disputer. Le pilote de 25 ans compte près de 200 points de plus que son coéquipier. Un gouffre. Cet écart ferait presque oublier que les deux hommes avaient quasiment fait jeu égal durant les quatre premières manches de la saison. Au soir du Grand Prix d'Azerbaïdjan, qui fut d'ailleurs une bascule pour Verstappen - on y reviendra - ces deux-là n'étaient séparés que de six points. Et plusieurs mois plus tôt, au Brésil, ils s'étaient déclaré la guerre : rancunier, le Néerlandais avait refusé de céder sa position à "Checo", qui s'était réjoui que cela "montre qui il est vraiment".
La fausse bonne entente dissipée, Pérez profite donc de son excellent début de saison, marqué par une victoire en Arabie Saoudite et un week-end plein en Azerbaïdjan, pour s'affirmer. "Je veux gagner le championnat tout autant que Max", confie-t-il à Bakou, alors convaincu d'être à la hauteur de son rival, et flatté par son patron Christian Horner. Verstappen, lui, choisit la carte de la flagornerie. "Il est vraiment dans le coup cette année, glisse-t-il. Il a très bien performé et c'est formidable à voir." Sait-il déjà qu'il s'apprête à plier le match ?
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Verstappen - Pérez, de la drôle de guerre à la capitulation

Crédit: Marko Popovic

La semaine suivante, à Miami, le double champion du monde dépose le Mexicain en piste après s'être élancé depuis le neuvième rang sur la grille de départ. Il s'agit du premier coup de bambou sur le casque de son coéquipier. Et "Checo" ne s'en remet pas : il se crashe dès la Q1 à Monaco, s'aventure dans le bac à graviers en Espagne et manque la Q3 au Canada. Drôle de contraste. "Sergio a commencé à perdre de la performance juste après avoir dit : 'Maintenant, je vais me battre pour le championnat'", observe alors Jacques Villeneuve auprès de la Gazzetta dello Sport. Selon moi, cette déclaration a offert un boost de motivation supplémentaire à Verstappen... et provoqué ses propres erreurs".

Verstappen sans pitié pour Pérez

Le Néerlandais, lui, enchaîne les victoires avec une volonté assumée de ne pas laisser la moindre miette à la concurrence, et en particulier à "Checo". À plusieurs reprises, le leader de Red Bull fait fi des instructions de son muret et des risques potentiels pour s'offrir le meilleur tour. En Espagne, alors qu'il est sous la menace d'une pénalité après plusieurs dépassements des limites de la piste, le double champion du monde débranche la radio pour priver le Mexicain d'un point supplémentaire. "Il a réalisé le tour le plus rapide alors que ses pneus étaient loin d'être aussi bons que ceux de Pérez, sourit alors Helmut Marko, conseiller spécial de Red Bull, sur l'ORF. Dans cette position, on ne prend normalement pas de risques, mais on ne peut pas chasser cette idée de la tête de Max. On ne peut pas être en colère contre lui."
Pérez, lui, continue d'alterner entre le bon et le très médiocre. Et pas question pour Verstappen de faire preuve de la moindre compassion. Lorsqu'on lui demande ce que l'écurie pense des performances de "Checo", le pilote oranje balaie d'un revers de main : "Posez la question à Christian et Helmut". Et lorsqu'on lui fait remarquer que le manque de compétitivité de son coéquipier risque de peser dans la quête d'objectifs communs, il rassure : "Nous nous battons aussi pour le titre 'Constructeurs' mais je pense que je peux y parvenir tout seul". Ouch.
C'est tout simplement un pilote générationnel
Il faut dire que le couple qu'il forme avec la RB19 fait des ravages, au point d'établir un nouveau record de victoires consécutives. Sur certains circuits, comme à Suzuka, Verstappen semble même faire corps avec sa machine. "Il est à une période de sa carrière où il est tout simplement intouchable, observe son patron Christian Horner. Je ne pense pas qu'il y ait un pilote sur la grille capable de réaliser la même chose que lui dans cette voiture. Être son coéquipier est probablement, à certains égards, le travail le plus enviable car la comparaison est très élevée. […] Mais c'est aussi très difficile parce que c'est tout simplement un pilote générationnel."
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Pérez ne boxe plus du tout dans la même catégorie. Il capitule. "Son niveau de pilotage, actuellement, est quelque chose d'extrême, glisse-t-il face à la presse en Italie au sujet du Néerlandais. Il a la capacité de performer à 100% chaque week-end, quelles que soient les conditions dans lesquelles il roule. C'est quelque chose qui est assez difficile à voir en tant que coéquipier." Le voir soulever un nouveau trophée de champion du monde devrait être encore plus douloureux.
Retrouvez les autres épisodes de la série "Verstappen, champion trois étoiles" :
(Visuel : Marko Popovic)
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