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Ricciardo (Renault) : "Je ne m'attendais pas à être quatrième du Championnat du monde"

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 05/12/2020 à 15:13 GMT+1

GRAND PRIX DE SAKHIR - Daniel Ricciardo est monté en puissance en même temps que Renault cette saison. A sa plus grande surprise, il espère maintenir garder sa quatrième place au Mondial, qui est aussi devenue un objectif naturel pour l'équipe. Avant de la quitter dans deux courses, l'Australien se dit fier de l'avoir accompagnée dans cette nouvelle étape vers son retour au sommet.

Daniel Ricciardo (Renault) au Grand Prix d'Emilie-Romagne 2020

Crédit: Getty Images

Personne n'imaginait Daniel Ricciardo numéro 4 mondial à deux Grands Prix de la conclusion du Championnat du monde 2020. Pas même lui. Sur le mode crescendo, l'Australien a visiblement tout pour avancer encore ce week-end vers cet objectif gratifiant pour lui et pour son écurie Renault. L'Australien avait terminé sur le podium final en 2014 et 2016, sous les couleurs de Red Bull-Renault. Mais nul doute qu'un top 4 avec le Losange serait à ranger dans la catégorie de ses plus beaux accomplissements, tant le chemin qu'il a accompli depuis deux ans avec les équipes d'Enstone et Viry-Châtillon a été remarquable. S'il y parvient, ce sera, on le sait, avec le goût de la nostalgie, puisqu'il a apposé sa signature sur un contrat McLaren 2021 en mai dernier, en plein emballement du marché des transferts.
Cette année, ses résultats n'ont rien à voir avec ceux de l'année dernière, lorsqu'il se battait pour entrer en Q3. La RS20 a gagné en régularité, en efficacité aérodynamique et ça s'est vu en qualification. Avec 13 présences dans le top 10, il possède le meilleur bilan derrière les top 3 intouchables que sont Lewis Hamilton, Valtteri Bottas et Max Verstappen (15). Plus constant lui aussi, il a pu tirer le meilleur parti d'un package devenu pour lui "complet" au Nürburgring, théâtre du premier podium de l'équipe depuis 2011. Un second top 3, à Imola, au milieu de six top 5 lui a permis de tenir en respect jusque-là Sergio Pérez (Racing Point) et Charles Leclerc (Ferrari).
Daniel Ricciardo (Renault) au Grand Prix d'Emilie-Romagne 2020

"Je pilote avec plus de confiance"

Avec un brin de chance aussi, "Honey Badger" a évité les ennuis quand les démons de la mécanique s'acharnaient sur son jeune coéquipier, Esteban Ocon. Depuis son abandon en ouverture de la saison, à Spielberg, il a toujours pu rallier l'arrivée, alors que le Français a été stoppé quatre fois dans le même temps.
"L'équipe est vraiment plus forte, d'un point de vue de la performance, a déclaré le natif de Perth, dans une conférence de presse avec les médias français, jeudi. La voiture est meilleure, spécialement cette année : elle s'est beaucoup améliorée aérodynamiquement, à l'arrière, où le plus gros de la charge est généré. Nous avons aussi vu beaucoup de changements dans le personnel l'année dernière, et cette année tout paraît bien plus en place, consolidé. Cela a amené à un autre niveau de confiance dans l'équipe. Des gens ont commencé à être plus confiants et familiers à leur place dans le team. De là, les résultats sont venus, et je pilote avec plus de confiance. Cela a commencé à former quelque chose. Dans beaucoup de domaines, nous nous sommes améliorés, et moi aussi. En début de saison dernière, je cherchais un peu mon chemin mais c'est devenu de mieux en mieux."
Le meilleur pilote Renault en qualification à 14 reprises en 15 Grands Prix, Daniel Ricciardo a aussi été phénoménal dans la conversion de ses places de grille en résultat à l'arrivée. A dix reprises il a terminé un premier tour avec un solde positif, et il n'a perdu que trois fois des positions sur l'aire de départ. Et encore, seulement une place à Spielberg 1 et Silverstone 2. Pour le reste, le coup d'envoi à Istanbul s'est transformé en épisode de malchance lorsque, heurté par Lewis Hamilton (Mercedes), il a rebondi dans son coéquipier, qu'il a expédié en tête-à-queue.

"Quatrième est vraiment dans nos cordes"

"La saison 2020 a été sûrement plus consistante en termes de points marqués, note effectivement le pilote de la Renault n°3, classé invariablement dans le top 10 depuis Spa-Francorchamps soit neuf courses. En qualification aussi, c'est ma meilleure saison en termes de comparaison avec mon coéquipier. Les samedis ont été bons, les dimanches aussi. Là où nous avons le plus progressé avec l'équipe, c'est les départs. L'équipe est devenue vraiment forte là-dessus. Peut-être pas pour moi sur les seconds départs, mais sur beaucoup de départs nous avons gagné des positions au premier tour. Bref, c'est probablement ma meilleure saison concernant les samedis et l'une de mes meilleures aussi les dimanches, similaire à 2016, quand j'étais chez Red Bull."
Cette omniprésence dans les accessits se traduit donc aujourd'hui par un statut de "best of the rest" derrière Lewis Hamilton, Valtteri Bottas et Max Verstappen au championnat du monde pilotes. "Pour être honnête, je ne m'attendais pas à être quatrième du Championnat du monde, avoue-t-il. Je pensais être sixième ou septième. Quatrième, ça dépasse nos attentes. Mais quand la saison a commencé et que nous avons gagné en rythme, nous avons réalisé que nous étions vraiment compétitifs. Nous avons fait des podiums, signé de bons résultats. Cette 4e place, je compte la garder. Racing Point est à 100% l'objectif : ils sont 10 points devant. Et McLaren est aussi à notre portée. Nous allons avoir besoin de faire deux gros week-ends pour revenir à la troisième place, mais quatrième est vraiment dans nos cordes. Sans trop de chance ou de circonstances, nous pouvons y arriver."
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Daniel Ricciardo (Renault) au Grand Prix de Russie 2020

Crédit: Getty Images

"Esteban n'a pas de peur ou de limite"

Alors, forcément, la question des regrets revient sur le tapis. Elle n'est plus un sujet pour lui, ni pour Renault, qui a déjà ramené Fernando Alonso à la maison. Mais elle l'est pour tous ceux qui aimaient cette belle histoire, trop vite achevée. En mai dernier, Daniel Ricciardo a eu peur du temps qui passe, de cette opportunité de rejoindre une équipe McLaren en phase ascensionnelle. Renault n'avait pas eu le temps de montrer son potentiel, en raison d'un début de saison retardé.
"C'était dur de prévoir ce que ça allait être, je l'ai dit à des gens dans l'équipe, a redit 'Banana Dan'". Nous nous sommes surpris nous-mêmes. Nous savions que nous ferions mieux qu'en 2019, mais le pas en avant a été plus grand que prévu. Le contrat (avec McLaren) est arrivé à un moment compliqué : c'était avant le début la saison et Carlos (Sainz) venait de déclencher le premier transfert pour Ferrari, et ça a tout ouvert. Il y a eu de la pression sur les pilotes pour prendre des décisions. Mais bon, Renault a impressionné, et pas seulement moi. Je suis content de ça. McLaren a aussi fait des progrès et le futur ne paraît pas mal pour moi également. Je suis au moins content de partir sur cette dynamique pour Renault, après une année 2019 difficile."
Fernando Alonso sera là pour assurer la continuité au poste de leader que lui confère son cv. Cependant, Esteban Ocon n'est pas loin du compte et il sait où il lui reste juste à faire un peu mieux. "Si je vais vite dans un virage et qu'il le voit, s'il ne l'est pas déjà, il est capable d'en faire autant en poussant la voiture à sa limite, dit-il du Français. Il n'a pas de peur ou de limite. Maintenant, il s'agit de polir ses qualités, la finesse de son style."
Daniel Ricciardo (Renault) au Grand Prix de Russie 2020

"J'aimerais qu'il se fasse tatouer un honey badger"

Avec Enstone, Daniel Ricciardo quittera aussi cette ambiance un peu frenchie qu'il avait déjà apprécié. Et qui lui a rappelé la différence avec la 100% British qu'il va retrouver à Woking. "J'ai couru avec des teams français deux fois dans mes années juniors, en 2008 avec SG Formula et en 2010 avec Tech 1, se souvient-il. C'est probablement la culture européenne, mais il y avait beaucoup de passion, d'émotions, de fierté. Avec les Anglais, il y a probablement moins de passion, et c'est plus axé sur : 'Je vais d'un point A à un point B, et peu importe comment'. Avec les Français, c'est : 'Allons du point A au point B, d'une belle manière'. Pour les Anglais, c'est juste 'Faisons-le et c'est tout'. Je ne sais pas si c'est un bon exemple, mais les Français aiment sentir l'équipe, sentir qu'elle est une part d'eux-mêmes et une part de leur culture."
Mais il y aura un après, car son boss Cyril Abiteboul tiendra sa promesse de se faire faire un tatouage s'il venait à monter sur le podium. Depuis le Nürburgring, le dossier est sur "pause". "C'est dommage, on ne va pas pouvoir le faire tout de suite avec tous ces confinements, explique Dan. Ça ne va pas pouvoir être possible d'aller chez le tatoueur. Le plan, maintenant, c'est d'y aller en janvier si ça rouvre à Londres, que Cyril est à l'usine à Enstone, et que je peux l'organiser. J'aimerais qu'il se fasse tatouer un honey badger (Blaireau à miel) quelque part. Je crois qu'il a dit qu'il se le ferait faire sur une cheville. Le dessin sera traditionnel d'un point de vue du tatouage, mais s'il y a un honey badger, il aurait un souvenir de moi pour toujours. (rires)."
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