Qui est Oliver Bearman, le remplaçant surprise de Carlos Sainz chez Ferrari ?

Il n'était ni le plus connu, ni le plus attendu des pilotes de réserve de la Scuderia Ferrari. Au côté d’Antonio Giovinazzi (62 courses en Formule 1 et Robert Shwartzman, champion du monde de F3 et vice-champion du monde de F2, Oliver Bearman partait d'un peu plus loin et pourtant, c'est lui qui deviendra à Djeddah le 97e pilote à enfiler la mythique combinaison rouge dans la catégorie-reine. Remplaçant de Carlos Sainz, victime d'une appendicite, le tout jeune Britannique (18 ans) est poussé sur le devant de la scène.

Voir "Ollie" Bearman en Formule 1 n'est qu'une suite logique même si, contrairement à d'autres talents attendus, le Britannique n'a plus remporté le moindre championnat depuis ses titres en Formule 4 en 2021, à 16 ans seulement. Mais son ascension ne connaît aucun retour en arrière depuis son arrivée dans la Ferrari Driver Academy en octobre 2021. Ce sésame en poche, Bearman pouvait gravir les échelons un peu plus rapidement même s'il aurait aimé souffler le titre de Formule 3 au Français Victor Martins (pilote ART en F2 depuis la saison dernière) au bout d'une dernière course rocambolesque.

Bon pour sa première saison en Formule 2 en 2023, le membre de l'équipe Préma, l'une des meilleures de l'antichambre de la F1, s'était mis en valeur en remportant les deux courses à Bakou (Azerbaïdjan), une rareté puisque la F2 inverse les dix premières positions de sa grille pour la course sprint lors de chaque weekend de course. Ses bonnes performances lui avaient ouvert les portes des essais libres en Formule 1.

"Nous devons nous préparer à l'avance, et c'est pourquoi nous lui offrons deux séances avec Haas cette saison", avait alors commenté le patron de la Scuderia, Fred Vasseur. Au Mexique, Bearman avait, au volant d'une Haas, terminé 15e de la première séance d'essais libres devant tous les autres "jeunes", malgré une voiture inférieure en performances (Isack Hadjar sur Red Bull, Jack Doohan sur Alpine ou Fred Vesti sur Mercedes). Surtout, l'écart avec Nico Hülkenberg (3 dixièmes seulement), un pilote aux 200 Grands Prix en carrière, avait mis en valeur sa performance.

"Il y en aura probablement beaucoup plus en 2024, car nous le préparons pour l'avenir, avait poursuivi Vasseur, prouvant là la valeur de Bearman aux yeux de Ferrari. Jusqu'à présent, il fait un excellent travail, mais nous savons que la route est longue. La transition vers la Formule 1 est plus compliquée car nous n'avons plus d'essais". En Arabie saoudite, Bearman ne découvrira pas totalement la Ferrari puisqu'il avait déjà réalisé un test à Fiorano, dans l'antre de la Scuderia, en octobre dernier. Une grande émotion.

"Quitter le garage avec une telle voiture et sur un tel circuit a été un moment très émouvant, confiait-il. C'est un rêve d'enfant qui se réalise, celui de piloter une F1. J'étais très heureux. Mais dès le premier virage, vous vous mettez immédiatement au travail et vous comprenez ce dont cette voiture a besoin. J'ai été vraiment choqué par la vitesse, et l'accélération est aussi incroyablement surprenante". A Djeddah, un circuit à haute vitesse et à nulle autre pareille, Bearman devrait encore prendre un sacré shoot d'adrénaline. Lui, le poleman de la F2 vendredi a sauté une classe. Attention à l'atterrissage.