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Formule 1, Grand Prix d'Australie : Plus lente que l'Alpine dans les virages rapides : Mercedes face à un casse-tête

Tanguy Mantovani

Mis à jour 22/03/2024 à 10:34 GMT+1

En Arabie Saoudite, pour le deuxième Grand Prix de la saison, la W15 de Lewis Hamilton et George Russell a souffert dans les enchaînements à haute vitesse de Djeddah. Un souci qui semble congénital à la machine de Mercedes, désormais face à un choix cornélien avant le troisième Grand Prix de la saison à Melbourne : conserver sa vitesse de pointe, ou progresser dans ses passages en courbes.

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Soixante-dix kilomètres/heures de moins dans le virage 10. C'est la prévision de la vitesse de passage minimale de la W15 par le simulateur de Mercedes en comparaison avec la saison précédente. Une projection plus que conservatrice, mais qui illustre parfaitement l'incertitude de l'équipe allemande sur les passages en courbes rapides.
L'Arabie Saoudite a été particulièrement révélatrice à ce propos. Sur le sinueux tracé de Djeddah, les Flèches d'Argent ont tout gâché, ou presque, dans le premier secteur truffé de virages à haute vitesse. "Dans ces enchaînements très rapides, les murs ne sont jamais très loin, a expliqué l'ingénieur de course en chef de Mercedes Andrew Shovlin. C'est ici que le pilote a besoin de beaucoup de confiance. Mais nous avons souvent eu tendance à survirer s'ils s'appuyaient vraiment sur les pneus."

Quatre dixièmes perdus en un secteur

Quand elle entre très vite en courbe, la W15 glisse, menace de décrocher, et empêche son pilote d’exploiter son plein potentiel. Mercedes manque cruellement d’adhérence, particulièrement lors des tours qualificatifs et en fin de course, quand la voiture est moins chargée en carburant : "Le problème était moins important en course, a expliqué Shovlin. Il y a plus d'essence dans le réservoir, le rythme est un peu plus lent, ça a semblé se calmer." Résultat en qualification : trois à quatre dixièmes de perdus dans le premier secteur.
"Quand j'étais dans les virages à haute vitesse avec les autres gars autour de moi, c'était comme si j'étais dans une autre catégorie" s'est plaint Lewis Hamilton après le Grand Prix d'Arabie Saoudite. "Mais il y a des points positifs, a ajouté l'octuple champion du monde pour Motorsport.com. La voiture est bonne dans les virages à basse vitesse. Nous devons ajouter beaucoup de charge pour les virages à haute vitesse."
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George Russell (Mercedes) durant les qualifications du Grand Prix d'Arabie Saoudite 2024

Crédit: Getty Images

Une solution qui serait le chemin le plus court vers de meilleures performances pour l'équipe de Toto Wolff. Mais la W15 rognerait alors sur son plus bel atout, sa vitesse de pointe en ligne droite : "Idéalement, nous souhaiterions trouver une solution pour s'améliorer par un autre moyen qu'en ajoutant de la charge d'appui" a admis Shovlin après Djeddah. Et pour cause : jusqu’ici, la machine allemande est certainement la plus rapide du peloton en ligne droite.
Les choix aérodynamiques radicaux de Mercedes, s'appuyant entre autres sur un aileron arrière contracté, peinent ainsi à payer sur les tracés modernes du calendrier. Pire, la Mercedes a même été plus lente dans certains virages que l'Alpine A524, unanimement désigné comme la dernière force du plateau en ce début de saison.
C'est nous qui sommes devenus plus lents
A Melbourne, qui compte plusieurs courbes rapides, Mercedes arrive avec des améliorations et des ambitions renouvelées. "Nous essayons de concevoir des expérimentations qui, nous l'espérons, nous donneront une orientation qui sera favorable à la performance" a répété Shovlin avant le Grand Prix ce mardi. Lewis Hamilton, lui, est persuadé que le diable se cache dans les réglages : "Je pense que nous avons une voiture extraordinaire ; elle a beaucoup de potentiel. C'est juste que nous ne l'avons pas optimisée via les réglages pour l'instant."
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Les mécaniciens Mercedes s'affairant autour de la W15 avant le Grand Prix d'Australie 2024

Crédit: Getty Images

Parmi les espoirs des Flèches d'Argent, une nouvelle suspension arrière qui permettrait de surpasser les simulations réalisées en prévision du Grand Prix. Toto Wolff espère ainsi "réaliser quelques premiers progrès à Melbourne, et ce travail guidera notre développement dans les semaines à venir."
Mais attention aux conclusions rapides. A Losail, les Mercedes avaient semblé être les plus rapides durant les deux premières séances d'essais libres, avant de voir leurs performances se dégrader. "En EL1, dès les premiers tours, nous étions au sommet de la feuille de temps et toujours dans les trois premiers, a analysé George Russell après Djeddah. En EL2, P2. Et puis, dans les deux week-ends, le rythme nous a échappé. Ce ne sont pas nos concurrents qui sont devenus plus rapides, c'est nous qui sommes devenus plus lents. Nous devons donc comprendre pourquoi."
Ce vendredi, Lewis Hamilton a vu sa performance dégringoler dès la seconde séance d'essai. Dix-huitième à près d'une seconde et demi du leader Charles Leclerc, le septuple champion du monde a décrit "l'une des pires séances depuis longtemps" pour Mercedes : "La voiture était bien en EL1. Pour le premier essai, de la première séance, elle n'a jamais été aussi bien en réalité. Nous avons de gros changements en EL2, et c'était difficile ensuite." Mercedes a du pain sur la planche.
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