Grand Prix d'Azerbaïdjan | Harponné par Russell, Verstappen se lâche : "Attends-toi à la même chose la prochaine fois !"

En tant que challenger des pilotes établis, il aimait le pilotage "à la dure", se vantait dans ses jeunes années de pouvoir attaquer quiconque, et ses manœuvres ressemblaient à des ultimatum faciles vus de son côté. Son palmarès et son statut de leader du Championnat du monde l'ont placé dans une position désormais vulnérable. Max Verstappen en a fait l'amère expérience samedi lors de la course sprint dans les roues d'un George Russell inflexible comme le Néerlandais pouvait l'être autrefois, et ça ne s'est pas très bien terminé pour lui. Du moins pour sa Red Bull, éventrée au niveau du ponton droit dans son duel tendu avec la Mercedes de l'Anglais, au 1er des 17 tours qu'a compté la course sprint du Grand Prix d'Azerbaïdjan, samedi à Bakou.

A hauteur de la RB19 n°1 au virage n°1 après le départ, en retrait mais à la corde au n°2, l'Anglais a touché le ponton de la monoplace bleu marine, avant de forcer la décision au n°3, pour le troisième place. Sur le coup, le Néerlandais n'a pas apprécié et l'a fait savoir : "Je ne comprends pas qu'il ait gardé la position. Il abimé ma voiture ! Je trouve ça ridicule."

Finalement repassé devant la W14 n°63 au restart du 6e tour, il n'a pas manqué d'interpeller à l'arrivée le jeune Britannique. "Ce n'est pas un sujet, camarade. Je n'avais pas de grip. Je bloquais mes roues…", lui a opposé Russell, sur un ton détaché. "Camarade, nous n'avons aucun grip. Nous avons tous besoin de nous laisser un peu de place", lui a répondu Verstappen.

"Je sais, je sais…", a alors rétorqué le pilote de l'écurie allemande, casqué et pas très concerné par ses reproches. L'Anglais s'éloignant, Verstappen a pris acte de cette fin de non-recevoir, en lançant : "Bien sûr… Mais attends-toi à la même chose la prochaine fois, tête de nœud !"

Dans ce genre de situation, Red Bull ne tarde jamais à défendre son pilote. Sans note ni encore moins d'enquête ouverte du côté des commissaires de la FIA, la responsabilité de George Russell est évidente sans être vraiment répréhensible. C'est sans doute là que le pilote de Toto Wolff a mal communiqué, car il ne lui en coûtait rien de reconnaître son tort.

Christian Horner, le patron de Max Verstappen, ne s'est donc pas privé pour livrer le fond de sa pensée. "C'était probablement bien pour George de ne pas enlever son casque, a jugé le directeur de l'équipe de Milton Keynes, sur le ton de l'ironie. On peut comprendre ça (ndlr : la réaction de Max Verstappen). C'est un pilote compétitif, et quand on a des dégâts sur sa voiture, on est déçu. Au virage 1, on peut vivre avec ça, au n°2 c'était de la course 'à la dure' entre des pilotes durs. George lui est rentré dedans (au n°3)..."

Max Verstappen (Red Bull) et George Russell (Mercedes) seront loin l'un de l'autre au départ, dimanche. Le Batave sera deuxième sur la grille et l'Anglais 11e. Ça vaut peut-être mieux comme ça.