Vettel se met en quatre

Sebastian Vettel (Red Bull) complète peu à peu son palmarès. Il le colmate, même. Dimanche, à Montmelo, il a gagné pour la première fois en Formule 1. Une victoire en Formule 3, en 2006, constituait son seul triomphe en terre catalane. Et puis, il a une nouvelle fois enlevé cette année une course qu'il n'avait jamais remportée, après l'Australie, la Malaisie et la Turquie. A l'inverse, il avait inscrit la Chine à son tableau de chasse en 2009. C'est jusqu'à présent l'unique épreuve qui lui a échappé en 2011.

L'Allemand s'est employé sur le Circuit de Catalunya pour signer son 14e succès en carrière. Recalé en 1re ligne par son coéquipier Mark Webber samedi, au volant d'une monoplace valant une seconde de mieux que toute autre voiture, le champion du monde en titre a pris un meilleur départ que l'Australien mais s'est fait déborder par Fernando Alonso (Ferrari). Obligé de ronger son frein derrière la 150° Italia dans le premier relais, puis le second, l'Allemand de 23 ans a pris le dessus au 20e tour, au moment où l'idole de la foule a stoppé une deuxième fois. "Je n'ai pas compris par où est passé Fernando", s'est étonné Vettel. "Il (Alonso) s'est élancé derrière moi, environ 16 mètres derrière, et dans la ligne droite nous étions côte à côte. Puis il a plongé à la corde et je me suis retrouvé à l'extérieur. Il a fini le premier tour en tête et je n'arrivais pas à me rapprocher suffisamment de lui pour le dépasser. Ça a duré jusqu'au deuxième arrêt ravitaillement, où nous sommes enfin parvenus à le dépasser." L'as à la RB7 N.1 a ensuite empêché Lewis Hamilton (McLaren) de lui ravir sa place de leader promise en demandant beaucoup à ses gommes jusqu'au 24e tour, instant où le champion du monde 2008 est passé par les stands.

Son auto chaussée d'enveloppes usées face aux montes fraîches de la MP4 du Britannique, le champion 2010 est resté sous pression jusqu'au 66e et dernier tour, non sans quelques chaleurs dans un trafic parsemé d'éléments pas toujours très disciplinés. Il a aussi été privé de KERS et, disposant de moins d'une seconde de sécurité, il s'est exposé aux attaques au DRS de la McLaren N.3. "Lorsqu'à dix tours de l'arrivée, ils m'ont demandé de ne plus l'utiliser, ce n'était pas le message que j'avais envie d'entendre à ce moment-là, c'est sûr", a confié le natif d'Heppenheim. "Mais à quelques tours de l'arrivée, il s'est remis à fonctionner et ça m'a bien aidé. Je n'ai pas besoin de le dire à mon équipe. Elle sait qu'il faut qu'il fonctionne dans le futur.".

Derrière Sebastian Vettel et Lewis Hamilton, Fernando Alonso (Ferrari) a subi au 36e passage l'assaut de Jenson Button (McLaren), habilement placé sur trois arrêts dans une course où beaucoup de ténors s'étaient résolus à en observer quatre. Le double champion du monde ibérique a ensuite cédé la 4e position à Mark Webber (Red Bull), passé de la 1re à la 3e position au départ, puis dans les rétros de Lewis Hamilton après le 1er arrêt. Plus embarrassant, le pilote des Asturies n'a pu éviter l'affront de concéder un tour au vainqueur, devant ses 90.000 fans. 6e, Michael Schumacher (Mercedes) avait eu droit au même traitement un peu plus tôt. Cependant, le septuple champion du monde de 42 ans a terminé à la régulière juste devant son coéquipier, Nico Rosberg. Il faut souligner également la belle remontée d'un autre Allemand, Nick Heidfeld (Renault), passé de dernier sur la grille à 8e. Les Sauber de Sergio Perez et de Kamui Kobayashi ont refermé dans cet ordre la zone primée.

Au championnat Pilotes, Vettel est désormais à la tête de 118 points, sur 125 possibles. Hamilton est son lointain dauphin, avec 77 points (-41) alors que Webber reste 3e avec 67 unités (-51). Côté Constructeurs, le leader Red Bull n'a pris que quatre points à McLaren en Catalogne (37 contre 33). Le total de l'écurie autrichienne s'élève à 185 contre 138 (-47) à l'équipe de Woking. Avec les dix seuls points d'Alonso (abandon de Massa), Ferrari est nettement distancée (75 points).