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Bouillie stratégique pour Vettel, deux tours sans ceinture pour Leclerc : Ferrari en improvisation

Julien Pereira

Mis à jour 16/08/2020 à 21:33 GMT+2

GRAND PRIX D'ESPAGNE – De mal en pis. Après un début de saison raté, Ferrari n'a toujours pas redressé la barre à Montmelo. Pire, elle a semblé complètement perdu, tant pour aiguiller Sebastian Vettel que pour résoudre un problème de ceinture de Charles Leclerc.

Les mécaniciens de la Scuderia autour de la monoplace de Charles Leclerc (Ferrari) le 16 août 2020 lors du Grand Prix d'Espagne

Crédit: Getty Images

Sebastian Vettel n'a plus les mots. Alors il tente d'imager. Avant le Grand Prix d'Espagne, l'Allemand a été interrogé sur le ressenti procuré par le tout nouveau châssis monté sur sa monoplace. "Lucila [c'est le nom qu'il a donné à la SF1000] est une sœur jumelle de celle-ci, a-t-il rétorqué au média espagnol Movistar. J'espère qu'il n'y a pas de triplé..."
De quoi donner une autre idée du désastre technique dans lequel est embourbée la Scuderia, auteur de son plus mauvais résultat de la saison à Montmelo si l'on excepte le double abandon du Grand Prix de Styrie. Son leader Charles Leclerc contraint de rentrer au box avant tout le monde, le Cheval Cabré a fait illusion avec une septième place obtenue par l'Allemand... qui ne reflète en rien l'étonnant numéro d'improvisation réalisé par l'écurie italienne.
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Sebastian Vettel (Ferrari) lors du Grand Prix d'Espagne

Crédit: Getty Images

Vettel avait raison

Ce petit miracle, Vettel l'a construit seul. Plus seul que jamais. Nous sommes au 29e passage de la course et, après un premier relais bouclé avec des pneus "medium", le quadruple champion du monde suggère à son "mur" (son équipe) d'aller au bout de l'épreuve avec ses "tendre". Tenir les 37 derniers tours avec les gommes les moins endurantes ressemble à un défi un peu fou, mais réalisable selon lui. À ce moment-là, La Scuderia n'y croit pas. Riccardo Adami, son ingénieur, lui demande alors d'attaquer pour mettre en place le "plan C" - ce qui n'est jamais une bonne nouvelle. "Ça ne marchera jamais", lui rétorque le pilote d'Heppenheim. Qui s'exécute, tout de même.
Changement de programme quelques boucles plus tard : Ferrari interpelle de nouveau son pilote : "Penses-tu pouvoir aller au bout avec ces pneus ?
- C'est exactement la question que je vous ai posée tout à l'heure..." répond Vettel, agacé.
L'Allemand se retrouve face à une montagne : boucler une trentaine de tours avec des pneus qu'il n'a absolument pas ménagés, après avoir obéi aux consignes de son équipe... dont la stratégie était vouée à l'échec. Il la gravit avec brio, en ne cédant qu'une position, à Carlos Sainz (McLaren) mais en résistant au retour d'Alexander Albon (Red Bull).

Leclerc : "Bien sûr que j'ai besoin d'aide !"

De l'autre côté du box, ce n'est pas mieux. Au 38e tour, Charles Leclerc subit un "black-out" électrique. Le Monégasque patiente de longues secondes et, constatant que la bête ne redémarre pas, commence à enlever l'attache de sa ceinture. Quelques instants plus tard, après une ultime tentative, sa SF1000 trouve miraculeusement un second souffle. Le pilote de Monte-Carlo reprend la piste mais il découvre rapidement que "quelque chose a changé". Sur le muret, Xavi Marcos, son ingénieur, lui certifie pourtant que les données ne révèlent aucune anomalie. Leclerc boucle un tour. Il en entame un deuxième. Mais il y a toujours un problème.
"Les gars, nous devons stopper, glisse-t-il. Mes ceintures de sécurité sont "off". Quand je freine, je bouge beaucoup. Je suis à peu près sûr que personne n'appréciera que je pilote sans ceinture, donc..." Quelques virages plus loin, le chouchou de la Scuderia réclame la préparation d'une nouvelle attache, afin de corriger l'anomalie au plus vite. "Compris, lui répond Marcos, avant d'interroger son poulain : Dis-moi si tu as besoin d'aide pour la ceinture." Réponse de l'intéressé, à 250 km/h : "Bien sûr que j'ai besoin d'aide. Là, c'est comme si je venais de rentrer dans la voiture !" Bon dernier à ce moment-là, Leclerc file au box. Les mécaniciens s'affairent autour de lui. Sans attache. "Xavi, je t'avais dit d'en préparer une autre...", rappelle Leclerc. Il coupe son moteur. La Scuderia acte l'abandon de son pilote N.1. Nouveau désastre.
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Charles Leclerc (Ferrari) retire ses gants lors de son abandon au Grand Prix d'Espagne, le 16 août 2020

Crédit: Getty Images

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