Vettel s'est "éclaté"

Sebastian Vettel (Red Bull, vainqueur) : "Peut-être que de l'extérieur la course a paru ennuyeuse mais je me suis tellement éclaté à chaque tour dans la voiture ! J'ai eu de la pression venant de derrière, à différents moments, car Mark [Webber] et Fernando [Alonso] étaient dans une stratégie un peu différente de la mienne : ils se sont parfois arrêtés plus tôt, parfois plus tard. Quand je me suis arrêté j'avais de la marge, et quand je suis ressorti ils étaient à nouveau très près. Il a fallu recommencer à attaquer, gérer les pneus en imaginant à quoi pourrait ressembler la fin du relais, en essayant de prévoir la stratégie. Pour plusieurs raisons, j'avais apprécié cette piste l'an dernier (victoire) car j'avais connu un week-end sans histoire, et ça s'est reproduit cette année, du début à la fin. Même si tous les ans nous venons en nous disant que cette piste est peut être compliquée - elle n'est pas à 100% rapide car il n'y a pas de virages réellement rapides - mais nous en sortons bien. Je suis évidemment ravi du résultat."

Mark Webber (Red Bull, 3e) : "Nous aurions dû finir 2e. Je pense avoir fait ma meilleure course de l'année jusqu'au dernier pit stop. Ce fut serré entre nous trois, avec Fernando [Alonso] et Seb [Vettel]. J'ai été content de ma course jusqu'au dernier pit, et la suite est de ma faute. J'étais inquiet que Fernando puisse me contrer et nous ne savions pas comment les medium seraient dans le tour de retour en piste, mais c'était un risque à prendre. J'ai tout perdu au profit de Fernando, qui a fait une bonne course. J'ai eu un problème de boîte de vitesse à la fin, j'ai donc ralenti de suite. Nous avions une bonne marge sur McLaren, nous pouvions assurer pour finir en prenant soin de la boîte."

Fernando Alonso (Ferrari, 2e) : "Ce fut une course intéressante pour les fans, les gens à la télé qui ont assisté à ma bagarre avec Mark Webber du début à la fin. Les cent premiers mètres n'ont pas été géniaux mais je savais qu'il m'en couterait de partir sur la partie sale. Puis j'ai été chanceux de trouver l'ouverture à l'extérieur pour gagner une place par rapport à ma position de grille (4e). Il était important de bousculer les McLaren car elles étaient plus lentes que nous aujourd'hui. J'ai pu me concentrer sur Webber afin d'atteindre notre objectif. Au début, j'étais derrière lui et j'essayais de ne pas être trop loin pour avoir une opportunité de le passer au pit stop. C'est arrivé en piste, en milieu de course (21e des 57 tours), quand je l'ai passé au freinage du virage n°12. Ils ont fait du bon boulot et nous ont repassé au stand, puis nous sommes repassés au dernier pit. La 2e place est notre maximum en ce moment, finir entre les Red Bull est donc un super résultat. J'étais déterminé à monter sur le podium : c'était le seul trophée manquant à ma collection, avec ceux d'Abou Dabi et évidemment de l'Inde. Rouler le plus possible en 'tendre' était la bonne solution. Les Red Bull restent nettement supérieures."

Felipe Massa (Ferrari, 5e) : "Je me suis constamment battu avec d'autres pilotes. J'ai essayé de rouler un maximum en 'tendre' car nous n'étions pas au mieux en 'medium'. Il est dommage d'avoir eu un problème au 2e pit stop : les 4 ou 5 secondes perdues m'ont empêché de me battre avec Hamilton pour la 4e place. Nous aurions dû avoir nos deux voitures devant les McLaren, nous n'avons donc qu'à moitié réussi. Au départ, j'ai passé Hamilton et Fernand puis j'ai essayé d'attaquer Webber, mais il a fermé la porte et nous sommes presque entrés en contact. Ça a offert une chance à Fernando de me redoubler à l'extérieur. J'ai eu plusieurs problèmes avec mon second set de 'tendre', mais avec le suivant, qui était plus usé, les choses se sont améliorées. A la fin, les 'medium' n'étaient pas si mal."

Pat Fry (Ferrari, directeur technique châssis) : "Le but était de réduire le nombre de tours en 'medium'. Nous ne savions pas quoi en attendre et notre rythme n'était pas génial. Par-dessus tout, il y avait le trafic et nous n'étions pas sûrs de la contribution du DRS à dépasser des voitures vraiment plus lentes. Nous avons donc décidé de ne pas chasser les autres mais de toujours stopper avant. Ainsi, notre dernier relais 'tendre' s'en est trouvé allongé mais, même si les pneus étaient bien usés, ils étaient plus rapides que les premiers tours en 'medium'. Cette décision a payé : elle a permis à Fernando de passer Webber pour la 2e place. Felipe a fait une bonne course mais c'est dommage qu'il ait eu un problème d'écrou à l'arrière gauche lors de son second arrêt. Nous ne sommes toujours pas des rivaux en termes de performance intrinsèque mais nous travaillons, spécialement pour les pistes où l'aéro fait la différence."

Lewis Hamilton (McLaren, 4e) : "J'ai pris un départ médiocre et je me suis fait passer par les Ferrari. Après ça, ce fut une longue course : l'équipe m'a demandé de rester en piste aussi longtemps que possible. J'ai attaqué mais j'ai eu du survirage et je n'étais pas à l'aise avec les pneus. Nous n'avons pas été aussi bons que lors des trois dernières courses."

Jenson Button (McLaren, 6e) : "J'ai pris un départ potable mais le peloton s'est tassé au virage n°2 et j'ai été enfermé à l'extérieur, où Nico [Rosberg] m'a passé. Je n'avais pas de Vmax pour le passer facilement mais j'ai freiné tard au n°2, ce à quoi il ne s'attendait apparemment pas. Après, mon rythme était correct et j'ai roulé en 'tendre' aussi longtemps que possible. A mi-course, j'ai perdu mon KERS, ce qui m'a handicapé non seulement à la sortie des virages mais aussi au freinage."

Nico Rosberg (Mercedes, 7e) : "Je suis content de cette 7e place, c'était le maximum possible. Ce fut génial de doubler Jenson [Button] au départ, et nous avons opté pour la bonne stratégie en stoppant trois fois. L'introduction du DRS a été positive ici : nous avons vu des dépassements sympa."

Michael Schumacher (Mercedes, 17e) : "Je ne suis pas satisfait : tout s'est décidé au tour 15 quand j'ai glissé sur Petrov pour perdre les points à ma portée. J'aurais dû finir à peu près là où j'ai commencé (8e), mais ce n'est que spéculations. J'ai vu Petrov assez tard, et même si j'étais prévenu de son arrivée, j'ai essayé de freiner aussi tard que possible pour virer avec lui. Mais quand j'ai voulu me raviser, j'ai bloqué la roue avant et j'ai glissé sur lui, ce qui était clairement de ma faute."

Ross Brawn (Mercedes; directeur technique) : "Nico [Rosberg] a atteint le potentiel actuel de l'auto."

Adrian Sutil (Force India, 9e) : "C'est une bonne sensation de finir 9e car c'était le maximum de la voiture. J'ai passé Heidfeld au départ et j'ai suivi Schumacher dans le premier relais. En milieu de course, j'ai eu une piste claire, j'ai signé de bons chromos et nous étions P8. Après le dernier pit stop, je suis ressorti derrière Alguersuari, qui était sur deux arrêts. J'ai essayé de le passer mais la zone DRS ne rend pas les dépassements très faciles. La voiture était sympa à piloter."

Paul di Resta (Force India, 14e) : "Je ne suis pas sûr que nous avions la bonne stratégie. J'ai fait deux tours avec des pneus usés à la corde dans le premier relais et nous n'avons pas stoppé assez tôt. Nous avons rattrapé ça en passant Heidfeld et Barrichello dans le deuxième relais, mais j'ai de nouveau tout perdu à mon dernier pit stop. Quand les pneus sont fichus, on perd 2.5 sec par tour, ce qui est beaucoup dans un peloton si serré. Même sans ces problèmes, ça aurait été difficile de marquer aujourd'hui. Je n'ai pas fait là mon meilleur week-end."

Nick Heidfeld (Renault, 10e) : "C'est plutôt une déception étant donné nos places en qualification. Ce qui nous coûté cher aujourd'hui ce sont nos départs. J'ai perdu une place face à Adrian (Sutil) et j'ai dû ensuite me bagarrer sérieusement pour ne pas en perdre plus. Je termine plus ou moins à la place que j'ai occupée pendant la majorité de la course (derrière Sutil). J'ai pu le dépasser une fois, mais ensuite il a utilisé son DRS pour me repasser. Malheureusement, je n'ai pas eu la possibilité d'attaquer assez fort pour reprendre la place. Honnêtement, je ne m'attendais pas à finir derrière une Force India et une Toro Rosso. Alors il faut chercher pourquoi nous étions autant hors du coup. Nous devrons faire un gros progrès pour Silverstone."

Vitaly Petrov (Renault, 15e) : "Bien sûr, je suis déçu. J'ai été très surpris que les pneus résistent aussi mal chez nous, puisque certains de nos adversaires ont pu faire seulement deux pit stops alors qu'il nous en fallait trois. Nous savions que notre voiture manquait de vitesse et la course l'a clairement démontré. Nous avons du pain sur la planche parce que nous devrions facilement terminer dans le top 10. L'incident avec Schumacher n'a pas causé de crevaison. Il semblait sortir des stands très vite et il ne paraissait pas pouvoir freiner sa voiture pour le premier virage. Heureusement, je l'ai vu dans mon rétroviseur, mais il y a eu quand même un léger contact."

Eric Boullier (Renault GP, directeur d'équipe) : "Compte tenu de nos qualifications, nous attendions beaucoup plus de la course. 9e et 11e sur la grille permettaient d'envisager une course vraiment en bagarre pour les points. Malheureusement, cela ne s'est pas produit et nous n'avons pas été capables de faire remonter nos voitures après un mauvais départ. Cela dit, nous avons encore marqué un point grâce à Nick, ce qui nous permet de garder la 4e position au championnat des constructeurs, devant Mercedes GP. Il nous faut comprendre pourquoi nous ne pouvions pas nous rapprocher des voitures devant nous. Nous savons que notre voiture est rapide et il est important de trouver pourquoi nous n'avons pas pu sortir de ce faux rythme aujourd'hui."

Alan Permane (Renault GP, ingénieur chef) : "Nos deux voitures ont fait une course médiocre et nous n'avions tout simplement pas assez de vitesse pour faire mieux. Nous avons souffert d'une dégradation des pneus suffisamment forte pour nous contraindre à faire trois arrêts. Il n'y avait aucun moyen d'en faire seulement deux. Nick a perdu une place face à Sutil au 2e virage et n'a pas été capable de reprendre sa place. Vitaly a perdu quatre positions à cause d'un passage de vitesse prématuré au départ et cela a détruit le reste de sa course. Nous avons, à l'évidence, peiné sur les circuits avec des virages à basse vitesse. Alors nous espérons revenir aux avant-postes sur les courbes rapides de Silverstone."

Sergio Pérez (Sauber, 11e) : "J'ai eu beaucoup de mal au départ en medium, puis après je n'avais pas de grip. J'ai ensuite perdu du temps à cause des drapeaux bleus."

Kamui Kobayashi (Sauber, 16e) : "J'ai tout le temps lutté et je n'ai jamais eu la performance pour me battre."