Alonso abdique

La nouvelle victoire de Sebastian Vettel (Red Bull), dimanche à Valence, n'a pas été la plus difficile à obtenir. Pour la sixième fois en huit courses en 2011, le jeune allemand a levé les bras au ciel à l'arrivée d'un Grand Prix. Et a ajouté 25 points à son compteur. Presque la routine pour lui. Cette victoire vient en revanche de mettre un grand coup au moral de ses adversaires. Ces derniers commencent même à trouver l'addition salée. Trop à leur goût. Deux d'entre eux - et pas des moindres - ont même admis que le championnat était joué.

"Il a pratiquement gagné le championnat, a reconnu dans la presse britannique Lewis Hamilton (McLaren), qui accuse un débours de 89 points sur le champion du monde 2010. C'est terminé, le championnat est plié." Même son de cloche du côté de Fernando Alonso (Ferrari), deuxième du Grand Prix d'Europe. "Nous ne pensons évidemment plus au championnat en ce moment. Il n'est plus entre nos mains", a réagi l'Espagnol, relégué à 99 unités du leader, soit près de quatre victoires.

Si en coulisses, le désarroi commence à gagner les protagonistes, sur la piste, l'avantage des Red Bull ne se dément pas. Et ce malgré l'interdiction du soufflage spécial en qualification. "A l'heure qu'il est, nous sommes une seconde, ou peut-être huit dixièmes (au tour) derrière, a poursuivi Alonso. Si quiconque pense que nous pouvons gagner le Championnat avec 8/10e de retard, c'est que cette personne ne connaît pas la F1 !"

Lewis Hamilton, un des deux seuls pilotes à avoir battu les Red Bull cette saison en Chine, reconnait également qu'il faudrait un énorme concours de circonstances pour que Sebastian Vettel ne décroche pas un deuxième titre mondial consécutif. "Qu'il ne termine pas les dix prochaines courses, par exemple, ce qui est très peu probable", a-t-il encore avancé. "On ne peut juste pas battre les Red Bull en ce moment. Pour y parvenir, il faudrait qu'elles sortent de la piste. Aujourd'hui (dimanche, ndlr), elles possédaient plus d'une seconde d'avance au tour. C'est ridicule."

La prochaine manche à Silverstone, dans quinze jours, pourrait-elle changer la donne ? Malgré l'interdiction des diffuseurs soufflés au freinage, il est peu probable que les Red Bull perdent leur avantage. "Pour être honnête, je pense que les équipes de pointe vont être affectés de la même manière", a déclaré Christian Horner. Pour le directeur de Red Bull, ce changement de réglementation en cours de saison ne va pas bouleverser la hiérarchie. "Nous ferons sans, a-t-il simplement affirmé. Mais nous avons des évolutions dans les tuyaux pour Silverstone. Je pense que nous serons compétitifs." Au grand dam des adversaires de Red Bull.