Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Grand Prix d'Italie | Monza, refuge de Ferrari pour s’auto-célébrer (encore)

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 31/08/2023 à 18:26 GMT+2

Ferrari n'est pas dans la meilleure forme qui soit, mais Charles Leclerc espère que la chaleur des tifosi à Monza lui fera oublier ses déboires. La piste du Grand Prix d'Italie promet encore des moments difficiles aux Rouges mais Maranello a tout prévu, encore une force avec force célébrations. Qui serviront à insuffler l'esprit qui souffle par ailleurs sur la marque.

Ferrari dans l’impasse : "Ils ne savent pas où ils vont"

"J'ai hâte d'être à Monza pour ressentir tout le soutien dans une saison compliquée". Dépité par son abandon volontaire au volant d'une machine meurtrie, au Grand Prix des Pays-Bas, Charles Leclerc n'avait qu'une idée en tête, dimanche soir : retrouver le repaire ferrariste de toujours et l'ambiance enflammée des tifosi, afin d'oublier les temps moroses que vit la Scuderia.
A Zandvoort, les Rouges ont en effet perdu pied comme trop souvent cette saison. Le Monégasque a traversé le week-end comme un fantôme à bord d'une SF-23 inconduisible, et une touchette avec Oscar Piastri (McLaren) a fini de l’emporter dans les tréfonds du classement. Une dégringolade assez gênante même, lorsqu'il s'est fait chahuter par le débutant Liam Lawson et sa modeste AlphaTauri, équipe dernière de la classe.

"Nulle part en termes de rythme"

Cinquième, son collègue de garage, Carlos Sainz, n'a même pas eu envie de maquiller les faits. "En considérant Alpine, nous étions la sixième voiture la plus rapide du week-end", a exposé l'Espagnol. Et d'ajouter, amer : "Je sais qu'à un moment nous avons paru nous battre pour le podium, mais la réalité est que lorsque la course s'est décantée, nous n'étions nulle part en termes de rythme."
La "rossa" est d’un comportement difficile cette année, peu de choses lui conviennent. Circuit, pneus, conditions météo : un rien la dérègle. Elle peut être méconnaissable d'une épreuve à l'autre. Bakou, Spielberg et Spa (des podiums de Leclerc) ont été les seules éclaircies qui ont traversé une année maussade, qui risque de le rester, et qui ne valent pas des scènes de liesse selon Luca di Montezemolo. "Vous savez ce qui me désole ? Qu'on puisse célébrer une troisième place, comme à Spa. Le Vieux (ndlr : surnom d'Enzo Ferrari à la fin de sa vie) ne l'aurait jamais accepté", a lâché cete été l'ancien président de Ferrari, pour qui les Rouges sont passés de "protagonistes" à "figurants" du Mondial.
Quand c'est comme ça, les responsables du marketing à Maranello reservent leur recette préférée, celle du plus beau palmarès de la Formule 1 et de ses liens indéfectibles qu’entretient l’équipe avec le championnat du monde. A l'origine, en 1950, il y avait Ferrari, et tout est bon pour rappeler régulièrement à chacun la valeur inégalable de l'emblème chevaleresque dans le sport. Et ils ont raison : ça marche toujours et ça peut même coïncider avec une victoire.

Bientôt 16 ans d'insuccès, au mieux

L'an dernier, à Monza, Charles Leclerc et Carlos Sainz avaient revêtu une combinaison jaune du plus bel effet, attribut de Modène, le berceau de la marque. Tout ça au cœur d'une année de célébration des 75 ans de Ferrari en Formule 1 lancée en début de saison avec la présentation de la SF-75. Monoplace SF90 des 90 ans de la création en 2019 (victoire du Monégasque), SF-1000 marquant le 1000e Grand Prix du Cheval cabré en F1 en 2020 avec livrée spéciale au Mugello, robe rouge partiellement écarlate en 2021 en hommage à la première victoire en Formule 1 70 ans plus tôt : en convoquant trop le passé, Ferrari est quand même tombé dans la facilité ces dernières années, au cœur d'une disette dont plus aucun tifoso ne voit la fin. Au mieux, 2024 refermera 16 ans d'insuccès, record de la traversée du désert 1983-1999 égalé…
Au pays de Max Verstappen, dimanche, Charles Leclerc a refroidi les amoureux de Ferrari en estimant que Red Bull serait irrattrapable avant la refonte du règlement technique en 2026. Alors Ferrari va cajoler ses supporters les plus patients et indulgents du monde, dans le "Temple de la vitesse", en faisant une nouvelle référence à ses plus grands titres de noblesse. Avec une nuance de taille, quand même, puisqu'il s’agira d'une livrée spéciale reprenant celle des 499P auteures du magnifique doublé lors de l’édition du centenaire des 24 Heures du Mans, à l'occasion du retour de Ferrari dans la catégorie reine dans la Sarthe. Là, évidemment, on ne peut que cautionner cette démarche qui souligne au passage que Ferrari est capable d'alimenter sa légende, que l'esprit de l'Endurance souffle sur le Reparto Corse, l'antre de l'équipe de Formule 1.
Pour teaser tout ça, la Scuderia a dévoilé lundi les images de Leclerc et Sainz découvrant leurs combinaisons rouges assorties de bandes jaunes qui barraient celles de leurs collègues de l'Endurance ainsi que leur machine désormais historique.
Pour tous, le message est clair : la victoire appelle inexorablement la victoire chez Ferrari, et tout n’est qu’une question de moment, de dynamique, de cycle. Pour solidifier ce pont entre F1 et Endurance, Charles Leclerc confiera encore son rêve de disputer la classique mancelle en rouge, et son désir de le faire avec son frère cadet Arthur, membre de l’académie des jeunes de la Scuderia. Un souhait qui mettra du baume au cœur des supporters, qui ont (re) découvert cette année la meilleure façon d’attendre le retour au premier plan de leur écurie fétiche.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité