Aston Martin | Fernando Alonso, l'essoufflement avant le sursaut ultime en 2026 ?

À 44 ans, Fernando Alonso voit la fin de sa carrière en Formule 1 se rapprocher inexorablement. La trame de sa pénible sa saison 2025 ne laisse penser rien d'autre qu'à une fin en pente douce. Pour revenir plus fort, sur le devant de la scène en 2026, avec la monoplace qu'Adrien Newey est en train de concevoir ?

"Va-t-on encore courir sous la pluie ?"

Video credit: Eurosport

Fernando Alonso a été élu à six reprises "pilote du jour", dont la dernière fois aux Pays-Bas, en 2023. Un total finalement faible pour une récompense attribuée depuis 2016, que huit de ses collègues ont reçu plus souvent que lui. À commencer par Max Verstappen (44 fois), dernier lauréat des fans de la F1, qui a transcendé sa Red Bull dimanche à Monza ; en passant par Sergio Pérez (14) ou Daniel Ricciardo (11).
Pour l'Espagnol d'Aston Martin, 44 ans, il s'agit d'un témoin du temps qui passe parmi d'autres. La marque d'un lent glissement dans l'anonymat sportif entamé mi-2023, et qu'il reconnait volontiers, à coups de grognements au volant, de sorties lapidaires dans les médias. Une lutte perdue d'avance contre les effets de l'âge qui le rattrapent inexorablement, et dont il n'a plus les moyens de s'offusquer comme en 2021, lorsqu'il avait dénoncé le scepticisme médiatique entourant son retour, chez Alpine. À 40 ans, après deux années sabbatiques, il y avait de quoi.
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Fernando Alonso (Aston Martin) au Grand Prix de Bahreïn 2025

Crédit: Getty Images

"Il aura une fin comme tout pilote, on ne sait juste pas quand elle arrivera", avait lancé son patron Otmar Szafnauer, à l'annonce du départ du "Toro des Asturies" pour Aston Martin, l'été 2022. Un transfert opportuniste illustrant "le capitalisme dans sa version la plus pure", selon le manager américain.
Vous n'arrêtez pas de me renvoyer dans ce putain de trafic !
Chez Aston Martin, l'embellie a tourné court et la dégringolade dans la hiérarchie du peloton a consumé cette image de mercenaire que Fernando Alonso a toujours aimé cultiver. Il n'est plus bankable, et ses performances sont devenues erratiques, son endurance questionnable. S'il se joue des lacunes techniques et de la motivation fluctuante de son coéquipier Lance Stroll en qualification (16-0), il ne semble en effet plus aussi saignant sur la distance d'une course. Ou alors comment expliquer qu'il n'ait marqué que 30 points contre 32 à son partenaire canadien ?
Pas tellement de nature à se remettre en question, il a régulièrement chargé son équipe cette année, dénonçant par exemple une équipe techniquement "à court d'idées" à Djeddah, stratégiquement à Zandvoort, où son ingénieur s'est fait rabrouer en lui demandant comment était l'équilibre avec les pneus. "Je n'en sais rien. Vous n'arrêtez pas de me renvoyer dans ce putain de trafic ! Undercutez ces gens ! Je ne sais pas… Faites quelque chose !"
Agacé d'avoir terminé derrière une Williams hors sujet aux Pays-Bas, une Haas "très lente" et surtout derrière son coéquipier parti dernier, il a encore accusé un plan de course inepte selon lui. En omettant de préciser qu'il avait perdu trois places au départ. Même si c'était la première fois d'une saison marquée par des gains de position(s) lors du premier de huit courses sur 16. Un sacré ratio, une qualité de plus qu'on lui a toujours reconnue et qu'il emportera avec lui.
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Newey et Aston Martin, dream team technique, moyens colossaux

Video credit: Eurosport

Newey, c'est beaucoup de pression
"Habitué à être malchanceux" avec un record de quatre abandons cette année, le dernier en date en Italie ("la suspension cassé, incroyable !"), "Nando" a depuis longtemps reporté ces espoirs sur l'AMR26, qu'Adrian Newey concocte sur sa planche à dessin. Une perspective excitante pour sa probable dernière année de contrat, comme l'a déjà évoqué à demi-mots l'Espagnol. Dont l'adrénaline et la pression restent son moteur au quotidien.
"Avoir quelqu'un comme lui - un génie - de votre côté du garage, ajoute beaucoup de pression et d'exigences sur l'équipe, note celui qui atteindra le cap des 450 départs l'an prochain. Tout le monde est sur ses gardes pour être sûr de ne pas faire d'erreur. Personne ne peut se permettre de faire un commentaire inapproprié sous peine que quelqu'un le regarde de façon amusée disant qu'il a dit quelque chose de stupide."

"peu de gens le comprennent"

Même s'il semble avoir perdu son mojo - on aimerait se tromper et on le verra l'an prochain -, Fernando Alonso reste le leader de l'équipe par la valeur ajoutée qu'il apporte dans des domaines parfois inattendus. Adrian Newey a ainsi jugé que le nouveau simulateur ne sera pas opérationnel avant deux ans, ce que le pilote s'est empressé de dédramatiser en expliquant que le "feedback" restait la clé pour sentir comment une monoplace se comporte. Une direction d'ailleurs corroborée par Laurent Mekies chez Red Bull, pour qui cet outil ne doit pas être l'alpha et l'omega en matière de recherche des réglages.
En attendant de se glisser dans l'Aston Martin de 2026, Fernando Alonso est déjà heureux de pouvoir percer peu à peu les secrets du magicien, à travers une relation particulière qui se construit. "Plus on passe de temps avec lui et plus on comprend de choses : comment il travaille, comment il approche les défis. Mais je pense qu'il reste une personne très spéciale et peu de gens le comprennent et savent exactement ce qu'il pense et ce qu'il fait", avait-il confié, à Zandvoort. Quoiqu'il arrive, Fernando Alonso est sûr de vivre une année particulière, sans doute unique. Et c'est ce à quoi il s'accroche en ce moment.
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