Vettel se précipite encore

La pause estivale n'a pas changé Sebastian Vettel. Après trois semaines loin de la fureur des moteurs, le n°1 mondial est revenu disputer la dernière ligne droite du championnat avec un appétit intact ; de pole position tout d'abord. Sur le circuit de Spa-Francorchamps, l'as de Red Bull s'est octroyé samedi sa 9e position de pointe à l'occasion de la 12e des 19 manches du Mondial 2011. Avec sa maestria habituelle, il a rassemblé ses qualités de sprinter dans un ultime assaut sur une piste humide voire détrempée, sèche à d'autres endroits, pour coiffer Lewis Hamilton (McLaren) de 0.462 sec, en 1:48.298.

"Globalement, cette séance a été difficile", a commenté le champion du monde en titre, toujours dans l'attente de sa première victoire sur le toboggan belge. "En Q1 et Q2, les conditions étaient piégeuses. Le circuit séchait très rapidement mais avec des pneus intermédiaires, ce n'était pas facile. Je me suis juste concentré à atteindre la Q3. Au départ, je ne me sentais pas à l'aise. En Q2, nous avons toutefois réussi à faire un gros pas en avant et j'ai vraiment pu découvrir Spa où il faut sans cesse chercher la meilleure trajectoire, celle qui est sèche. Enfin, en Q3, nous savions que les pneus 'slick' seraient le bon choix s'il ne pleuvait pas. Mais nous savions aussi que tout allait se jouer dans le dernier tour à cause du circuit qui s'améliorait tour après tour. Lors des premières tentatives, j'ai monté mes pneus en température puis j'ai tout donné dans la dernière boucle. Lewis [Hamilton] était juste devant moi. J'ai vu qu'il avait repris le meilleur temps mais j'ai réussi à reprendre la pole. Je suis très content. Comme je l'ai dit, ce n'était pas une séance facile avec les conditions changeantes. Dimanche, ça devrait être sec mais on ne sait jamais. La piste devrait être sèche et notre voiture est bien équilibrée sur le sec. Nous avons trouvé les bons réglages."

Sebastian Vettel compte à présent 24 pole positions, et Red Bull en a validé une 13e de suite depuis le GP d'Abou Dabi 2010. Néanmoins, on ne saura jamais si l'Allemand a lutté à armes égales avec Lewis Hamilton, dont la McLaren a été passablement rudoyée dans un règlement de compte. En fin de Q2, le champion du monde avait humilié Pastor Maldonado (Williams) à la dernière chicane, après un freinage lumineux sur un bitume glissant. Le Vénézuélien n'a visiblement pas apprécié et s'est rabattu sèchement sur la MP4, qui obliquait légèrement.

"Je ne sais pas trop ce qu'il s'est passé", a raconté le Britannique, à propos de l'accrochage survenu dans la descente d'Eau rouge, après le virage n°1. "Il faut que je regarde les images. En Q2, je l'ai passé à la chicane. Il y avait deux Williams devant moi. Elles étaient très lentes. Je pense qu'elle se préparait pour un nouveau tour lancé mais la séance était terminée. J'ai essayé de passer et même si j'ai perdu du temps, j'ai réussi à finir mon tour chronométré. Après, alors que je sortais du virage N.1, j'ai vu Maldonado qui arrivait rapidement derrière moi. Il s'est mis à ma hauteur. Je n'ai pas bougé (sic) et il m'est rentré dedans. Je ne sais pas quelle était son intention. On va voir. L'aileron avant était assez endommagé ainsi que ma suspension avant. Heureusement, les gars ont fait un bon travail pour réparer. Ce genre d'incident ne devrait pas arriver..." Les commissaires de la Fédération internationale de l'Automobile - parmi lesquels le Britannique Nigel Mansell - ont convoqué les protagonistes qui avaient déjà eu maille à partir au GP de Monaco, où Hamilton avait éliminé Maldonado sur une attaque sans fondement. Maldonado a été pénalisé de 5 places sur la grille et Hamilton a reçu une réprimande.

Mark Webber (Red Bull) a fait un temps figure de poleman avant de battre en retraite. Il avait juré que la domination de son coéquipier était terminée. C'est raté : il s'est fait recalé au 3e rang, à 1.078 sec, le jour de ses 35 ans "J'ai peut-être un peu trop tapé dans mes pneus pour les monter en température", a noté l'Australien, reconduit en matinée pour 2012. "J'aurais peut-être dû être plus prudent. Mais bon, je n'ai pas trop à me plaindre depuis le début du week-end. J'aurais pu me faire piéger comme JB [Jenson Button] (13e, ndlr)." Victorieux du GP de Hongrie, le champion du monde 2009 est allé aux interviews dès la fin de la Q2.

Lors des dix premières séances de la saison, Felipe Massa (Ferrari) n'était jamais parvenu à mieux se qualifier que Fernando Alonso. Pour la deuxième fois de suite, il y est arrivé. Le Brésilien, seul ancien vainqueur en lice dans les Ardennes avec Michael Schumacher et Lewis Hamilton, complète la 2e ligne avec un chrono à 1.958 sec. Il s'est calé devant Nico Rosberg (Mercedes) et deux invités surprise, Jaime Alguersuari (Toro Rosso) et Bruno Senna (Renault), qu'il n'a pas manqué d'aller chaudement féliciter en tant que Pauliste.

Fernando Alonso (Ferrari) s'est donc contenté du 8e temps, devant Sergio Perez (Sauber) et Vitaly Petrov (Renault), considéré comme le leader de LRGP après l'éviction de Nick Heidfeld. Quant au septuple champion du monde de 42 ans, Michael Schumacher, il est mal parti pour fêter dignement les 20 ans de ses débuts en F1. Il s'est crashé dans la 1re minute de la Q1, apparemment sur un problème de fixation de roue arrière droite. En 1995, il avait gagné en partant 16e mais ce temps-là est révolu, d'autant que la pluie n'est pas annoncée dimanche.